Dette. Pas de répit pour les grecs !

dimanche 23 septembre 2018.
 

Avec l’accord du 22 juin entre la Grèce et l’eurogroupe, le programme « d’aide » à la Grèce était déclaré terminé. Cette achèvement est matérialisé suite au décaissement de 15 milliards d’euros par le Mécanisme européen de stabilité (MES), après le 21 août. Il devrait assurer le financement de l’État grec jusqu’à la fin de l’année. Avec un air de satisfaction, Pierre Moscovici, commissaire européen - candidat à diriger la liste PS aux élections européennes - déclarait que c’était « un jour historique ». La Grèce pourrait enfin « se financer seule sur les marchés » et « définir sa propre politique économique ». Pour le MES, la Grèce peut enfin « se tenir debout ». Un vrai passage à l’âge adulte.

Mais la Grèce a-telle vraiment retrouvé sa souveraineté économique ? Le commissaire Moscovici feint en effet d’oublier que la Grèce reste liée, en vertu de l’accord du 22 juin, par ses anciens engagements austéritaires (surplus primaire de 3,5 % de PIB), de privatisation et de casse de la protection sociale. Ainsi, la Grèce ne serait plus tenue par un « programme d’aide », mais demeure sous « surveillance renforcée ». La nuance n’est pas évidente.

Le 14 septembre, une délégation de la Commission européenne s’est rendue à Athènes afin de vérifier que la nouvelle Grèce reste dans le droit chemin. Alexis Tsipras était fier de leur montrer que le surplus budgétaire était plus important que prévu. Entre janvier et le mois d’août le surplus de finances publiques a été 3,7 milliards d’euros au lieu de la prévision de 0,9 milliard d’euros. Ces marges de manœuvre devraient permettre, aux yeux du gouvernement, d’annuler une nouvelle réforme des retraites qui avait été concédée le 22 juin. Cette réforme prévoit des coupes dans les pensions allant jusqu’à 18 %, alors que les retraités ont déjà été particulièrement visés au cours des dix dernières années (baisse de 40 % de la pension moyenne).

Les émissaires ont été formels « les accords doivent être tenus » et refusent l’annulation de la réforme des retraites. Ainsi, les technocrates récidivent dans la logique de Juncker « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Pour les dirigeants de la Commission, l’austérité et la casse de la protection sociale sont des objectifs en soi, quelles qu’en soient les conséquences sociales. Si le gouvernement grec refuse à nouveau de résister, le grand perdant sera toujours le même : le peuple grec et en particulier les plus démunis. Après l’échec des technocrates, il faut dire haut et fort « Maintenant, le peuple ! ».

Luis Alquier


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