Jean-Luc Mélenchon à Athènes : Oui au progrès social, oui à la paix, non à la dette

jeudi 2 novembre 2017.
 

A Athènes, l’appel de Jean-Luc Mélenchon à une autre approche européenne

Le chef de file de La France insoumise a dévoilé son intention de présenter aux élections européennes une liste transnationale.

« Ouvrir un autre chemin en Europe. » Depuis Athènes, le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a annoncé vendredi 27 octobre qu’une liste transnationale réunissant les tenants d’un « plan B » pour l’Union européenne allait être présentée aux élections « le moment venu ».

Le député des Bouches-du-Rhône s’exprimait en ouverture du congrès de lancement du parti de l’ancienne présidente du Parlement grec, Zoé Konstantopoulou. Selon cette dernière, le premier ministre Alexis Tsipras (Syriza, gauche radicale) a trahi ses électeurs en acceptant les conditions des créanciers de la Grèce.

Le « progrès social »

Le « forum du plan B (…) portera devant les peuples le seul message qui vaut la peine d’être entendu et pour lequel cela vaut la peine de se battre : la paix », a ainsi expliqué M. Mélenchon dans un discours de trois quarts d’heure devant quelques centaines de militants.

Le « forum du plan B » pour l’Europe, dont le 5e sommet s’est déroulé samedi 21 et dimanche 22 octobre à Lisbonne, est un rassemblement de représentants d’une vingtaine de pays, prêts à agiter la menace de la sortie de l’UE pour obtenir des garanties sociales, fiscales et démocratiques.

« S’il y a un plan B, c’est qu’il y a un plan A, ce sont des propositions raisonnables pour sortir des traités européens et ramener l’Europe dans le chemin auquel on avait pensé d’abord, celui du progrès social, de la démocratie et de la paix. »

Une dette « trop importante »

Evoquant longuement la somme des dettes souveraines en Europe – 13 000 milliards d’euros –, M. Mélenchon a en outre plaidé pour que celles-ci soient rachetées par la Banque centrale européenne (BCE) et « mises dans le frigidaire ».

« Voici le terrible secret : aucun effort ne servira jamais à rien, la dette ne sera jamais payée », a-t-il estimé. « Elle est trop importante et aucune société ne peut dire à sa jeunesse et aux gens dans la force de l’âge : “écoutez, pendant les cent prochaines années, l’unique projet politique, l’unique projet social, c’est de payer la dette” ! »

Rendre l’argent

Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs demandé au président Macron de « rendre à la Grèce l’argent » récolté par l’Europe « sur le dos des Grecs » par le biais des intérêts de la dette.

« La Grèce qui a tellement souffert, dont on sait qu’elle est devenue si pauvre pendant toutes ces années depuis 2010, nous apprenons que nous autres, ceux qu’on appelle les grands pays, pendant toutes ces années, nous avons pris à la Grèce huit milliards de bénéfices. »

« Alors c’était donc un mensonge : on n’a pas aidé la Grèce, on a aidé les banques et on a aidé les grands pays », a-t-il poursuivi.

Les obligations grecques achetées par les banques centrales de la zone euro pour alléger la dette du pays leur ont rapporté 7,8 milliards d’euros d’intérêts entre 2012 et 2016, selon la BCE. La destination de cette somme, dont l’existence a été révélée le 11 octobre, reste en partie mystérieuse, alors que l’Eurogroupe avait initialement promis de la reverser à la Grèce.


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