Le PCF hausse le ton contre Mélenchon

mardi 24 octobre 2017.
 

Le Parti communiste n’apprécie pas que Jean-Luc Mélenchon juge que la bataille syndicale contre les ordonnances réformant la loi travail a été « mal conduite ».

Entre les communistes et Jean-Luc Mélechon, on savait que les relations étaient plus que tièdes, si ce n’est glaciales. L’interview dimanche soir sur TF1 de l’ancien candidat à l’élection présidentielle n’est pas de nature à les réchauffer, bien au contraire. « Je regrette que celui qui est choisi par l’exécutif pour être le premier opposant, puisse, dans le cadre de ses réactions (à l’interview présidentielle de dimanche, NDLR), cibler le mouvement social », peste Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF. Une réponse à Jean-Luc Mélenchon qui a estimé dimanche que le mouvement social devait « se ressaisir » alors que la bataille syndicale avait été, selon lui, « mal conduite ».

Au Figaro, le cadre de la place du colonel Fabien juge « qu’il n’y aura pas dans le pays une riposte efficace si le mouvement social et si les organisations syndicales ne sont pas plus fortes et davantage soutenues ». « Il y a un devoir de responsabilité à ne jamais produire un discours ou une attitude qui viserait les syndicats », insiste Olivier Dartigolles. « Il faut savoir rassembler et ne pas se distinguer »

Celui-ci s’attaque par ailleurs à l’idée de Jean-Luc Mélenchon de « déferler à 1 million sur les Champs-Élysées ». Une initiative qui semble d’ailleurs avoir du plomb dans l’aile. « L’objectif, tel qu’il a été présenté, est difficile. Car il faut faire preuve d’humilité par rapport à la tâche à réaliser », prévient-on au PCF. Où on tacle le fondateur de La France insoumise : « Il faut savoir rassembler et ne pas se distinguer ». « Toutes les composantes (de la fronde sociale) doivent se sentir respectées », ajoute encore le porte-parole qui estime que « personne ne peut dire seul qu’il décide de la date et des modalités » d’un rassemblement.

Olivier Dartigolles, qui dit préférer le fond à la forme, dénonce « le débat politique trop souvent abîmé par les punchlines et le plan com’ ». « Je suis fier d’appartenir à une à une organisation qui maintient une exigence sur le contenu et sur la réflexion », souffle-t-il même s’il concède que « ce n’est pas spectaculaire ». Là encore, une manière d’égratigner La France insoumise qui a multiplié les coups médiatiques. Ainsi, sur l’Europe, il estime « qu’on ne peut pas répondre à l’offensive européenne de Macron en ne parlant que du drapeau ». « C’est à côté de la plaque ! », s’étrangle-t-il.

L’élu s’indigne également des réactions virulentes de Jean-Luc Mélenchon quand des divergences sont exprimées par des partenaires dont il devrait être proche : « Je peux devoir dire des choses sans que ça provoque une réaction disproportionnée ». Dartigolles s’agace que le leader de LFI « a une incapacité à accepter un désaccord ». « On ne peut pas fonctionner sur le principe de “qui ne dit pas comme moi est contre moi” », complète-t-il. Et Olivier Dartigolles de prévenir : « Aujourd’hui le PCF exprimera crânement ses intuitions et solutions. Si ce n’est pas raccord avec LFI, il faudra le prendre comme une richesse ou un apport ».

Tristan Quinault-Maupoil


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