Première plainte a l’IGS contre les violences policiéres

samedi 12 mai 2007.
 

Un ingénieur interpellé à l’issue d’une manifestation, place Saint-Michel mercredi soir, dit avoir été blessé à coups de matraque à la sortie du centre de rétention du XVIIIe arrondissement. Il porte plainte.

Un ingénieur interpellé à l’issue d’une manifestation place Saint-Michel à Paris mercredi soir a porté plainte jeudi 10 mai contre des policiers pour l’avoir blessé à coups de matraque, dans la rue, dans la nuit de mercredi à jeudi après avoir été libéré du commissariat.

Philippe Roset, a déposé une plainte pour "violences illégitimes", dont le procès-verbal a pu être consulté, auprès de l’Inspection générale des services (IGS, police des polices). Interpellé à proximité de la place Saint Michel où il était venu chercher une amie, Philippe Roset, 31 ans, qui affirme n’avoir pas participé à la manifestation, a déclaré avoir été retenu pendant environ trois heures dans un car de police avec une quarantaine de personnes puis au centre de rétention de la rue de Clignancourt (XVIIIème arrondissement) jusqu’à environ 03h30 jeudi.

"On charge "

Lorsqu’il est sorti, avec une petite dizaine de personnes libérées en même temps, l’ingénieur et le reste du groupe ont voulu attendre que l’ensemble des interpellés sorte, à proximité du commissariat. Selon Philippe Roset et un enregistrement vidéo réalisé par un des présents, le groupe a été invité à partir et à se disperser, puis une altercation semble s’être produite avec un de ses membres, qui circulait à rollers.

Une dizaine de policiers étaient présents, selon ces images. Puis la caméra est éteinte.

Les policiers "ont dit on charge ! N’ayant rien à me reprocher j’ai continué à marcher normalement dans la direction indiquée par les policiers, mais j’ai été frappé immédiatement", affirme Philippe Roset.

"Je ne sais pas qui m’a frappé, ni combien ils étaient. Ils ont chargé. Quand j’étais à terre ils m’ont encore frappé, ils m’ont frappé à la tête alors que j’étais à terre", a-t-il déclaré en expliquant avoir essuyé des coups de matraque sur les jambes, la tête, les épaules, le dos et la mâchoire. Deux témoins, Saïda 26 ans, assistante d’éducation venue chercher son mari également interpellé, et Lamine , un étudiant de 18 ans, ont confirmé ces propos

Trois jours d’ITT

La police, contactée, ne pouvait dans l’immédiat confirmer ou infirmer les faits allégués.

Selon un certificat initial établi à l’hôpital Lariboisière, Philippe Roset souffre d’une plaie à la tête et dix points de suture lui ont été posés.

Le médecin qui l’a examiné lui a prescrit trois jours d’ITT (Incapacité totale de travail). Philippe Roset a ensuite été examiné à l’Hôtel-Dieu, saisi à la demande de l’IGS, où l’on a conclu jeudi que ses lésions étaient "compatibles avec les violences alléguées". On lui a prescrit 6 jours d’ITT pénale, a-t-il déclaré.

Philippe Roset, Lamine et un troisième interpellé qui n’a pas souhaité être identifié, ont en outre affirmé que pendant leur attente de près de 3 heures dans le car à proximité du commissariat, du gaz lacrymogène a été diffusé pendant quelques minutes.


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