Vive la colère de Jean-Luc Mélenchon et des parlementaires de la FI

mercredi 24 octobre 2018.
 

par Nicole-Edith Thevenin, maître de conférences de sciences politiques à ­l’Université Paris 8-Saint-Denis et psychanalyste. Elle a été au début des années 1980 l’une des animatrices d’un courant féministe au sein du PCF... Actuellement membre de la fondation Gabriel Péri (PCF).

Voila un homme qui réagit devant l’inacceptable : derrière l’apparente légalité la violence invisibilisée (par les canaux de communication) d’un pouvoir qui tente de mettre la main sur tout l’appareil d’Etat et de museler l’oppositon. Tous ceux de la FI qui ont été impliqués nous donnent à “voir” cet inacceptable et derrière la colère, le trauma.

Dans un paysage politique de compromis et de compromission où tout doit être soft si bien que nous sommes réduits à l’impuissance parce que honteux d’avance de manifester notre colère, cette réaction spontanée, sensible nous concerne tous et nous rend un peu de notre fierté. (Je dis bien fierté et non pas “dignité” cette notion qui nous est opposée à chaque fois qu’un “comportement” ne répond pas à la norme dominante. Il faut être digne devant qui et pour qui ?).

Oui, il y a des colères nécessaires et “justes” en effet (même la Bible reconnaît la justesse de la colère de Jésus chassant les marchands du temple) et la loi (toujours manipulable par le pouvoir ou des intérêts particuliers) n’est pas “toute”. On tente d’étouffer la colère des classes exploitées, humiliées, culpabilisée devant le poids d’une loi et de textes de plus en plus dévoués aux intérêts de la classe dominante. Devant aussi la nécessité paraît-il de toujours négocier avec ceux qui nous gouvernent pour avoir le droit d’avoir une petite place même pas au soleil.

Alors non, la colère de Jean-Luc Mélenchon ne nous éloigne pas des véritables enjeux politiques comme l’écrit l’article (choquant de hurler avec les loups...pour qui ? pour quoi ?) de Maud Vergnol dans l’Humanité du 19 octobre). Au contraire cette colère nous y ramène et nous appelle à ne pas retourner contre nous-mêmes (sous forme de dépression, apathie, suicide...) la violence qui nous est faite.

Alors solidarité malgré les divergences politiques.


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