Une police et une Justice au passé chargé...de deux poids, deux mesures !

mercredi 31 octobre 2018.
 

La police française, comme l’a montré un récent documentaire sur France 3 diffusé le 19 septembre dernier (« La police de Vichy »), a été fortement empreinte par le régime de Vichy, entre 1940 et 1944. Elle a servilement obei aux ordreS de rafles de juifs, à l’arrestation de Résistants ordonnés par le gouvernement du Maréchal Pétain. Les GMR, émanation de celui-ci, ont été une police dont nombre d’éléments ont ensuite constitués les CRS en 1945.

Cette police, dirigé par Maurice Papon (2), avec sans doute une partie des mêmes éléments, se chargea de la répression de la manifestation des Algériens à Paris d’octobre 1960 où un certain nombre de manifestants fut jeté dans la Seine.

Dans les années 1960, des services de sécurité français furent soupçonnés d’avoir trempé dans l’affaire Ben Barka (3), aux côtés de membres de la pègre et des services secrets marocains.

Plus tard, le Service d’Action Civique promu par Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, employa des hommes de mains (4).

Quant à la Justice, dont on sait que le calendrier diffère au gré des justiciables, elle fut l’objet de nombre de sarcasmes lors du jugement dudit Maréchal Pétain : les avocats de celui-ci ne se privèrent pas de faire remarquer que les magistrats qui le jugeaient lui devaient leur poste, eux qui lui avaient servilement prêté serment.

Qui, devant l’Histoire, a défendu le Bon Droit ?

Ceux qui obéissaient aux lois de l’Etat Français, ou ceux qui, minoritaires alors, suivaient un rebelle, un certain De Gaulle ?

Qu’on ose encore nous montrer les articles, les infâmes libelles d’alors des journaleux de l’époque de ceux qui prétendaient défendre la prétendue « Justice » d’alors....

L’ancien ministre Hubert Védrines, sur France Culture, ce dimanche 21 octobre, se demandait ce qu’il resterait, à l’aune d’une trentaine d’années, de toutes les procédures engagées contre les Puissants, hommes politiques ou industriels. Combien de non lieux, de condamnations symboliques avec sursis en résultera t-il ?...

L’époque a changé depuis la Seconde Guerre mondiale, nous dira t-on. Mais sans vouloir jeter l’opprobre sur une profession, on a quand même tendance à penser que les Pierre Brosselette (5) d’aujourd’hui sont rares...

Mais depuis longtemps, dès avant Jean Valjean, on sait que, suivant que vous soyez puissant ou misérable...

La crise institutionnelle est la résultante de la crise du capitalisme.

Mais alors comment se fait-il, malgré le « bouclage » du système médiatique, que des scandales éclatent encore, que l’on n’arrive plus à croire un émissaire du gouvernement qui nous invite à nous intéresser au vote du Budget – ou tout est « plié » d’avance – alors que Monsieur Benalla ou ses commanditaires font chez eux un ménage impeccable.

Ce qui a changé c’est le caractère de la médiatisation qui va désormais à double sens.

Avec internet et les téléphones portables, les informations, même les plus folles, peuvent atteindre tout le monde ou presque. Et si chacun n’est pas joint alors, les grands médias du système libéral se doivent encore de les évoquer même si c’est pour les démentir. Et là il faut argumenter...

Mais une autre raison fissure le système tout entier : les rivalités et antagonismes qui divisent les puissants eux-mêmes. Face à la crise économique et financière qui menace, les gouvernants se sentent obligés de ne plus respecter les lois qu’ils ont eux-mêmes mis sur pied ou qu’ils avaient auparavant défendus. Nécessité fait loi surtout celle du Profit...

Quant aux agents, serviteurs des mêmes puissants, comme Ben Laden l’ancien agent de la CIA, ils sont parfois condamnés à être tout simplement éliminés, non sans bavure.

Eh oui même Benalla, si fidèle, risque d’être évincé de tous côtés. Quelle ingratitude !

Dans tous les pays dits libéraux, le système politique semble a bout de course, désavoué par les masses parfois prêtes à se jeter dans les bras des pires fascistes comme au Brésil.

Car le fascisme s’installe en renversant la table, en mettant à bas les institutions, même celles de l’état bourgeois.

L’alternative de gauche n’a pas offert de solution suffisamment radicale et convaincante pour mettre fin au système d’exploitation capitaliste. Ses opposants avaient beau jeu de montrer qu’il ne s’agissait que de velleitaires, nostalgiques au pire de l’ancien bloc de l’est.

En attendant il y aurait 5 millions de pauvres en France... Il n’y aura pas de paix, Monsieur Macron, sans justice sociale. Qui, combien, relèveront le défi d’une nouvelle donne radicalement différente ?

par Nemo3637

Notes

1. Certes les exactions sont encore pires dans les pays non libéraux, mais eux la ramènent moins quant à un fonctionnement démocratique, contrairement aux pays libéraux comme la France « patrie des droits de l’Homme »....

2. Ancien Préfet de police de Paris, dans les années 1960, ministre du Budget de Giscard d’Estaing de 1978 à 1981, Maurice Papon,secrétaire général de la préfecture de la Gironde de 1942 à 1944 a été condamné à 10 ans de réclusion pour complicité de crimes contre l’humanité en 1998 après 17 ans de batailles juridiques....

3. Ben Barka était un leader politique marocain connu et respecté du « Tiers Monde ». Kidnappé à Paris et sans aucun doute executé sur ordre du pouvoir marocain d’alors, sa dépouille n’a jamais été retrouvé

4. « Rapport de la commission d’enquête sur les activités de Service d’Action Civique » 2 tomes, Editions Albin Moreau, 1982, où l’on constate les liens entre gouvernement et hommes de main dans les années 1960-70...

5. Pierre Brosselette, journaliste, un des leaders de la Résistance. Capturé par les Nazis et torturé il réussira à se suicider en se jetant de l’immeuble où il était retenu prisonnier, pour ne ne pas parler.


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