Le pogrom des Palestiniens s’accélère

lundi 21 mai 2018.
 

- 52 Palestiniens ont été massacrés par des tirs israéliens, des centaines d’autres blessés, ce 14 mai 2018

- A) Trump et Netanyahu : les pyromanes au milieu de la poudrière (LFI)

- B) Amnesty dénonce une « violation abjecte » des droits de l’homme

- C) Les Palestiniens sont des êtres humains, pas des cibles (LDH)

A) Il est urgent de placer Gaza sous la protection internationale (Guilhem Serieys)

Au moins 45 palestinien.ne.s tué.e.s et 1000 blessé.e.s aujourd’hui à Gaza, suite aux provocations insensées de Trump et aux tirs de l’armée du gouvernement d’Israel.

Alors que la paix et l’humanité agonisent sous les coups de Netanyahou, il est urgent de placer Gaza sous la protection internationale.

Pendant que l’ONU (c’est bien le moins) dénonce un usage totalement disproportionné de la force, la France de Macron tourne le dos à ses principes internationaux dans un silence misérable.

https://www.facebook.com/guilhem.se...

Le gouvernement israélien fait disparaître la Palestine de la carte->13423]

B) Trump et Netanyahu : les pyromanes au milieu de la poudrière (LFI)

https://lafranceinsoumise.fr/2018/0...

Le groupe de la France insoumise condamne fermement l’action de l’armée israélienne à Gaza. Celle-ci a causé aujourd’hui la mort de dizaines de Palestinien·ne·s protestant contre l’installation de l’ambassade étasunienne à Jérusalem. Les avertissements que la France insoumise avait formulé à l’annonce de cette provocation de Washington ont hélas été vérifiés. Alors que le gouvernement d’Israël viole le droit international en poursuivant la colonisation et que la situation humanitaire à Gaza est extraordinairement précaire, Messieurs Trump et Netanyahu jettent de l’huile sur le feu.

L’un et l’autre font preuve dans cette affaire d’un cynisme répugnant et dangereux : ils parient sur la montée du conflit et menacent la paix mondiale pour faire autour d’eux l’unité que leurs politiques et leurs embarras avec la justice rendent autrement impossible.

Nul ne saurait aujourd’hui invoquer raisonnablement le droit d’Israël à exister ou à se défendre pour justifier les morts atroces de ce jour. Le gouvernement israélien bafoue encore un principe fondamental : la responsabilité qui existe du fort au faible. Ce faisant, il affaiblit la position de celles et ceux qui défendent sincèrement pour Israël la possibilité de vivre durablement dans la paix et la sécurité.

Le groupe de la France insoumise répète sa volonté de voir appliquer le droit international dans ce conflit et ainsi reconnu les droits du peuple palestinien.

Communiqué du groupe parlementaire de la France insoumise.

C) Amnesty dénonce une « violation abjecte » des droits de l’homme

« Nous assistons à une violation abjecte du droit international et des droits de l’homme à Gaza », a dénoncé l’organisation non gouvernementale basée à Londres sur Twitter. « Ceci doit cesser immédiatement ».

« C’est un autre exemple horrible du recours excessif à la force et de l’usage de balles réelles d’une manière totalement déplorable par l’armée israélienne », a dénoncé Philip Luther, un responsable d’Amnesty International pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, dans un communiqué.

« C’est une violation des règles internationales » équivalant « dans certains cas à ce qui semble être des homicides intentionnels constituant des crimes de guerre ».

« Les autorités israéliennes doivent contenir l’armée pour éviter d’autres pertes humaines et blessures graves », a-t-il plaidé.

Des premiers rapports médicaux cités par Amnesty International indiquent que « des dizaines de personnes ont été atteintes à la tête ou à la poitrine », selon le communiqué de l’ONG.

D) Les Palestiniens sont des êtres humains, pas des cibles

Communiqué Ligue des Droits de l’Homme

Rien ne peut justifier la mort d’au moins trente-huit Palestiniens et les blessures infligées à plusieurs centaines d’entre eux, dont il n’est même pas avéré qu’ils étaient en possession et usaient d’armes à feu. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) considère que les autorités civiles d’Israël et les responsables de l’armée israélienne, qui définissent les conditions d’emploi des armes, et les soldats qui acceptent d’exécuter les ordres donnés portent l’entière responsabilité de ce qu’une enquête impartiale pourrait qualifier de crime de guerre.

Ce déferlement de violences commises à l’égard de manifestants désarmés n’est possible qu’en raison de l’impunité de leurs auteurs, consacrée par la législation israélienne et confortée par le soutien sans limite des Etats-Unis, et par l’inaction de l’Union européenne.

Au-delà des condamnations verbales qui ne manqueront pas d’avoir lieu, la LDH demande au gouvernement français d’adopter les mesures nécessaires pour marquer son refus de tels agissements.

Paris, le 14 mai 2018

D) Bain de sang palestinien (AFPS)

L’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem, concrétisant une des promesses les plus controversées du président Donald Trump, s’est traduite par un bain de sang lundi dans la bande de Gaza, où 52 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens.

Du fait de ce lourd bilan, cette journée de festivités côté israélien et américain constitue la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans la bande de Gaza.

Tandis qu’officiels américains et israéliens endimanchés ont célébré en grande pompe un moment "historique" et la force de leur alliance sous une vaste tente blanche plantée dans l’enceinte de la nouvelle ambassade, des dizaines de milliers de Palestiniens ont protesté, à quelques dizaines de kilomètres de là, dans la bande de Gaza sous blocus.

Les plus résolus ont affronté, au péril de leur vie, les tirs des soldats israéliens en allant lancer des pierres et en tentant de forcer la barrière de sécurité lourdement gardée.

Selon le dernier bilan provisoire du ministère de la Santé gazaoui, 52 Palestiniens, dont un garçon de 14 ans, ont été tués, et des centaines d’autres blessés.

Le gouvernement palestinien établi en Cisjordanie occupée a accusé Israël d’avoir commis un "horrible massacre" à Gaza. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit "particulièrement inquiet". L’Union européenne a exhorté toutes les parties à "la plus grande retenue".

Les ONG Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé un recours injustifié aux tirs à balles réelles, la première fustigeant une "violation abjecte" des droits de l’Homme et des "crimes de guerre".

Au moment où le bilan s’alourdissait d’heure en heure, M. Trump a de son côté salué le transfert à Jérusalem de l’ambassade des Etats-Unis comme "un grand jour pour Israël".

"Félicitations, cela faisait longtemps qu’on attendait", a ensuite déclaré M. Trump dans un message vidéo aux participants. Comme le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, rayonnant, après lui, M. Trump a justifié sa décision comme la reconnaissance d’une réalité historique. Il a affirmé que les Etats-Unis restaient "pleinement engagés dans la recherche d’une paix "durable" entre Israéliens et Palestiniens. L’inauguration est pourtant largement perçue comme un acte de défi envers la communauté internationale dans une période de grande inquiétude pour la stabilité régionale.

Outre l’opposition au transfert de l’ambassade, les Palestiniens protestent aussi contre le blocus de Gaza et l’occupation. L’armée israélienne a dénié le caractère pacifiste de la mobilisation, la qualifiant "d’opération terroriste" conduite par le Hamas, mouvement islamiste qui gouverne l’enclave palestinienne et auquel il a livré trois guerres en dix ans.

L’aviation israélienne a bombardé plusieurs positions du Hamas au cours de la journée.

L’armée avait déclaré la périphérie de Gaza zone militaire close. Elle a pratiquement doublé ses effectifs combattants autour de l’enclave et en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël où étaient aussi prévus des rassemblements.

Les alentours de l’ambassade américaine placés sous la surveillance de centaines de policiers avaient aussi été bouclés.

Réalisant un engagement de campagne de M. Trump, ce transfert de l’ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem constitue une rupture de plus avec des décennies de diplomatie américaine et de consensus international. Le statut de Jérusalem est l’une des questions les plus épineuses de l’insoluble conflit israélo-palestinien.

La décision américaine comble les Israéliens qui y voient la reconnaissance d’une réalité de 3.000 ans pour le peuple juif. Elle coïncide avec le 70e anniversaire de la création de l’Etat d’Israël.

Mais l’initiative unilatérale américaine ulcère les Palestiniens pour lesquels elle représente le summum du parti pris outrancièrement pro-israélien de M. Trump. Ils l’interprètent comme la négation de leurs revendications sur Jérusalem.

A Gaza, Bilal Fasayfes, 31 ans, a ainsi pris avec son épouse et ses deux enfants un des bus affrétés à Khan Younès (sud) pour transporter les manifestants à la frontière. "On se fiche que la moitié des gens se fassent tuer, on continuera à y aller pour que l’autre moitié vive dignement", dit-il.

Israël s’est emparé de Jérusalem-Est en 1967 et l’a annexée. Tout Jérusalem est sa capitale "éternelle" et "indivisible", dit-il. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

La sensibilité du sujet est exacerbée par la religion : Jérusalem est sainte pour musulmans, juifs et chrétiens.

La décision de M. Trump ignore aussi les objections des capitales arabes. La Ligue arabe tiendra une réunion d’urgence mercredi au sujet de ce déménagement, a indiqué un responsable de l’organisation panarabe.

Pour la communauté internationale, Jérusalem-Est reste un territoire occupé et les ambassades ne doivent pas s’installer dans la ville tant que le statut n’en a pas été réglé par la négociation entre les deux parties.

Les Palestiniens perçoivent comme une "provocation" la date choisie, précédant de 24 heures les commémorations de la "Nakba", la "catastrophe" qu’a constitué la création d’Israël pour des centaines de milliers d’entre eux chassés ou ayant fui de chez eux en 1948. Gaza est ainsi, depuis le 30 mars, le théâtre d’une "marche du retour" qui voit des milliers de Palestiniens se rassembler le long de la frontière.

Depuis cette date, 97 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne.


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