Loi travail XXL. La CFE-CGC prend l’initiative contre les ordonnances

samedi 7 octobre 2017.
 

La direction confédérale du syndicat invite «  l’ensemble des centrales  » à «  définir ensemble la nature et la date  » d’une mobilisation unitaire.

Après les prises de position de son président, François Hommeril, qui ne ménage pas son opposition à la réforme du Code du travail, jugée «  complètement ratée  », le comité directeur de la CFE-CGC a adopté lundi une motion qui interpelle les autres syndicats en vue de créer un «  mouvement unitaire  » contre une «  loi (qui) marque un recul sans précédent  » des droits sociaux.

«  Les ordonnances font peser un risque grave sur la situation des salariés  », estime la confédération de l’encadrement. «  Refusant de rester passive sauf à se sentir complice de la dégradation  » qui en résultera, elle «  appelle à un mouvement unitaire et invite l’ensemble des centrales syndicales à réagir selon des modalités dont elles définiront ensemble la nature et la date  », précise le texte adopté.

Une initiative que la CGT, en pointe dans le mouvement contre la loi travail avec deux journées d’action à son actif coorganisées avec d’autres syndicats, accueille très favorablement. «  Ça va dans le sens de ce que nous demandons  », se félicite le secrétaire confédéral, Fabrice Angéi. Le 21 septembre, Philippe Martinez a en effet «  tend(u) la main  » aux autres confédérations en vue de définir «  des formes de mobilisation unitaire  ». Pour Fabrice Angéi, la position de la CFE-CGC «  est en accord avec ce qui se passe sur le terrain, où l’on note la présence dans la mobilisation de nombreux syndicats CGC, FO et CFDT  », et elle est «  de nature à inciter d’autres confédérations à franchir le pas  » d’une réunion intersyndicale.

«  Il est grand temps que les syndicats se réunissent  », appuie Régis Dos Santos, président de la CFE-CGC banque-finance, l’une des onze fédérations du syndicat à avoir appelé à la mobilisation le 21 septembre. Pour le responsable syndical, qui a œuvré à l’adoption de la motion, celle-ci ne prescrit «  ni date de mobilisation, ni mode d’action  » pour «  laisser la liberté à tout le monde de (les) définir. Il n’y a donc pas de raison de refuser  » une rencontre, analyse-t-il.

Dans l’entourage de François Hommeril, on indique que la motion va donner lieu rapidement à des prises de contact avec les autres syndicats. «  Le texte a aussi été envoyé aux fédérations syndicales, pour qu’elles fassent pression sur les directions confédérales. On attend leur réaction  », confirme Régis Dos Santos, qui estime qu’il n’est pas trop tard pour élever le niveau de la riposte. «  Les ordonnances doivent encore être ratifiées par le Parlement et les décrets doivent sortir. Il est encore temps de sauver les acquis  », juge-t-il.

Sébastien Crépel, L’Humanité


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