Gauche : À la reconquête des classes populaires

lundi 23 octobre 2017.
 

- Dossier à lire dans Politis de cette semaine

- Ci-dessous introduction du dossier

Combien de temps peut durer une démocratie dans laquelle moins de la moitié des Français de plus de 18 ans se déplacent aux législatives ? Le temps presse, mais on ne renoue pas si facilement avec ceux que l’on a abandonnés.

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À quel moment les classes populaires ont-elles disparu du paysage politique ? Le sociologue Gérard Mauger se souvient qu’à la fin des années 1960, « le PCF faisait encore 20 % des voix. Alors, qu’on soit pour ou contre, l’intérêt pour la “classe ouvrière” allait de soi ». Un passé proche qui semble aujourd’hui si lointain… Après le programme commun de Mitterrand, le tournant de la rigueur de 1983 a été le prélude à l’effondrement de la représentation des classes populaires dans le champ politique. Le chômage de masse et le capitalisme financier ont tout complexifié. Incompris, les mondes populaires ont déserté les bancs du pouvoir, puis les isoloirs. Jusqu’au terrible renoncement de 2011, quand le PS écrira noir sur blanc les bonnes raisons de ne plus s’adresser à sa base sociale historique.

Aujourd’hui pourtant, à droite comme à gauche, on recommence à se passionner pour cette si mal nommée « France d’en bas » – ces 51 % de Français « employés » ou « ouvriers ». C’est que, quand le FN frappe à la porte du pouvoir, il faut bien aller récupérer, en urgence, les brebis égarées !

Théoriquement, le quinquennat de Macron, le « Président des riches », ouvre un boulevard électoral pour qui se revendiquera le mieux le candidat du « peuple ». « Les 600 000 voix qui ont manqué à Jean-Luc Mélenchon pour gagner la présidentielle sont dans les quartiers populaires », lançait Éric Coquerel, député France insoumise, à l’université d’été du mouvement, en août. Il faut aussi se demander combien de temps peut durer une démocratie dans laquelle moins de la moitié des Français de plus de 18 ans se déplacent aux législatives. Le temps presse, mais on ne renoue pas si facilement avec ceux que l’on a abandonnés.


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