Logement : un non droit (communiqué de l’UFAL)

dimanche 23 avril 2006.
 

Cela dure depuis des années : l’immeuble du 35 bis de la rue Dunois dans le XIIIème arrondissement de Paris est laissé sans entretien par son propriétaire qui y a même fait couper l’électricité espérant ainsi déloger les familles africaines qui y squattent. Hier soir, les forces de l’ordre ont fait évacuer l’immeuble insalubre. Le comité de soutien et quelques élus ont trouvé des hébergements de fortune pour la nuit et pour les prochains jours. Mais c’est tout.

Un problème posé de longue date et qui ne trouve jamais de solution ! Et combien de problèmes du même ordre sont ainsi posés à longueur de temps et de vie dans tout Paris et dans toutes les grandes villes de notre occident si policé, si bien élevé, si civilisé !

La frénésie de la spéculation immobilière bat son plein ; les édiles parisiens et les politiques nationaux qui n’ont pas de problème de logement hochent la tête : c’est la loi du marché ! Mais les expulsés n’en ont rien à faire, eux, de la loi du marché ! Ils veulent vivre en paix, sans cette épée de Damoclès de l’expulsion au dessus de la tête, sans la hantise de se demander chaque jour où les gosses dormiront la nuit prochaine. Ces enfants expulsés avec leur père et mère n’ont-ils pas le droit d’avoir un coin à eux où jouer, où faire leurs devoirs, où faire des câlins sans ressentir l’anxiété de leurs parents toujours taraudés par la question du logement stable ?

Est-il bien raisonnable à l’heure où les services publics sont privatisés, démantelés, réduits à la formule la plus étriquée et la moins équitable, de parler de la nécessité d’un service public du logement ?

Est-il bien raisonnable que des élus, à tous les niveaux de la vie publique, sachent que des milliers de gens se retrouveront demain, ou même dès ce soir, à la rue et n’aient rien prévu du tout que l’urgence et la bonne volonté charitable pour les reloger, et toujours provisoirement ?

Est-il bien raisonnable qu’une association familiale ose aborder de pareils sujets ?

Eh bien, même si cela est déraisonnable, nous poserons la question du service public du logement, nous interpellerons les élus qui haussent les épaules d’impuissance, nous dénoncerons la soi-disant « loi » du marché qui pourrit la vie quotidienne des enfants et de leurs parents : car à tout problème il y a une solution, à toute question doit correspondre une réponse, à tout scandale il y a possibilité de réparation. Sinon, il y a déni d’humanité.

Contact presse : Bernard Teper : 06 08 10 44 52


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