Macron : Nouvelles d’un quinquennat indigne de la République

dimanche 12 avril 2020.
 

1) Macronie, farce fasciste (par Alina Reyes, écrivaine)

On apprend que l’Élysée a truqué des vidéos avant de les diffuser illégalement sur des comptes twitter anonymes pour les relayer auprès des médias, afin de protéger Benalla tabassant des manifestants déguisé en policier.

Pour Geneviève Legay aussi, Macron a menti. Une énième fois. Les images dont disposait le préfet prouvaient qu’elle a bien été renversée par un policier, chargeant en meute et la poussant des deux mains. Geneviève Legay aurait pu en mourir, comme Clément Méric, poussé au sol par un facho. Il était tout jeune. L’âge n’est pas en cause. Ce qui est en cause, c’est la violence fasciste.

L’équipe médicale (street medics) qui voulait la secourir quand elle gisait, la tête dans son sang, en a été empêchée, embarquée en garde à vue pendant dix heures et dans des conditions indignes. La blessée est restée par terre sans secours jusqu’à l’arrivée des pompiers, dix minutes plus tard. Geneviève Legay est toujours hospitalisée. Le préfet a placé un vigile devant sa porte, et il lui est interdit (officiellement par l’hôpital) de recevoir les journalistes auxquels elle voudrait parler. Tel est le fascisme de la macronie.

BHL ment à la télé. Une énième fois. Il accuse les Gilets jaunes de chasser les Roms. Schiappa, elle, accuse l’émission Envoyé spécial de populisme. Elle préfère pour sa part se rendre dans des programmes plus élevés, comme celui d’Hanouna, qui insulta grossièrement l’avocat Juan Branco il y a quelques jours et se rendit chez Jean-Marie Le Pen lui lécher longuement les pieds.

2) Citoyens Résistants : Appel au rassemblement dimanche 31 mars à Thorens-Glières contre Macron et Sarkozy

Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui

Le Président de la République va se rendre au cimetière de Morette et au plateau des Glières ce dimanche 31 mars à l’occasion de la commémoration des combats des Glières. Il répond ainsi à l’invitation conjointe de l’association des Glières et du président du Conseil Départemental Christian Monteil.

Au moment où Emmanuel Macron s’apprête à remettre en cause une nouvelle fois le système des retraites par répartition, après s’être attaqué au code du travail, à la sécurité sociale, à l’hôpital public et aux services publics en général, toutes ces mesures en grande partie issues du Conseil National de la Résistance, cela nous paraît particulièrement mal venu.

Pour l’occasion, il sera accompagné de Nicolas Sarkozy… Ce déplacement se transforme en une « association de malfaiteurs » vis à vis des fondements de notre République sociale.

Emmanuel Macron vient à Morette au moment où son attitude méprisante à l’égard des plus faibles est à son paroxysme, au moment où la France est mise à l’indexe par l’ONU quant à la démesure des violences policières à l’égard des Gilets Jaunes, au moment où les inégalités dans le pays n’ont jamais été aussi importantes. Des attitudes et des faits aux antipodes de ceux souhaités et mis en place à la Libération.

Face à son choix de venir honorer tout de même les résistants des Glières ce dimanche, nous émettons deux hypothèses :

Soit il s’agit de la part de monsieur Macron d’une méconnaissance de la pensée politique de la Résistance en souhaitant mettre en avant seulement les faits d’armes, auquel cas nous l’invitons à lire au plus vite le programme du CNR.

Soit il s’agit d’un méa-culpa quant à sa politique tournée seulement en faveur des plus riches et qu’il souhaite désormais remettre l’intérêt général au centre de ses préoccupations, à l’instar de ce que souhaitaient les résistants.

Dans le second cas, il aura tout le soutien de notre association « Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui ».

Thorens-Glières le 27 mars 2019

3) Comment l’Elysée a fait diffuser un montage vidéo trompeur pour tenter d’excuser Alexandre Benalla (article et vidéo)

Source : https://www.lemonde.fr/societe/arti...

L’Elysée a utilisé une vidéo de la préfecture de police obtenue illégalement et ajouté des images d’une autre scène de violence avant de les diffuser anonymement sur Twitter.

Que s’est-il passé, le 19 juillet 2018, sur le compte anonyme AcP frenchpolitic, tenu par le responsable du « pôle e-influence » d’En Marche !, Pierre Le Texier ? Comment l’Elysée et la formation d’Emmanuel Macron ont-ils organisé la riposte à la mise en cause, le 18 juillet 2018, du chargé de mission Alexandre Benalla, accusé d’avoir molesté un jeune couple, le 1er mai, à Paris ? Le Monde a retrouvé la vidéo mise en ligne sur ce compte militant aujourd’hui disparu, ainsi que les archives de ce dernier, et tenté de remonter le fil des décisions qui ont conduit à diffuser dans un même tweet des images illégales, mais aussi une vidéo faussement accusatoire.

Nuit de panique à l’Elysée

Durant la nuit du 18 au 19 juillet, un vent de panique saisit l’Elysée. Ismaël Emelien est chargé de la communication de crise, et prend en main la « riposte » avec Sibeth N’Diaye, chef du service de presse de l’Elysée. « Je me souviens avoir dit [à Alexandre Benalla] de diriger vers le service de presse l’ensemble des demandes de journalistes qui lui seraient adressées », a expliqué le conseiller spécial d’Emmanuel Macron aux enquêteurs de l’inspection générale de la police nationale (IGPN), le 16 janvier.

Le discours est simple : expliquer que M. Benalla a déjà été sanctionné, par une mise à pied durant quinze jours au mois de mai 2018 – ce que déroulera le lendemain matin Bruno Roger-Petit à la télévision. Mais il faut aussi convaincre l’opinion qu’Alexandre Benalla ne faisait que réagir en réponse à des violences. En termes de communication de crise, il s’agit de « donner du contexte ».

Pour cela, le conseiller spécial du président, Ismaël Emelien, a son idée : utiliser des images et les faire diffuser par des comptes militants. Il se charge lui-même de les trouver puis de les transférer dans la matinée du 19 juillet, au responsable de la « riposte » d’En Marche !, Pierre le Texier, via Telegram, une messagerie cryptée privilégiée par les macronistes pour la « riposte », car elle permet un relatif anonymat. M. Le Texier dispose en effet de plusieurs comptes Twitter, dont un anonyme qu’il a créé début 2017, AcP frenchpolitic, qu’il va privilégier : « Je ne voulais pas que les journalistes fassent le lien avec moi et qu’ils me demandent pourquoi nous défendions M. Benalla », explique-t-il devant l’IGPN.

https://www.youtube.com/watch?time_...

4) Témoignage d’un Gilet Jaune sur la répression de manifestants

Fin de manifestation : la gendarmerie mobile commence à nous repousser vers la Porte Maillot. S’ensuit une manifestation sauvage sur le périphérique, des agents du DAR qui nous pourchassent, habillés en civil et bien décidés à en découdre. Plusieurs manifestants s’en vont en remontant une pente abrupte et en passant sur le pont. La chasse à l’homme se poursuit jusqu’à la rue Mac-Mahon, où les voltigeurs arrivent avec les gazeuses et aspergent généreusement tout le monde sans faire la moindre distinction.

Des agents de la BAC arrivent alors déguisés en voyous, en « racailles », certains avec des brassards jaunes et d’autres avec des équipements de médic. Ils commencent à molester tout le monde, ça se sépare dans tous les sens alors je prends moi aussi la fuite, ayant peur de prendre des coups. Ensuite arrive un premier barrage, que je réussis à franchir, puis un deuxième et un troisième. Là, ça ne passe pas : je me prends un chassé et je me retrouve frappé au sol par plusieurs agents, avec coup de pied au visage, coups de matraque. Heureusement pour moi, j’avais enlevé mon piercing à l’arcade sourcilière dans l’après-midi car il me faisait mal avec les lunettes de protection : sans cela, mon arcade aurait été arrachée. Pour finir, je suis interpelé. Un agent me met face contre terre en m’écrasant la tête avec son genou, le temps que son collègue serre le serflex. Dans le même temps, une autre personne est interpelée et placée à côté de moi sans violence. S’ensuit une séance d’humiliation, avec beaucoup de propos irrespectueux : « Bande de smicards de merde, fallait travailler à l’école », « arrêtez de vous plaindre et allez vivre en Corée du Nord »…

Après tous ces propos, l’un des agents enchaine avec un trait d’« humour » bien cynique et déplacé : il m’explique que c’est rigolo car une personne sur l’Arc de Triomphe s’est retrouvée avec le nez au milieu de la joue… ça caresse le LBD en me regardant, en rigolant et en précisant qu’il adore crever des yeux tous les samedis ; et là il commence à me dire que j’ai jeté des projectiles. Je leur réponds que non. L’un d’entre eux tient sa matraque télescopique en me regardant avec insistance et me dit que ses collègues arrivent : je répète que je n’ai rien jeté, ce qui le rend de plus en plus insistant et agressif.

Ses collègues arrivent et le rejoignent pour me mettre la pression. Comme ils sont cinq autour de moi, avec des paroles et une attitude corporelle qui ne sont pas des plus amicales, je finis par craquer et j’avoue un fait que je n’ai pas commis. Satisfait de mes aveux contraints, le policier donne un grand coup avec sa matraque télescopique dans le mur, à dix centimètres de mon oreille gauche, pour replier son arme. Il commence à me dire également que pendant que je courais, j’ai jeté un parfum Yves Rocher de mon sac, mais je nie formellement : je n’accepterai pas d’avouer une deuxième fois un fait que je n’ai pas commis. Nous restons assis sur le trottoir environ 1h30 en continuant à subir des humiliations verbales jusqu’à ce qu’on vienne nous chercher avec le panier à salade, ensuite nous sommes emmenés au commissariat du 20ème arrondissement de Paris.

Arrivés sur place, nous sommes placés dans une pièce et fouillés… Un policier veut m’enlever le serflex, mais n’ayant pas de ciseaux, il enfonce la pointe de son couteau pour desserrer le mécanisme - au risque m’enfoncer le couteau dans les veines du poignet s’il rate son coup ! Ensuite je vois un OPJ, qui me stipule ma garde-à-vue. Il me demande si je veux un avocat commis d’office, tout en me disant que si je suis pressé de rentrer chez moi, cela ne sert a rien car ils sont débordés ; alors je demande à contacter ma conjointe. On me le refuse, mais il me demande ses coordonnées pour la prévenir.

Par la suite, je suis mis en cellule et je n’aurai pas à manger avant le lendemain 8h. A 1h30 du matin on m’emmène voir le médecin : il regarde mon visage et ausculte mes yeux avec une lampe, et ça s’arrête là. La consultation aura duré moins de 5 minutes, et le médecin ne m’aura jamais demandé d’enlever mes vêtements pour voir si j’avais des traces de coups sur le corps. Le lendemain matin donc, dimanche 17 mars, je suis convoqué pour voir l’OPJ. Il m’indique très vaguement et brièvement que ma famille m’a trouvé un avocat, je redemande à contacter ma conjointe pour des explications car je suis perdu et j’essuie encore un refus. Mon audition a lieu : quand on me demande si j’ai jeté un projectile, je continue à déclarer que oui, pour rester cohérent avec mes déclarations contraintes et faites sous pression dans la rue qui ont été mises à l’écrit à ce moment-là. Par la suite, on me remet dans la cellule, repas à 13h30, le soir à 21 h repas ; à 21h30 on m’annonce que ma garde-à-vue va être prolongée de 24h. Lundi, à 3h du matin, ma cellule est fouillée, et moi aussi. Cela aura été comme ça toutes les nuits, et 1 à 2 fois par jour ; une couverture pour se réchauffer la nuit, dont l’hygiène est plus que douteuse…

Petit déjeuner à 8h et à 13h on ne me donne rien à manger, malgré ma demande. A 19h30 j’apprends que je serais déféré au tribunal de Clichy à 21h30, je réclame à manger en expliquant que je n’ai rien eu le midi. Excès de générosité, on m’amène deux plats. A 21h 45, je demande où en est le déferrement : on me dit qu’ils sont débordés et que je serais déféré à 1h30 du matin. Enfin j’arrive au tribunal de Clichy, on me place dans une cellule de 40 personnes dans laquelle nous sommes presque uniquement des Gilets Jaunes.

Tout le monde a passé plus de 48h tout seul, et personne ne veut donc remonter dans les cellules individuelles. Cela fait du bien d’échanger après 48h de solitude. Le mardi matin à 5h, bizarrement aucune fouille n’a lieu, ni de moi ni de la cellule, alors que dans le 20ème c’était 2 à 3 fois par jour. S’en suit une attente interminable, à 8h petit déjeuner, et plus rien de la journée jusqu’à 22h.

Le midi je demande où est mon repas, on me dit qu’il a été donné en même temps que le petit déjeuner. A 9h50 je rencontre l’enquêtrice sociale, je l’avertis de prévenir ma femme car je souhaite un avocat pour préparer ma défense. Ensuite je suis reconduit dans une nouvelle cellule, aux alentours de 13h30. Je rencontre la procureure qui me stipule que je risque de prendre 5 ans ! Je suis replacé dans la cellule et l’attente continue ; à 15h15 on m’emmène dans la chambre audience. Ils n’ont plus que 5 minutes avant l’annulation de la procédure, et le juge me demande si j’ai bien mangé de manière à être dans les règles. Je suis encore replacé dans la cellule jusqu’à 21h ; enfin, à 21h, je passe en audience. Je demande alors un report pour préparer ma défense ; mon avocat n’étant pas sur place car débordé, une de ses collègues est présente pour me représenter.

Le procureur demande à ce que je sois placé en détention provisoire en attente de mon jugement, et je suis replacé dans ma cellule en attente de la décision… S’en suit une attente longue et insupportable. On finit par me ramener à l’audience pour m’annoncer la décision : interdiction de paraître à Paris, pointage hebdomadaire à la gendarmerie de mon domicile, obligation de soins et obligation de travail, et j’ai un procès pour les qualifications suivantes : « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens le 16 mars 2019 à Paris 17ème » ainsi que « violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité le 16 mars 2019 à Paris 17ème ». Je rentre enfin avec ma famille et mes témoins.


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