Réforme du premier cycle : une usine à gaz pour continuer à saper le service public de l’université

vendredi 10 novembre 2017.
 

Le gouvernement vient de présenter sa réforme de l’orientation en premier cycle. Les contorsions autour des capacités d’accueil, des remises à niveau obligatoires par des cours en ligne ou des parcours aménagés cachent mal le point aveugle de ce « plan » : l’absence de moyens pérennes, les seuls à même d’augmenter les capacités d’accueil. Tant que les budgets ne seront pas augmentés, le mot sélection aura beau ne pas être prononcé, la chose y sera.

Cette réforme a tout d’une usine à gaz. La multiplication des étapes et des interlocuteurs aggravera l’insécurité des lycéen.ne.s. L’engorgement des tribunaux administratifs est déjà programmé, comme l’explosion du nombre d’étudiant.e.s mal-logé.e.s ou SDF après avoir été accepté.e.s in extremis en septembre.

Ce projet est centré sur le « contrat de réussite pédagogique individuelle », la modulation des cursus et les modalités de sélection à géométrie variable. Son véritable objet, c’est de détruire ce qui reste de l’unité du service public de l’université. Une loi peut en cacher une autre ! C’est un avant-goût de la loi annoncée pour l’an prochain qui officialisera la partition de l’ESR avec les « universités de recherche » sélectives d’un côté et de l’autre le service public paupérisé des « universités de bassin », où seront massé.e.s les étudiant.e.s refusé.e.s dans les établissements du premier type.

Pour le Parti de Gauche, le succès de tou.te.s les étudiant.e.s passe par une augmentation drastique du budget des universités, avec un recrutement massif d’enseignant.e.s-chercheur.e.s et la construction de locaux, et par la mise en place d’une allocation autonomie permettant aux étudiant.e.s de se concentrer sur leurs études, et enfin par l’abandon de la mise en concurrence des établissements, des chercheur.e.s et des salarié.e.s de la recherche . Reconstruire un service public national fort, ouvert et unifié : voilà l’urgence pour réussir le défi de la qualification et de l’émancipation.


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