Le parlement catalan vote l’indépendance de la Catalogne. Madrid réprime. Réactions

samedi 4 novembre 2017.
 

- 1) Réaction du PG à la déclaration unilatérale d’indépendance en Catalogne

- 2) Catalogne. Puigdemont n’abandonne pas (L’Humanité)

- 3) “Défendons la République catalane et ouvrons le processus constituant” (4ème Internationale)

1) Réaction du Parti de Gauche à la déclaration unilatérale d’indépendance en Catalogne

Source : https://www.lepartidegauche.fr/reac...

Le Parti de Gauche s’alarme de l’escalade qui menace en Espagne et du précédent que risque de constituer la déclaration unilatérale d’indépendance catalane.

Ni la répression du gouvernement de Rajoy, ni le vote d’un Parlement régional diminué ne sont une solution.

La solution, c’est la négociation et le recours au peuple. En Catalogne comme dans le pays.

Pour le Parti de Gauche, comme pour Podemos, la République et l’élection d’une assemblée Constituante en Espagne seraient seuls à même de garantir une sortie de crise pacifique.

2) Catalogne. Puigdemont n’abandonne pas (L’Humanité)

Le président de l’exécutif catalan s’est exprimé à la télévision et, sans aucune allusion à sa destitution, a appelé "à s’opposer démocratiquement" à Madrid. L’indépendantiste Carles Puigdemont, destitué par Madrid de la présidence de la Catalogne, a appelé samedi à s’opposer "démocratiquement" à la mise sous tutelle de la région déclenchée par le gouvernement espagnol après la déclaration d’indépendance votée par le parlement catalan. "Nous sommes certains que la meilleure manière de défendre les victoires obtenues jusqu’à aujourd’hui est l’opposition démocratique à l’application de l’article 155" de la Constitution espagnole, utilisé par Madrid pour démettre l’exécutif catalan, a déclaré Carles Puigdemont dans un discours télévisé.

"Nous continuerons à œuvrer pour construire un pays libre", a-t-il ajouté lors d’un discours aux termes soigneusement choisis, dans lequel il n’a pas semblé reconnaître sa destitution. La version écrite de l’allocution diffusée en parallèle est d’ailleurs signée "Carles Puigdemont, président de la Generalitat (gouvernement) de Catalogne". Il est apparu entouré d’un drapeau catalan et d’un drapeau européen.

La destitution de l’exécutif catalan et la dissolution du parlement régional décidées vendredi par Madrid "sont des décisions contraires à la volonté des citoyens de notre pays exprimée dans les urnes", a ajouté Carles Puigdemont. Les Catalans "savent parfaitement que dans une société démocratique, c’est le parlement qui (...) démet le président", a-t-il souligné, ajoutant que le déclenchement de l’article 155 est une "agression préméditée à la volonté des Catalans".

La nouvelle étape dans laquelle est entrée la Catalogne doit être défendue avec un "infatigable esprit civique et pacifique", a-t-il poursuivi. "Notre volonté est de continuer à travailler pour remplir notre mandat démocratique". Le gouvernement espagnol cherchait samedi à reprendre en main la Catalogne, au lendemain de la proclamation d’indépendance. Celle-ci n’a été pour l’instant reconnue par aucun pays de la communauté internationale.

3) “Défendons la République catalane et ouvrons le processus constituant” (4ème Internationale)

Déclaration d’Anticapitalistes (section catalane de la IVe Internationale).

Aujourd’hui le Parlement a approuvé le fait que la Catalogne devienne une République indépendante et l’ouverture d’un processus constituant fondé sur la volonté du référendum du 1er octobre. Nous soutenons et saluons cette décision, mais n’avons pas convaincu l’ensemble du bloc démocratique catalan. La rupture avec le régime était une étape nécessaire pour que le 1er octobre soit irréversible. Cependant, il a manqué une main gauche pour intégrer des sensibilités non indépendantistes, quelque chose qui doit être inclus dans le processus constituant.

En même temps, le Sénat a confirmé l’application de l’article 155, le coup d’état à la souveraineté de la Catalogne. Le défi à l’ordre constitutionnel et au Régime de 78 vit maintenant son apogée avec la proclamation de la République catalane. Pour cette raison, défendre la souveraineté de la Catalogne contre le coup d’état est une tâche urgente. Les oligarchies et les partis de l’ordre utiliseront tous les mécanismes possibles pour restituer leur pouvoir sur la Catalogne. Face à leurs tentatives, ils doivent trouver une société désobéissante et organisée, nous avons obtenu le référendum afin d’éviter la restauration. Il est nécessaire de construire un large front démocratique, non seulement anti-répressif mais aussi pour défendre la nouvelle République catalane comme un projet en positif.

Maintenant, plus que jamais, il est essentiel que le processus catalan ne soit pas isolé et recherche des alliances et la solidarité avec les mouvements et organisations en dehors de la Catalogne, pour en finir avec le régime de 78, chercher des synergies contre l’évolution autoritaire du PP et l’ensemble de l’appareil d’État qui se prépare à maintenir en vie le régime. Articuler cette dialectique entre le mouvement catalan et la lutte contre le cadre institutionnel actuel de l’ensemble de l’État est notre stratégie pour la défense de la République catalane.

Dans ces moments, il est essentiel de mettre en œuvre le processus constituant. Le déployer dans les espaces de l’organisation populaire comme un pilier fondamental. Faire en sorte que les classes populaires deviennent protagonistes afin d’assurer que les jours que nous vivons soient irréversibles. Le cycle de mobilisations vécu en Catalogne depuis 2011, les luttes pour un travail “digne”, pour que le logement ne soit pas un privilège, pour éradiquer la pauvreté énergétique, pour mettre fin aux violences machistes, pour la défense de l’eau comme bien public, pour être un pays d’accueil pour les réfugiés et les migrants et de nombreuses autres luttes, tout cela est la meilleure contribution que l’on peut apporter pour construire la République. Tout ce que l’indépendantisme majoritaire a voulu laisser au second plan doit aujourd’hui se situer au centre pour la conquête de la souveraineté et pour amplifier sa légitimité.

Que la République soit capable de répondre aux besoins des majorités sociales de Catalogne, ce sera la seule façon d’éviter qu’elle ne soit pas un simple échange au sein des élites. Ces dernières semaines, nous avons vu les difficultés et le chantage face à toute contestation de l’ordre constitutionnel établi. Les oligarchies catalanes, espagnoles et européennes dominent l’économie, les médias et les institutions. Il faut construire une force qui ne se limite pas à la rédaction d’une Constitution, ne se subordonne pas au Parlement, mais au contraire nous avons besoin qu’elle construise, dans les rues et les places, des contre-pouvoirs face à leur chantage. Construire un pouvoir populaire protégeant ceux d’en bas à travers les moments difficiles que nous traversons, afin d’éviter les déceptions et les angoisses des derniers jours, faire en sorte que ceux-ci soient les protagonistes des jours décisifs que nous vivons.

Anticapitalistes (Catalogne)


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