Financement des écoles privées par les communes : Une victoire laïque qui doit en entraîner d’autres (UFAL)

jeudi 7 juin 2007.
 

L’Ufal a pris connaissance d’une très importante décision prise, le lundi 4 juin, par le Conseil d’Etat. Ce dernier a supprimé la circulaire du 2 décembre 2005, qui était un texte d’application de l’article 89 de la loi de décentralisation d’août 2004. Cette loi, votée par la majorité UMP et UDF, stipulait que les communes devaient participer financièrement à la scolarité de leurs élèves inscrits dans une école privée d’une commune voisine, même si elle disposait sur son territoire d’une école publique pouvant les accueillir. L’Ufal, dès l’annonce de la mise en place de cette circulaire, a multiplié les communiqués de protestation. Ses militants ont informé les élus locaux, et organisé des réunions publiques afin d’informer la population des conséquences financières de cette décision.

Elle se félicite, dans ce contexte, de la résistance de nombreux maires et élus municipaux, ainsi que de l’Association des Maires Ruraux de France, qui avaient affirmé qu’ils se refusaient à affaiblir davantage les ressources de leurs écoles publiques, et de l’ensemble des services publics, pour financer des écoles privées situées sur un territoire voisin. Elle n’oublie pas le rôle de la Ligue de l’enseignement, de Unsa - Education, de la FCPE, de Se-Unsa et des fédérations des DDEN (directeurs départementaux de l’éducation nationale), qui ont déposé un recours au Conseil d’Etat contre l’application de cette circulaire.

Ce premier recul est un encouragement pour tous les laïques, qui doivent faire face, depuis des années, à de graves remises en cause des principes de séparation de la sphère publique et de la sphère privée en général et du religieux et du politique en particulier. Trois années après la loi contre les signes religieux à l’école, que l’Ufal et des organisations féministes ont réclamé, il est temps de mettre fin aux espoirs des intégrismes religieux de toutes obédiences, qui rêvent d’en finir avec la loi de séparation des Eglises et de l’Etat. Les uns, évangélistes protestants et islamistes, soutenus par le communautarisme qu’il soit d’extrême droite ,de droite ou même de gauche et d’extrême gauche en voulant abroger l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905, qui interdit tout financement des cultes par l’Etat, les autres et notamment l’Eglise catholique, qui arrive grâce à de puissants lobbies agissant dans l’appareil d’Etat et au parlement, à détourner la loi de séparation notamment dans le financement des écoles privées confessionnelles.

L’Ufal ne saurait se satisfaire, par ailleurs, du maintien du statu quo actuel, notamment avec le statut cultuel et scolaire d’Alsace-Moselle-Guyane-Mayotte, qui fait que sur le territoire français, des ministres des cultes sont rémunérés avec l’argent des contribuables, et viennent enseigner leur religion dans les écoles publiques. A l’heure où le président de la République affirme son intention de faire des économies en ne remplaçant qu’un fonctionnaire sur deux, l’Ufal encourage l’ensemble du gouvernement à faire des premières économies conséquentes en mettant fin à cette exception qui remet en cause les principes égalitaires de la République sur l’ensemble du territoire.

L’UFAL Union des FAmilles Laïques

Contact presse

Bernard Teper Président de l’UFAL

06.08.10.44.52

Pierre Cassen 06.10.31.83.60


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message