Le Parisien et les prétendues convergences entre RN et LFI

mercredi 23 janvier 2019.
 
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Regardez cette image de la honte : En ces temps de « Révolution citoyenne » face à un pouvoir à bout de souffle et de système, cet article du « Parisien » est une forme de « darkvador idéologique ». Ici, on viole les esprits en passant directement par les yeux en contournant les neurones… L’objet de l’article est de démontrer la « violence idéologique » de la photo, pas plus.

L’objet de l’article : l’article du journal a juste comme objet de « démontrer » en utilisant des mots écrits dans des tweets, la concordance des « extrêmes » entre « forces brunes » et « forces rouges », bref, Mélenchon = Le Pen… tellement simple et tellement usé par tous les pouvoirs depuis Doriot (cherchez, lisez).

En oubliant la matrice historique qui démontre que dans les années 30 de la crise de la mondialisation de 1929, ce sont les forces du Capital qui ont promu l’élection de Hitler et qu’en France la bourgeoisie préféra « Hitler au « Front Populaire »… expliquant pour beaucoup la défaite de 1940…

Une fois synthétisée cette analyse de l’article revenons sur l’analyse de l’image… appelé « sémiologie ».

La sémiologie : J’ai eu la chance dans mes études universitaires de suivre une année de cours en sémiologie. On apprends de fait à décoder l’image comme Rabelais décodait les textes : « casser l’os pour trouver la moelle »… Si l’on lit le dictionnaire la sémiologie est définie ainsi : « la sémiologie ou séméiologie (du grec ancien σημεῖον, « signe », et λόγος, « parole, discours, étude ») est l’étude des signes linguistiques à la fois verbaux ou non verbaux. » [1] La sémiologie est donc l’étude du langage, le décodages des mots et des expressions. Il est précisé : « « L’homme descend davantage du signe que du singe : il tient son humanité d’un certain régime symbolique ou signifiant. » [2]

Une fois posés ces principes, décodons la photo, dont on peut par principe poser le fait qu’une autre photo renvoyant au même article aurait pu être posée pour « imager » le contenu. Il y a donc dans ce choix de photo un choix rédactionnel que je dénonce comme de nature politique et que seuls des « agents avertis » de la signification de la sémiologie peuvent « lire »…

L’égalité d’apparence : En apparence, la photo traite de la même manière les deux protagonistes. Ils sont présentés sur des fonds de couleurs identiques (gris). De même, les photos sont pacifiques et peuvent rassurer tout citoyen méfiant des « extrêmes »… qu’ici, pour une fois, le Parisien présente de manière apaisée…Cependant, comme toujours, dans le mouvement des apparences, c’est dans le détail de l’analyse que se cache l’idéologie…

L’inégalité de position : Il faut regarder avec attention, mais déjà la position de Mélenchon est inférieure à celle de Le Pen. Cela se voit en regardant la ligne des épaules. La photo construit donc une infériorité physique, avant même de commencer à lire l’article. Rappelons ici que les logiques politiques qui s’appuyaient sur les différences physiques pour justifier des politiques étaient les nazis. On a ici les mêmes principes appliqués avec « finesse ». Les médias construisent une domination physique visuelle, support structurant, conduisant à l’argumentaire politique.

L’Inégalité du regard : Alors, il faut rentrer dans les détails de l’image pour formaliser et comprendre l’image et sa signification politique…

Marine le Pen est présentée avec le regard droit, fixé sur l’Horizon de l’avenir à construire ou à reconstruire… (le projet), type « force tranquille ». On sent de fait, la détermination de l’objectif et la certitude d’y parvenir.

Mélenchon, dont pourtant l’on connait la franchise, ses colères et les interventions révolutionnaires, est présenté avec un « regard fuyant ». Pire, ses yeux sont inclinés de manière docile, vers le visage de Le Pen …dans une œillade de « subordination sensuelle… »

La signification politique de l’image : Dans le cadre de la politique de « jonction » idéologique et politique il s’agit d’ouvrir la possibilité d’une politique en rupture des apparences, en privilégiant le « brun sur le rouge ». De fait, le Capitalisme, comme dans les années 30 en Allemagne, en tant que système, est favorable à dégager Macron, du moment que c’est Le Pen, car garantissant le maintien du capitalisme.

Ce n’est pas Mélenchon, inaccessible à ces inepties idéologiques, qui est visé, mais inciter ses électeurs à miser sur Le Pen pour virer Macron. Finalement « Le Pen » n’est plus alors présentée comme porteuse de « choix de société », mais juste le moyen, l’outil « neutre » et le plus rapide, permettant de virer le plus efficacement possible Macron, avec le soutien passif du Patronat (« mieux vaut Hitler que le Front populaire »).

La photo retenue de Mélenchon, le montre avec un regard incliné vers Le Pen, comme dans une œillade tendre et respectueuse, visant à dévoiler son lien de subordination supposé à Le Pen.

Derrière l’image, est donc suggéré le fait que le programme Mélenchon lorgne (ou rejoint) le projet de Le Pen, supposant de fait que le projet politique de Le Pen est supérieur au projet politique des insoumis…puisque Le Pen regarde l’horizon (l’avenir) et l’autre la regarde elle…prenant ainsi, dans l’image, vu que les programmes sont supposés proches, la place du chef…

LAMENTABLE : Il est absolument lamentable de voir comment les médias utilisent tous les artifices, y compris visuels, pour chercher à matérialiser par le vote, une simple représentation idéologique construite de toute pièce et qui n’a comme fonction que de faire passer les choix du Capital, et ce quel que soit l’hôte de l’Elysée…


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