Radars : avec Macron, ils vous flasheront au profit des actionnaires

lundi 13 novembre 2017.
 

En Normandie, Les premiers radars privés devraient commencer à envoyer leurs PV en décembre a annoncé la sécurité routière.

Souriez, vous êtes flashé… par une boîte privée  ! C’est en résumé le message transmis aux automobilistes normands, qui vont expérimenter concrètement, d’ici la fin de l’année, cette brillante idée du ministère de l’Intérieur pour redonner du temps de travail disponible aux policiers  : externaliser les contrôles de vitesse routiers.

Un appel d’offres a été lancé cet été, dont le vainqueur sera désigné par le gouvernement en novembre. «  Et à partir de décembre, on commencera à verbaliser en Normandie à partir de contrôles effectués par des véhicules opérés par cette société  », détaille Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, qui précise que les voitures utilisées «  appartiendront toujours à l’État  ». Si l’essai est concluant, le dispositif devrait ensuite être étendu à l’ensemble du territoire.

«  Cette privatisation des radars embarqués  » n’a «  d’autre but que de générer  » d’importants revenus pour l’État, sans avoir «  un quelconque effet positif sur la sécurité routière  », s’est émue l’association 40 Millions d’automobilistes. «  Il n’y aura pas une poussée  » pour qu’«  on mette le plus d’amendes possible  », a promis hier le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, sur Public Sénat, assurant que la société ne serait «  pas rémunérée au nombre de PV  ». À voir…

Certains candidats à cet appel d’offres ont en effet déjà promis d’utiliser les véhicules servant à verbaliser quatre fois plus que ne le font aujourd’hui les policiers. «  Si ça, ce n’est pas faire du chiffre  !  » réagit Philippe Capon, secrétaire général de l’Unsa police. Ancien motard de la sécurité routière lui-même, le syndicaliste s’inquiète à la fois des «  conditions, très floues  » de cette privatisation, mais aussi de la brèche ouverte dans ce qui doit, selon lui, relever du service public. «  Aujourd’hui, c’est le contrôle de vitesse, mais demain peut-être, les contrôles d’alcoolémie, les franchissements de ligne… On ne sait pas où cela s’arrêtera.  »

Alexandre Fache, L’Humanité

A) Sécurité routière : la privatisation des radars mobiles, c’est pour 2017

Source : Les Echos, 7 avril 2016

Les radars embarqués seront gérés par des entreprises privées "dès janvier prochain", annonce au "Parisien" Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la sécurité routière.

Après ses fourrières et ses autoroutes, la France va confier au privé ses radars mobiles. Cette externalisation des radars embarqués, qui figurait parmi 22 mesures annoncées en octobre par Manuel Valls à l’issue du comité interministériel de sécurité routière (*), sera effective "dès janvier prochain", précise jeudi Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la sécurité routière, dans les colonnes du "Parisien".

Les raisons ? Tout d’abord, la rentabilité. L’État compte en effet rentabiliser sa flotte de voitures banalisées (Renault Megane, Citroën Berlingo, Peugeot 208 et 308, Dacia Sandero Stepway). À l’heure actuelle, ces véhicules, qui coûtent 70.000 euros l’unité (à quoi il faut ajouter 18.000 euros par an pour l’entretien), ne circulent que 1h13 par jour. "Notre objectif est de multiplier par trois ou quatre les heures de sortie de ces véhicules qui circuleront sur nos routes nuit et jour ", souligne Emmanuel Barbe.

D’autant que la flotte va augmenter. L’an passé 319 véhicules étaient équipés de flashs infrarouges et ils ont flashé plus de 1,5 million de fois. D’ici à 2018, 121 voitures supplémentaires seront mises en circulation, ce qui portera la flotte à 440 véhicules.

Ensuite et surtout, la délégation au privé des radars embarqués doit permettre aux gendarmes et aux policiers de se redéployer sur des missions considérées plus prioritaires, comme les contrôles d’alcoolémie ou de stupéfiants.

Jean-Michel Gradt


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