Israël a atteint son but : le Hamas a éliminé le Fatah de Gaza

dimanche 17 juin 2007.
 

Le coup d’Etat réussi par le Hamas à Gaza a certainement évoqué le même souvenir à ceux qui suivent l’évolution de la question palestinienne depuis longtemps : en effet, Israël a longtemps financé le Hamas pour évincer le Fatah jugé trop à gauche et trop laïque.

Ci-dessous, un article sur ce sujet dont la source est la suivante : http://www.latribuduverbe.com/archi...

" Israël et le Hamas sont peut-être pris dans un combat à mort, mais selon de nombreux membres des services secrets américains, au début des années 1970, Tel Aviv aurait accordé un support financier direct et indirect au Hamas sur plusieurs années.

Israël "a aidé le Hamas directement - les israéliens voulaient l’utiliser comme contrepoids à l’organisation de libération de la Palestine" a mentionné Tony Cordesman, un analyste du Moyen-Orient pour le Center for Strategic Studies.

Le support d’Israël au Hamas "était une tentative directe visant à diviser et à diluer le support pour une organisation de libération de la Palestine forte et laïque en utilisant une alternative religieuse" a rapporté un officiel sénior de la CIA. Selon les documents que l’United Press International a pu obtenir de l’Institute for Counter Terrorism, le Hamas aurait évolué de cellules de la Confrérie musulmane (Muslim Brotherhood), fondée en Égypte en 1928. Les groupes islamistes en Israël et en Palestine étaient "faibles et en état de dormance" jusqu’après la guerre de six jours en 1967 dans laquelle Israël a gagné de manière dramatique la bataille contre ses ennemis arabes.

Suite à 1967, une grande partie du succès du Hamas/Confrérie Musulmane serait due aux militants parmi les réfugiés de la bande de Gaza. La pierre angulaire des mouvements islamiques était une impressionnante infrastructure sociale, religieuse, éducative et culturelle appellée Da’wah, qui visait à réduire la misère du grand nombre de réfugiés palestiniens, confinés dans des camps dont de nombreux se situaient aux limites de la survie.

"L’influence sociale s’est métamorphosée en influence politique", premièrement dans la Bande de Gaza, puis dans les autres territoires palestiniens a mentionné un autre administrateur américain sous le couvert de l’anonymat.

Le Hamas enregistré légalement en Israël en 1978

Selon les documents de l’ICT dont l’UPI aurait eu copie, le Hamas aurait été enregistré légalement en Israël en 1978 par le Sheikh Ahmed Yassin, le leader spirituel du mouvement, en tant qu’association Islamique sous le nom de Al-Mujamma al Islami. Ce mouvement aurait eu pour but d’augmenter le nombre de supporteurs en effectuant de la propagande religieuse et du travail social.

Selon des officiels de l’administration américaine, les fonds du mouvement seraient venus de pays exportateurs de pétrole et directement ou indirectement d’Israël. L’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) était séculaire, de gauche et visait à promouvoir le nationalisme palestinien. Le Hamas voulait établir un Etat transnational sous l’égide de l’Islam, de manière similaire à l’Iran de Khomeini.

Ce qui a pris les leaders israéliens par surprise est la manière dont les mouvements islamiques ont commencé à gagner en polularité après la révolution islamique. En effet, cette popularité a explosé après que la résistance armée du Sud-Liban soit apparue, grassement financée par l’Iran.

"Rien ne donne autant de motivation pour l’imitation que le succès" a commenté un des experts de l’administration américaine.

Un autre facteur expliquant la croissance fulgurante du Hamas est le fait que l’OLP ait déplacé sa base d’opérations à Beyrouth dans les années ’80, laissant l’organisation islamique libre d’augmenter son influence sur les territoires occupés".

Lorsque l’intifada a commencé, les dirigeants israéliens furent surpris de voir que les groupes islamiques crûrent en nombre et en force. Le Hamas se tranforma immédiatement en groupe armé prônant la violence. Malgré le fait que le groupe ait toujours prôné la doctrine de résistance armée, la doctrine n’avait jamais été mise en pratique en raison des pressions d’autres groupes tels que le Fatah selon un officiel du gouvernement américain.

Avec le triomphe de la révolution islamique de Khomeini en Iran et avec la naissance du groupe Hezbollah au Liban, le Hamas commença à gagner en force et en crédibilité, utilisant le terrorisme comme moyen de résister à l’occupation israélienne.

Israël finançait le groupe à cette époque a mentionné une source des services secrets américains sous le couvert de l’anonymat. Non seulement le Hamas était financé pour offrir un "contrepoids" à l’OLP, mais l’aide israélienne avait un autre but ; "d’identifier et diriger vers les agents israéliens les membres du Hamas qui étaient des terroristes dangereux".

En plus, en infiltrant le Hamas, les informateurs israéliens pouvaient écouter les débats sur les politiques du groupe et pouvaient identifier les membres du Hamas qui étaient de "dangereux extrémistes".

Par la suite, le Hamas mit en place un système de contre-intelligence très élaboré qui visait à purger le groupe des taupes israéliennes. De nombreux collaborateurs avec Israël furent expulsés ou tués. Les actes de terrorisme prirent un rôle central et le Hamas, contrairement à l’OLP, était totalement opposé à un quelconque compromis avec Israël, allant même jusqu’à ne pas reconnaître l’état Hébreu.

Mais même à ce moment, certains membres du gouvernement israélien tentaient de continuer le support au Hamas : "L’idée venait des groupes israéliens de droite et postulait que si le Hamas prenait le contrôle des territoires palestiniens, il refuserait de prendre part au processus de paix et torpillerait tous les accords qui pourraient être mis en place" a mentionné un autre officiel du gouvernement américain.

"Israël serait alors la seule démocratie de la région apte à négocier avec les États-Unis" a t-il rajouté. Cette stratégie semble avoir dégoûté de nombreux anciens membres des services secrets américains.

"Le principal problème avec de nombreuses opérations israéliennes est qu’elles essaient d’être trop sexy" a dit l’ancien membre de la CIA Vincent Cannestraro.

Selon l’ancien chef du contre-terrorisme au département d’état américain Larry Johnson, "les israéliens sont leurs propres ennemis quand vient le temps de combattre le terrorisme". "Les Israéliens sont comme un type qui mettrait le feu à sa chaise et qui ensuite essaierait de l’éteindre avec un marteau". Il a rajouté "Ils font plus pour inciter et maintenir le terrorisme que de le réduire".

L’aide financière au Hamas pourrait avoir l’air futée, "mais elle n’a probablement jamais été destinée à calmer la situation" a t-il dit. "Une opération comme cela donne du crédit à la remarque de George Bush voulant que le principal problème de la crise est l’éducation".

Cordesman a également mentionné qu’une tentative similaire par les services secrets égyptiens de financer les fondamentalistes égyptiens a également échoué parce qu’elle avait "sous-estimé la complexité du problème".

Questionnés sur un rapport par des officiels américains que le Brigadier Général Yithaq Segev, le gouverneur militaire de Gaza ait dit à des officiels américains qu’il avait aidé à financer "des mouvements islamiques comme contrepoids à l’OLP et aux communistes", le représentant américain a seulement répondu qu’il croyait que Segev avait servi dans les territoires occupés en 1986.

L’ambassade d’Israël a référé l’UPI à son site web lorsqu’elle fut questionnée sur le sujet".

Source : UPI.com - 18 Juin 2002.


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