Laura Pfister (UNL) : le mouvement lycéen "a toute sa place dans la mobilisation des ’gilets jaunes’"

mercredi 5 décembre 2018.
 

Laura Pfister, vice-présidente de l’Union nationale lycéenne (UNL), a estimé sur Europe 1 que la colère des lycéens s’inscrivait dans la même logique que la grogne des "gilets jaunes".

Lundi, plus d’une centaine de lycées ont partiellement ou totalement été bloqués. L’objet de ces actions : de multiples revendications relayées par les syndicats lycéens qui évoquent les réformes du bac et du lycée, et la controversée plateforme d’accès aux études supérieures Parcoursup. Laura Pfister, vice-présidente de l’UNL (Union nationale lycéenne) était présente dans la manifestation organisée lundi à Grenoble. Elle a estimé lundi au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1 que la mobilisation lycéenne avait "toute sa place dans le contexte de grogne des ’gilets jaunes’".

"Certains lycéens portent un gilet jaune, d’autres n’en portent pas", explique cette élève en terminale ES à Lyon. "Ils sont en colère contre la politique d’austérité qu’impose le gouvernement", ajoute-t-elle, évoquant pêle-mêle les baisses de budgets, mais aussi les réformes du bac, du lycée ou le service national universel, dont les premières expérimentations devraient démarrer dès 2019. "Le service national universel va coûter trois milliards d’euros [son coût de fonctionnement est évalué au plus bas à 1,5 milliard d’euros par an, ndlr] alors que ces trois milliards, il y en a besoin dans l’éducation : on est parfois 35 par classe et il n’y a pas suffisamment de professeurs".

"Le contexte général aide". Les lycéens profitent-ils du mouvement des "gilets jaunes" pour gagner en visibilité ? "Pas vraiment. Il y avait un mouvement lycéen déjà vendredi, dont on a peu parlé finalement", estime Laura Pfister. "Je considère que nous avons suffisamment de place dans les médias même si le contexte général aide, mais ce n’est pas principalement pour ça qu’on le fait aujourd’hui."

Lundi, à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, des incidents ont eu lieu en marge d’une manifestation de lycéens : une voiture a été incendiée et un magasin de téléphonie pillé. Comment expliquer de tels dérapages ? "La question devrait être posée au gouvernement. Est-il en mesure d’analyser et de comprendre pourquoi ces dérapages ont lieu ?", interroge Laura Pfister. "Aujourd’hui, il y a des lycéens et des lycéennes qui vont au-delà de la mobilisation et dérapent", ajoute la syndicaliste, qui pointe aussi la "réponse" parfois "autoritaire" des forces de l’ordre face "à des lycéens pacifistes".


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