Macron Collomb Arrêtez de traiter les lycéens mobilisés comme des délinquants de droit commun

mardi 5 juin 2018.
 

- 1) Récit par Mathilde Larrère, enseignante

- 2) « On n’est plus dans un État de droit  !  » (Pierre, parent d’élève)

- 3) Emission du Media avec des témoins

- 4) La répression doit cesser (confédération CGT)

- 5) Lycéens en garde à vue, parents indignés

1) Récit par Mathilde Larrère, enseignante

Mathilde Larrere, enseignante, s’est rendue au rassemblement organisée devant le lycée le lendemain, elle raconte :

« Je suis allé au rassemblement en soutien aux gamins interpellés, ils seraient une soixantaine, dont un très grand nombre de mineurs. Ils sont élèves à Arago, Condorcet (Montreuil), Voltaire, etc. Ils sont rentrés dans le lycée Arago pour tenir une assemblée générale. La proviseure a appelé la police qui est alors entrée dans l’établissement.

Les élèves ont été pressés, tous fouillés, palpés plusieurs fois. Une gamine a fait une crise d’angoisse, les pompiers ont donc été appelés et ont dû arracher à la police le droit d’entrer dans l’établissement. La mère a été appelée mais la police a refusé de la faire entrer. Finalement les pompiers sont parvenus à la faire rentrer puis la gamine a été évacuée en ambulance : c’est la seule qui n’ait pas été interpellée. Elle a pris la parole en larme lors du rassemblement, inquiète pour ses copains les autres gamins emmenés dans des bus.

Certains ont 15 ans, ils sont restés dans ces bus plus de 4 h, sans eau, sans accès au toilettes, sans pouvoir voir d’avocat et sans pouvoir appeler leur parents. Certains parents ont écumé les commissariats toute la nuit à la recherche de leur progéniture. Lors du rassemblement de soutien, soit 24h après leur arrestation, certains parents ne savaient toujours pas où leur enfant était gardé à vue.

2) « On n’est plus dans un État de droit  !  » (Pierre, parent d’élève)

La folle répression des lycéens du 22 mai

« On n’est plus dans un État de droit  !  » Pierre ne décolère pas. Sa fille Jeanne, 16 ans, fait partie de la centaine de personnes, dont une quarantaine de mineurs, interpellées mardi soir à Paris, alors qu’elles tentaient d’occuper le lycée Arago pour dénoncer la loi Vidal et Parcoursup. Un coup de filet opéré dans des conditions ahurissantes. Et qui se traduit, depuis deux jours, par une répression invraisemblable.

Tout a débuté après la manifestation des fonctionnaires. Vers 19 heures, des dizaines de jeunes décident de pénétrer dans cet établissement afin d’organiser une AG. Alertés, les CRS débarquent en nombre. Fouilles brutales, palpations, interpellations au hasard… une soixantaine de ces jeunes atterrissent dans les bus de la police, garés sur le parking du commissariat du 19e. «  Ma fille y est restée enfermée pendant 5 heures, sans eau, sans accès aux toilettes, ni possibilité de communiquer  », raconte Pierre. Tous sont finalement dispatchés dans divers commissariats et placés en garde à vue (GAV) bien après le délai maximal de 4 heures de rétention. Et sans que les parents ne soient informés  ! Les GAV vont durer 24 heures, parfois plus. Et seront rudes. Une élève, sous le choc, devra être hospitalisée. «  D’autres se sont retrouvés avec des détenus majeurs, dont l’un déféquait à même le sol  », assure Pierre. Les motifs d’arrestation, eux, restent flous  : «  attroupement  », «  intrusion  », «  vols  », «  dégradations  »… «  En fait de dégradations, il s’agit de chaises renversées, quelques tags sur des tables et une vitre brisée par les CRS qui essayaient de rentrer  », témoigne un des lycéens. Lucie Simon, membre d’un collectif d’avocats, se dit «  choquée  » et évoque «  des dossiers vides  ».

Las, une vingtaine de ces adolescents ont tout de même été déférés, jeudi, au tribunal de grande instance, en vue d’une mise en examen. Rien de moins. Pierre n’en revient pas  : «  Le gouvernement exerce une répression féroce car il redoute que les lycéens ne bougent, c’est inadmissible.  » De la FSU à la FCPE, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer cette intervention disproportionnée. Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe PCF-FG au Conseil de Paris, a interpellé le préfet de police. Pierre, lui, a déjà décidé de monter un «  collectif du 22 mai  ». Et s’apprête à saisir le Défenseur des droits.

Laurent Mouloud, L’Humanité

3) LES LYCÉENS EN GARDE À VUE : Emission du Media avec des témoins

PARCOURSUP : LES LYCÉENS EN GARDE À VUE

Pour visionner cette émission, cliquer sur l’adresse URL ci-dessous :

https://www.youtube.com/watch?v=VDt...

4) La répression doit cesser (confédération CGT)

Source : http://www.cgt.fr/La-repression-doi...

Mardi 22 mai, à l’issue de la manifestation des lycéens et des étudiants ont occupé le lycée Arago de Paris pour tenir une AG. Cela fait plusieurs semaines qu’ils se mobilisent régulièrement contre la loi ORE et Parcoursup, contre la réforme du Bac et du lycée. Le 22 mai au soir, la nouvelle plate-forme d’affectation post bac délivrait ses premiers résultats, laissant 400 000 jeunes sans réponse et générant angoisse et colère.

Les forces de l’ordre ont été appelées, par la direction du lycée, pour évacuer le bâtiment. Tous les occupants, 101 personnes dont une majorité de mineurs (certains âgés de 15 ans), se sont fait interpeler par la police. Ils ont été retenus dans des cars pendant 5 heures, sans pouvoir ni boire, ni manger, ni utiliser de toilettes, puis placés en garde à vue dans des commissariats de Paris et des environs.

Des parents, y compris ceux d’enfants mineurs, sont restés sans nouvelle, pendant des heures et ont ensuite eu toutes les peines du monde à trouver le lieu de détention de leur enfant pour tenter de le voir.

Au final, il y a 40 déférés majeurs et 27 mineurs, libérés au fur et à mesure de leur passage devant le juge pour enfant, le procureur ou placés sous contrôle judiciaire, certains après plus de 40 heures de garde à vue.

Les seuls faits justifiant une telle répression sont l’intrusion dans un lycée public, sans effraction et sans dégradation avérée !

Cette semaine également, devant le lycée Hélène Boucher un barrage filtrant organisé par les lycéens, en présence des organisations de parents d’élèves, a été dispersé avec une violence absolument injustifiée.

Pour la CGT, la priorité est d’offrir à tous les jeunes des perspectives d’avenir et de formation correspondant à leurs projets, leurs besoins. De donner les moyens au service public d’éducation de les former toutes et tous au mieux quels que soient leur origine, leur lieu d’habitation, leur voix de formation.

La CGT est solidaire des jeunes arrêtés dans le cadre d’une mobilisation collective, de leurs familles plongées dans l’angoisse sans aucune justification. Elle demande au gouvernement de cesser la répression devant et dans les établissements scolaires, les universités et d’entendre les revendications des jeunes et des salariés pour le maintien et l’amélioration du service public de l’éducation et de l’enseignement supérieur.

Montreuil, le 25 mai 2018

5) Lycéens en garde à vue, parents indignés

Source : https://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/v...

Mardi dernier, 102 personnes ont été interpellées en marge de la manifestation des fonctionnaires pour avoir tenté d’occuper le lycée Arago. Après l’intervention des forces de l’ordre, plusieurs lycéens ont été placés en garde à vue, dont des mineurs. 14 d’entre eux ont été présentés à un juge des enfants. N’ayant pas été prévenus, leurs parents sont en colère. Une centaine de personnes se sont rassemblées hier devant le nouveau tribunal de Paris pour dénoncer les violences policières et les abus d’autorité sur les mineurs. Cette garde à vue de lycéens est-elle disproportionnée ? -


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