Gilets jaunes : la répression la plus féroce et la plus intense depuis 60 ans.

samedi 2 février 2019.
 

La réponse à l’insurrection citoyenne des gilets jaunes est la répression la plus féroce et la plus intense depuis 60 ans. Plus de 5 000 personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue. Dans de nombreux cas, ces arrestations peuvent être qualifiées d’arbitraires comme le montre ensuite l’absence de poursuites. D’autres fois, les sanctions pénales les plus lourdes se sont abattues de manière disproportionnée. Là, 6 mois de prison ferme pour un mot insultant. Ici, encore de la prison pour avoir appelé sur Facebook à rejoindre un blocage. Ce sont des vies honnêtes brisées, des familles frappées, des hommes et des femmes humiliés. 3 000 personnes ont été blessées, une centaine gravement par des armes qui devraient être interdites. Aller manifester ne doit pas être un danger. C’est pourquoi les insoumis ne veulent pas laisser passer une telle répression sans rien dire. Le groupe parlementaire s’est donc mobilisé pour refuser cette dérive autoritaire.

Au Parlement, le député insoumis Ugo Bernalicis s’est porté en première ligne. Spécialiste des questions de sécurité, il les pense en lien avec l’impératif supérieur de respect des libertés individuelles. Le 14 janvier, il a pris l’initiative de porter plainte contre Christophe Castaner pour entrave à l’exercice de la liberté de manifester. Au titre de l’article 431-1 du code pénal, ce délit est puni de 15 000 euros d’amende et d’un an d’emprisonnement et même de 45 000 euros d’amende et de 3 ans d’emprisonnement si les menaces sont suivies de voies de faits. Cette plainte visait la phrase du ministre de l’Intérieur : « demain, je le dis, ceux qui viennent manifester dans des villes où la casse est annoncée savent qu’ils seront complices ». Cette expression de la part du ministre en charge de l’encadrement des manifestations est totalement extra-légale. Il n’existe aucun délit de complicité de violence en manifestation qui serait justifié par la seule présence. Le procureur a classé sans suite cette plainte le 24 janvier 2018, ainsi que celles de 500 personnes qui avaient suivi l’appel du député insoumis dans les premiers jours. Mais l’affaire n’est pas terminée. En effet, des centaines de personnes continuent de suivre son exemple. Et Ugo Bernalicis collecte avec une équipe d’avocat tous les actes qui peuvent être retenus contre Christophe Castaner au titre de ce délit, notamment les arrestations préventives ou pour des motifs injustifiés comme la détention de sérum physiologique.

Le lendemain, 15 janvier, Ugo Bernalicis interpellait encore le ministre Castaner sur les violences policières lors de la séance de questions au gouvernement. Dans sa question, il citait le cas du pompier volontaire tombé dans le coma à Bordeaux le week-end précédent. Dans sa réponse, Christophe Castaner n’aura eu aucun mot pour ce pompier, pour regretter son état ou même espérer son rétablissement. Par contre, il afficha sans vergogne le déni incroyable de ce gouvernement pour la réalité vécue par les gilets jaunes dans les manifestations depuis plus de deux mois. En effet, il déclara en cette occasion « je ne connais aucun policier ou gendarme qui ait attaqué un gilet jaune ou un journaliste ». Une vague d’indignation embrasa les réseaux sociaux.

Le 17 janvier, des députés insoumis étaient cosignataires avec des universitaires, des militants, des artistes d’une tribune publiée dans le journal Le Monde pour l’interdiction des lanceurs de balle de défense et des grenades explosives « GLI-F4 ». Ces deux armes, interdites dans beaucoup d’autres États européens, sont responsables de la plupart des mutilations subies par les gilets jaunes et notamment les dix-huit personnes qui ont perdu un œil. Le député Insoumis Alexis Corbière a déposé une proposition de loi pour interdire ces deux armes à compter du 1er février 2019. Car le déploiement des forces de police en République a pour premier objectif de permettre l’exercice du droit qu’est la manifestation. Non d’affronter ceux qui y participent. On ne peut donc autoriser des techniques qui conduisent des manifestants à risquer d’être mutilés à vie par des policiers. Pour la même raison, Danièle Obono a déposé une proposition de loi pour interdire les techniques d’immobilisation létale. Le 24 janvier, Ugo Bernalicis, Danièle Obono, Alexis Corbière accompagnés d’Éric Coquerel ont organisé une table ronde réunissant des victimes de violences, des représentants des lycéens de Mantes-la-Jolie, des universitaires travaillant sur ces questions.

Les insoumis sont donc sur tous les fronts. La semaine prochaine, ils seront au combat pour contrer la proposition de loi contre le droit de manifester, votée par la droite au Sénat et reprise par le gouvernement, avec le soutien de Marine Le Pen.


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