Comment Hitler devint-il pangermaniste antisémite sanglant ?

vendredi 20 mars 2020.
 

Deux grandes réponses ont été apportées à cette question :

- la responsabilité personnelle d’Hitler, sa généalogie familiale, sa jeunesse difficile, sa relation aux femmes, sa sexualité tordue... Des psys et écrivains nord-américains comme Mailer s’appesantissent sur ces questions.

- le contexte autrichien (pangermanisme et christianisme pré-fasciste de 1890 à 1914) puis allemand de l’entre deux guerres mondiales (défaite de 1918, traité de Versailles, climat fascisant dans l’armée allemande dont il est caporal, crise de 1929...) favorables à une personnalité d’extrême droite comme Hitler. Des spécialistes comme Kershaw ou Bracher insistent sur cet aspect.

Les tenants de la piste psychologique liée à l’histoire personnelle d’Hitler dérapent parfois complètement.

La couille d’Hitler, les fripouilles et les andouilles

Ceci dit, il serait a-scientifique de refuser une réflexion sur les arguments concernant le poids du contexte familial dans la personnalité d’Hitler.

L’idéologie dominante ne s’embarrasse guère de vérité ou de cohérence ; c’était le cas à l’époque de l’Inquisition ; c’était le cas sous Hitler, Staline, Amin dada, Reagan, Khomeini ou Sharon, c’est encore le cas aujourd’hui ; lui importe seulement de gaver suffisamment les citoyens de façon à ce qu’ils n’aient pas faim de savoir par eux-mêmes.

Ainsi, le traditionalisme catholique des années 1890 à 1945 est différencié du fascisme par les livres de référence et les manuels scolaires. Sous quel prétexte ? les pays marqués par ce traditionalisme (Slovaquie, Croatie, Espagne, Portugal, Espagne...) n’auraient pas connu de parti unique. Bigre ! Ils n’en avaient pas besoin car l’Eglise avait bien plus de force pour plier la population sous le joug.

Ainsi, la shoah est présentée par l’idéologie moyenne des médias comme l’aspect essentiel de la Seconde guerre mondiale et définie comme héritée par le nazisme de l’antisémitisme clérical.

Un bon élève de Première devant son TPE pour le baccalauréat pourrait se dire : si l’antisémitisme fasciste est l’héritier du traditionalisme clérical et s’ils ont été alliés de 1920 à 1945, il est anormal d’exclure a priori celui-ci de la constellation fasciste.

C’est là qu’intervient le summum de la bêtise : Hitler aurait été un malade mental.

Si des associations de personnes atteintes de troubles mentaux s’étaient maintenues comme dans les années 1968, elles seraient fort utiles pour dénoncer de telles inepties.

Pour l’essentiel, la responsabilité de nombreux capitalistes anglo-saxons, du patronat et des militaires allemands qui ont fait Hitler est encore plus importante si celui-ci était complètement fou.

NOTES

2) Enfances d’un dictateur, Marlis Steinart, Professeur émérite à l’Institut des hautes études internationales de Genève (article publié par L’Histoire n°230)

3) Un château en forêt, Norman Mailer

4) Hitler, l’enfance d’un monstre, François Dufay, Le Point (4 octobre 2007)


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