Mélenchon imagine une dissolution et présente donc son budget

mercredi 31 octobre 2018.
 

Le patron de la France insoumise se tient "prêt" en cas de nouvelles élections législatives et d’une éventuelle cohabitation avec Emmanuel Macron.

"Je vais prendre un exemple au hasard : imaginons qu’il y ait une dissolution." Jean-Luc Mélenchon a présenté, ce lundi 15 octobre le contre-budget qu’il mettrait en oeuvre s’il arrivait au pouvoir, quelques heures avant que la feuille de route du gouvernement pour l’année 2019 ne soit discutée au palais Bourbon. Une façon de se montrer "prêt" pour toutes les éventualités possibles, comme une dissolution de l’Assemblée nationale conduisant à de nouvelles élections législatives et une éventuelle cohabitation avec Emmanuel Macron.

"Ce n’est pas la première fois qu’on présente un contre-budget. D’année en année, on affine. (...) Ce document est un document d’urgence", a ainsi expliqué le patron de la France insoumise, souhaitant positionner son budget comme une alternative crédible à la politique d’Emmanuel Macron, particulièrement déstabilisé en ce début d’année.

Objectif : prendre le pouvoir après les européennes

Et Jean-Luc Mélenchon d’imaginer la chute du gouvernement Philippe et de la macronie. "Imaginons qu’il y ait une dissolution. Supposons qu’on gagne les élections derrière. Que va-t-on faire dans les deux mois qui suivent ? (...) C’est cela que ce document explique", a lancé le patron de la France insoumise avant d’ajouter avec malice : "vous voyez, on est prêt."

Le patron de la France insoumise estime qu’il peut arriver à ses fins après les échéances électorales du printemps 2019. "François Hollande était tombé à 13 aux élections européennes, mais il pratiquait la politique du chien crevé au fil de l’eau, donc le choc sur l’autorité n’était pas le même", d’après cet ancien socialiste. En 2014, le PS, allié au PRG, avait obtenu 13,98% des suffrages, soit son plus mauvais score lors d’élections européennes.

"Là vous avez affaire à un pouvoir qui dit lui-même qu’il est là par effraction, à la suite d’une période politique calamiteuse. Il est clair que s’il subissait un tel revers, il devrait trouver un moyen de dépasser cette situation... si la politique continue à avoir un peu de rationalité", a-t-il encore jugé.

Mélenchon veut "terrasser" le dragon de l’évasion fiscale

Et sans surprise, le député des Bouches-du-Rhône dresse un constat d’échec de la politique menée par le gouvernement actuel, estimant que "la théorie du ruissellement ne ruisselle pas". Pour changer les choses et "trouver une sortie par le haut" Jean-Luc Mélenchon estime que son parti est capable de faire "beaucoup mieux" que la "résignation molle d’un Tsipras ou quelques autres".

Au menu de ce contre-budget, donc : abrogation de la flat-tax, plan de nationalisation des Ehpad, annulation de la hausse de la CSG pour les retraités, hausse de la TVA à 33% pour les produits "grand luxe", recrutement massif dans l’enseignement et la justice, investissement de 43 milliards d’euros dans l’écologie et l’énergie durable.

Le député insoumis Éric Coquerel, principal artisan de ce contre-budget -avec sa collègue Sabine Rubin-, précise que le déficit public de ce contre-budget serait de 4 à 4,5% la première année avant de retomber à 3% en 2022, dans les clous des exigences de Bruxelles. Une vision défendue par l’élu de Seine-Saint-Denis : "C’est sur l’investissement que nous assumons de faire du déficit. Il y a de la bonne et de la mauvaise dette", a-t-il détaillé.


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