Depuis 20 heures ce dimanche 6 mai 2007, nous entrons en résistance...

mardi 7 mai 2013.
 

La France de Jaurès et de Môquet, la France qui se lève tôt et travaille dur espéraient une victoire de la gauche. Or, ce résultat constitue une défaite. Lors des seconds tours des présidentielles, les candidats de gauche avaient obtenu 47,36% en 1995, 54,02 en 1988, 51,76 en 1981, 49,19 en 1974. Après quinze ans de présidence de la république à droite, après les mouvements sociaux des dernières années, après plusieurs défaites électorales retentissantes de la droite, le score de ce deuxième tour ne peut être considéré comme un demi succès.

Au soir de chaque défaite de ce type, nous devons penser à ceux qui ne font pas de la politique comme un plan de carrière, à ceux pour qui cinq ans de galère de plus est inimaginable, à ceux qui y croient vraiment, aux anciens qui ont milité toute leur vie pour un monde meilleur et qui doutent de vivre jusqu’aux grandes élections suivantes. Ceux-là, ne rayonnent pas de joie en ce moment. C’est particulièrement le cas de ceux qui ont connu la Résistance et vont se coucher ce soir avec à la tête du pays l’équipe la plus réactionnaire qu’ait connu notre pays depuis Pétain.

Nous devons être solidaires des militants ouvriers qui savent bien que ce soir seuls les milliardaires ont gagné et qui vont devoir franchir la porte de leur entreprise, demain matin, avec un boulet au pied et la peur au ventre.

Nous devons aussi penser à tous ceux, partout dans le monde, qui attendaient une victoire de la gauche française pour affaiblir un peu plus Bush, pour renforcer le rapport de force instauré en Amérique latine et ailleurs. Vis à vis d’eux aussi, nous avons un devoir de vérité. Nous avons perdu et nous sommes tristes.

Un soir comme celui-ci, le dirigeant de gauche se reconnaît au fait qu’il dit "Nous" et non "Je", parce que notre capacité future à tourner la page de Sarkozy, se trouve nécessairement dans ce "nous".

Mais le résultat d’aujourd’hui ne reflète en rien la réalité du rapport de force social et politique. Ce n’est qu’un moment difficile dans un cycle aux lendemains imprévisibles.

Depuis que ces résultats sont connus, nous constatons que l’élan du peuple de gauche ne retombe pas. Nous en sommes.

Depuis 20 heures ce dimanche 6 mai, la droite s’est construit une base sociale populaire en utilisant les grands médias et en désignant des boucs émissaires ( chômeurs, immigrés, jeunes, régime spéciaux de retraite, fonctionnaires, mai 68...).

Depuis 20 heures ce dimanche 6 mai, Nicolas Sarkozy et sa bande s’installent à la tête et au coeur de l’Etat. Notre première réaction ne peut être de les féliciter mais de les craindre et de s’apprêter à un rude combat.

Depuis 20 heures ce dimanche 6 mai, nous entrons en résistance pour défendre la Sécurité Sociale, les lois protectrices du Code du travail, le rôle des syndicats, les 35 heures, le pouvoir d’achat, les retraites, l’enseignement et tous les services publics, l’avenir des jeunes, les chômeurs et précaires, les droits des immigrés, la démocratie dans les institutions et les médias ...

Depuis 20 heures ce dimanche 6 mai, l’objectif de la gauche ne peut être d’attendre l’alternance de 2012. Il doit être de mener les combats ci-dessus mais aussi une lutte idéologique, une lutte de conviction contre cette droite ultralibérale et sécuritaire. Aux côtés des mouvements sociaux comme lors de chaque élection à venir, chaque évènement sera un enjeu.

Depuis 20 heures ce dimanche 6 mai, la très forte participation prouve que le peuple français prend en main son avenir. Vu certaines promesses du Nicolas comme l’augmentation du pouvoir d’achat et le plein emploi, la déception ne tardera pas.

Depuis 20 heures ce dimanche 6 mai, les questions de programme et de stratégie, celle des formes de lutte et d’organisation face à la droite sarkozyenne sont posées au Parti socialiste et à la gauche. La gauche antilibérale a beaucoup, beaucoup déçu depuis le 29 mai 2005 ; il est temps pour elle d’être utile au prolétariat, d’être utile pour prouver qu’un autre monde est possible.

Depuis 20 heures ce samedi 6 mai, notre candidate continue à mettre médiatiquement en avant sa personne plutôt qu’oeuvrer à une dynamique collective des forces du parti socialiste et de la gauche, plutôt qu’analyser, rassurer, pointer les risques inhérents à l’élection de Sarkozy, préparer une campagne mobilisatrice pour les législatives. Espérons que cela change pour ne pas vivre bientôt une catastrophe pire !

Depuis 20 heures ce dimanche 6 mai, les deux perspectives politiques proposées par PRS depuis deux ans n’ont rien perdu de leur actualité :

* Union des gauches sur un programme d’Union populaire et des comités républicains unitaires

* Union des antilibéraux alliée de cette Union des Gauches face à la droite et au MEDEF

Un besoin de clarté politique, d’unité, d’efficacité et de crédibilité va se poser pour toute la gauche.

Jacques Serieys le 6 mai à 20 h 10


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