Industrie d’armement et vente d’armes : des questions peu abordées par les grands médias

mardi 17 décembre 2019.
 

L’industrie d’armement et vente d’armes : des questions peut abordées par les grands médias.

France Culture a comblé cette lacune. La France est le troisième exportateur d’armes dans le monde après les États-Unis et la Russie n’est pas sans incidence sur la géostratégie.

L’émission de France Culture : « Entendez-vous l’éco ? » a consacré une série de quatre émissions sur l’industrie de l’armement et la politique de vente d’armes. Titre de la série : « L’écho prend les armes ». Page d’accueil de l’émission https://www.franceculture.fr/emissi...

Émission 1 : Une bonne guerre et ça repart https://www.franceculture.fr/emissi...

Émission 2 : la recherche militaire tremplin de l’innovation ? https://www.franceculture.fr/emissi...

Émission 3 : les cache-cache de la kalach https://www.franceculture.fr/emissi...

Émission 4 : Faut-il vendre des armes aux dictateurs ? https://www.franceculture.fr/emissi...

Annexe : un article intéressant de Slate : La France est-elle inféodée à son industrie d’armement ? http://www.slate.fr/story/149670/fr...

Hervé Debonrivage

Chaque jour, des atrocités sont commises à cause des armes. Encadrer leur commerce est indispensable

Source : https://www.amnesty.fr/controle-des...

Les armes circulent dans le monde entier, bien au-delà des zones de conflits. Cette prolifération est la cause directe de nombreuses violences : homicides, tortures, viols, arrestations arbitraires, atteintes à la liberté de manifester et même de s’exprimer.

Les données de ce marché restent opaques mais on estime que la vente d’armes classiques — autres que nucléaires, chimiques ou biologiques — représente un volume de 80 milliards d’euros par an. Près de 500 000 personnes sont tuées chaque année par arme à feu que ce soit ou non e temps de conflit. Car les violences liées à l’utilisation des armes sont multiformes.

Armes et conflits armés

La majorité des victimes des conflits sont des civils et les infrastructures sont rarement épargnées par les combats : les tirs de missiles ou d’obus peuvent ainsi cibler et détruire des hôpitaux, des logements, des ponts, des centrales électriques, habitations… Au-delà des combats, la violence due à la prolifération des armes entraine des blessures, des tortures ou des menaces.

Au quotidien

Les armes ne se retrouvent pas uniquement sur les champs de bataille. Les trois quarts des décès causés par les armes interviennent hors conflit. En Amérique centrale, notamment, certains pays comme le Guatemala ou le Mexique battent des records de violence armée. Les homicides, en particulier contres les femmes, sont d’autant plus fréquents que se procurer des armes est facile.

À travers la répression d’État

Dans beaucoup de pays, les forces de sécurité utilisent les armes contre des manifestants, même non violents. La force armée permet aussi de réduire au silence des opposants politiques ou des défenseurs des droits humains.

Rien qu’en République démocratique du Congo (RDC), plus de cinq millions de personnes sont mortes de causes indirectes liées au conflit armé depuis 1998.

Pour plus de contrôle

Le marché des armes est essentiellement dans les mains du secteur privé. Des entreprises les conçoivent et les fabriquent, puis des courtiers ou des négociants les vendent. Ce commerce très juteux a longtemps échappé à toute règle et à tout contrôle. Seuls les Etats peuvent assurer ce contrôle et cette régulation. Ils le doivent parce qu’ils doivent protéger leurs populations. Après vingt ans de négociations et de pressions de la société civile et d’ONG, les Nations unies ont adopté le Traité sur le commerce des armes (TCA).

Ce traité entré vigueur en décembre 2014 n’a pas pour but d’interdire la vente et l’utilisation des armes. Il impose des règles strictes. Pour autoriser des transferts d’armes vers un pays, chaque État signataire doit veiller à ce que l’usage qui en sera fait par les acheteurs ne soit pas contraire aux droits humains.

Les enjeux du marché de l’armement sont immenses. S’accorder sur un minimum de règles est donc une étape cruciale et historique. La régulation n’allant pas de soi, les ONG et la société civile ont un rôle essentiel à jouer.

Ce que demande Amnesty International

Parce que le traité est un texte fondamental pour le contrôle des armes, nous nous concentrons sur ces exigences :

Les États qui n’ont pas encore ratifié le Traité doivent le faire sans délai. En juin 2016, le traité a été signé par 130 gouvernements dont seulement 82 l’ont ratifié

Les États signataires doivent modifier leurs législations et leurs réglementations nationales pour les rendre conformes aux clauses du traité

Les parlements doivent exercer un contrôle effectif sur les transferts d’armes. Les gouvernements doivent donc publier des données transparentes sur leurs exportations d’armes


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