L’Europe Insoumise : Synthèse sur l’introduction et remarques générales

dimanche 26 mai 2019.
 

1/ Diagnostic/Bilan de la situation

Les contributions vont toutes dans le même sens que le texte de départ dans la critique de la concurrence déloyale et d’une construction européenne entièrement soumise aux intérêts financiers, tournant le dos aux intérêts des peuples et faisant le lit des nationalismes.

Le consensus sur ce diagnostic est très largement partagé, les contributions mentionnant les coupes budgétaires, la casse des services publics notamment la SNCF, le démantèlement du code du travail, l’évasion fiscale, le dumping social, etc.

Un grand nombre de contributions demandent à ce que l’urgence écologique et climatique soit davantage présente dans l’introduction.

Certaines remarques générales insistent pour ne pas limiter la critique des lobbys aux questions environnementales et de santé, rappelant par exemple le poids des lobbys financiers dans la désindustrialisation.

La phrase sur « la guerre menace à nos portes » devrait renvoyer à des éléments précis ou être réécrite selon plusieurs contributions.

Plusieurs contributions insistent sur la montée des extrême-droites en Europe et le rôle des politiques libérales dans cette montée appelant à mettre fin à ce ping-pong qui conduit l’Europe à l’abîme.

Un très large consensus se dégage pour considérer que l’Union européenne actuelle usurpe l’idéal de fraternité européenne et appellent à distinguer le principe d’une coopération européenne avec les politiques de l’UE et de ses dirigeants (résumé par des formules comme « l’Europe oui, mais pas à n’importe quel prix ! » par exemple). Beaucoup insistent sur l’importance de la question démocratique (poids des lobbys et de l’oligarchie, faible rôle des député⋅e⋅s européen⋅ne⋅s, pouvoirs de la Commission, indépendance de la Banque centrale européenne, remise en cause de libertés par les gouvernements européens etc.), et plusieurs demandent que soit mentionnée la trahison du vote de 2005 en France.

2/ Plan A / Plan B

Si quelques insoumis⋅es proposent de ne pas mentionner la stratégie plan A / plan B la percevant comme essentiellement nationale, ou de se limiter au seul plan A ou au seul plan B, l’écrasante majorité des contributions reprend la stratégie plan A / plan B à son compte. Là aussi l’acquis de l’Avenir en commun réunit largement.

De nombreuses contributions demandent que cette stratégie plan A / plan B soit présentée en quelques lignes pour que le texte s’adresse à tou⋅te⋅s et pas seulement aux initié⋅e⋅s. De multiples formulations sont proposées soit directement tirées de l’Avenir en commun, soit comme suggestions personnelles. Beaucoup insistent sur l’importance des élections et de nos futurs élu⋅e⋅s européen⋅ne⋅s pour présenter notre stratégie et commencer à construire sa mise en oeuvre en discutant avec nos partenaires européens.

3/ Enjeux de l’élection

Plusieurs insoumis⋅es utilisent – et c’est bien normal – les contributions sur l’introduction pour présenter leurs visions des enjeux de l’élection européenne.

Ils souhaitent que les européennes soient l’occasion de présenter nos propositions, nos valeurs en se positionnant « pour » et pas seulement « contre ».

Si quelques contributeurs pensent que la FI devrait limiter son discours aux questions européennes, la plupart veulent aussi exprimer leur rejet de la politique de Macron (ou de « Macron serviteur zélé de la Commission européenne » en liant l’aspect national et européen), et renforcer l’adhésion à l’Avenir en commun. Le triptyque démocratie, écologie, progrès social revient très souvent.

4/ Rôle des futurs député⋅e⋅s FI

Les contributions mesurent la difficulté du rôle des futurs député⋅e⋅s européen⋅ne⋅s FI dans une UE dominée par les libéraux et les nationalistes. Mais beaucoup se félicitent que le texte fasse le parallèle avec le travail d’opposition et de proposition des député⋅e⋅s à l’Assemblée.

Ils voient aussi ces futurs élu⋅e⋅s insoumis⋅es comme des défenseur⋅e⋅s des droits sociaux, des relais des mobilisations, des lanceur⋅se⋅s d’alerte sur les projets européens, des résistant⋅e⋅s contre les lobbys. Les contributions insistent sur le rôle de la campagne et des futurs élu⋅e⋅s comme éclaireur⋅se⋅s dans la construction de notre mouvement européen et des propositions de désobéissance, du plan A et du plan B en vue d’une future élection d’un⋅e président⋅e/d’une majorité insoumise en France. Il s’en dégage une feuille de route chargée !

5/ Architecture générale du texte et fonction de présentation du texte

Le plan général du texte est validé par les contributions mais beaucoup souhaitent que les grands principes et les grandes propositions soient présentées dès l’introduction pour lui donner une côté davantage propositionnel.

Quelques contributeur⋅rice⋅s appellent à donner une place plus importante dans l’ensemble du document à certaines questions (agriculture, financement de l’économie, émancipation-culture-éducation, dénucléarisation civile et parfois militaire)

6/ Articulation alliance européenne / campagne et programme nationaux

Un grand nombre de contributions se félicitent de l’appel de Lisbonne « Maintenant le peuple, pour une révolution citoyenne en Europe » signé entre la FI, Podemos (Espagne) et le Bloco (Portugal). Beaucoup souhaitent que le texte du programme de la FI pour les européennes reprennent le titre voire des passages entiers de cet appel. Le texte de l’introduction ayant été écrit avant la signature de cet appel, c’est en effet un manque évident souvent relevé.

Quelques contributeur⋅rice⋅s demandent aussi des précisions sur l’articulation entre ce mouvement et la campagne en France notamment en ce qui concerne le programme porté (points communs et liberté d’adaptation nationale).

7/ Tonalité générale et vocabulaire

Très massivement, les contributions trouvent le texte trop noir. Tou⋅te⋅s conviennent que le bilan européen est en effet terrible mais beaucoup le considèrent comme déjà connu et pensent plus mobilisateur d’insister en introduction sur ce que nous voulons et nos mots (« coopération », « paix », « partage », « humanisme » par exemple). Certain⋅e⋅s proposent toutefois de rendre « concret » ce bilan négatif à travers des exemples.

Des avis différents s’expriment sur la présence du terme « dégager » dans le texte : plusieurs le trouvent « violent » mais la quasi totalité des insoumis⋅es proposant une reformulation conserve ce terme ou « dégagisme ». Tous convergent en tout cas sur la nécessité d’exprimer la colère des citoyen⋅ne⋅s pour fédérer et d’incarner un changement net avec l’UE, ses politiques et ses soutiens.


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