Coup d’État en Catalogne : la Guardia Civil prend d’assaut le gouvernement catalan (article et video)

lundi 25 septembre 2017.
 

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- Alta tensión en Cataluña tras operación de la Guardia Civil contra el referéndum

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- Compareixença Institucional d’Ada Colau

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C) Coup d’État en Catalogne : la Guardia Civil prend d’assaut le gouvernement catalan

La Guardia Civil a pris d’assaut, ce mercredi 20 septembre au matin, le gouvernement catalan. La police espagnole a envahi le ministère de l’Économie et divers organismes des finances catalanes dont l’Agence du Trésor, ainsi que le ministère des Affaires Extérieures. La Guardia Civil a arrêté le ministre des Finances catalan Josep Maria Jové. Les policiers ont également pris d’assaut le ministère des Affaires Sociales catalan. « Nous sommes dans un état de siège ! C’est une honte ! » a indiqué Dolors Bassa la ministre des Affaires Sociales.

Les interventions de la Guardia Civil se multiplient en Catalogne. Une douzaine de responsables de l’administration catalane a été interpellée.

Pablo Iglesias, leader de Podemos, a indiqué que les personnes qui ont été arrêtées ce matin sont des « prisonniers politiques ».

Carles Puigdemont président de la Generalitat de Catalogne a convoqué une réunion extraordinaire avec les principaux responsables des partis du Parlement catalan.

Le porte-parole de ce même Gouvernement a appelé au calme. L’ANC, Assemblea Nacional Catalana, principal moteur du mouvement indépendantiste, a fait de même, en appelant également a une grande mobilisation des citoyens devant les ministères et les lieux de pouvoir catalan.

Antoine Gasquez

B) Coup d’État espagnol en Catalogne ?

Source : https://blogs.mediapart.fr/laurent-...

Nouvelle journée de tension en Catalogne. Ce mercredi 20 septembre au petit matin, une douzaine de membres de l’exécutif régional étaient interpellés par la Guardia Civil. Plus tard, c’est le siège du parti CUP (Candidature d’unité populaire) qui était encerclé par la police. Les milliers de catalans qui ont pris les rues dénoncent "un coup d’État". Le point de non-retour a-t-il été atteint ?

Alors qu’hier à la tribune de l’ONU, Donald Trump attribuait les bons points aux démocraties les plus méritantes et tirait à boulets rouges sur les "États voyous", l’Europe se voit, elle, secouée par un conflit politique qu’elle ne semblait pas avoir vu venir.

Le gouvernement de Madrid semble décidemment prêt à tout pour empêcher la tenue du référendum d’indépendance de la Catalogne prévu le 1er octobre, et multiplie les saisies, perquisitions, et intimidations envers les milieux séparatistes.

Et, c’est désormais une évidence, cette journée du 20 septembre va marquer un tournant.

Tout d’abord, parce qu’à désormais 10 jours du référendum, Madrid mobilise de plus en plus de forces dans la bataille, et que le gouvernement espagnol semble avoir définitivement enterré la voie du dialogue. Les arrestations qui se sont produites aujourd’hui sont hautement symboliques, avec par exemple celle de Josep Maria Jove, le secrétaire général de la vice-présidence de Catalogne. Les départements des affaires économiques, extérieures et de la présidence étaient également visés, sans que les motifs soient indiqués.

Désormais, le message est passé à tous les niveaux hiérarchiques : plus personne dans la société catalane n’est à l’abri. En attaquant frontalement l’exécutif, c’est également une remise en cause assumée de la déclaration de souveraineté et du droit de décision du peuple de Catalogne adopté par le parlement en janvier 2013. En outre, et ce n’est pas anodin, 10 millions de bulletins de vote ont été saisis dans la localité de Bigues.

Les nombreuses déclarations qui ont émaillé la journée ont également donné un nouveau visage au bras de fer. Gabriel Rufiàn, le député catalan du parti ERC a demandé devant le parlement espagnol, à Mariano Rajoy de "sortir ses sales mains des institutions catalanes".

Carles Puigdemont, le président du gouvernement catalan, parle de l’application d’un "état d’exception" et d’une "suspension de facto de l’auto-gouvernement catalan". "Nous n’accepterons pas un retour aux heures sombres" a-t-il déclaré dans l’après-midi sur son compte twitter.

Les forces d’occupation dehors ! ", "Nous voterons ! " s’époumonaient les manifestants et les manifestantes tout au long de la journée en reprenant notamment en chœur L’Estaca, un hymne antifranquiste bien connu.

Aujourd’hui, le peuple catalan semble plus uni et plus déterminé que jamais.

Les catalans et les catalanes le savent, Madrid a changé les règles du jeu.

En interdisant le référendum, puis en utilisant la force afin de paralyser son organisation, le gouvernement de Mariano Rajoy a bouleversé le sens même du combat des séparatistes catalans.

Ces derniers ne luttent plus seulement pour l’indépendance, mais également pour les droits civiques de tous les peuples qui composent l’actuelle nation espagnole.

Cette dernière, habituée à traiter ce genre de problématiques par la force, se trouve aujourd’hui confrontée à une situation qu’elle ne maîtrise pas.

C’est un fait, l’Etat espagnol est totalement débordé et désorienté par le processus démocratique catalan, lui qui a combattu et qui combat encore le séparatisme basque militairement. La lutte contre la violence légitimait alors tous les excès. A ceux qui semblent découvrir aujourd’hui les dérives autoritaires espagnoles, l’histoire renvoie évidemment aux mesures d’exception appliquées au prisonniers basques, à la torture pratiquée dans les commissariats et casernes, ou encore à la fermeture du journal Egunkaria par les armes en 2003. A la différence près qu’il sera aujourd’hui encore plus difficile de justifier des ripostes d’une telle ampleur face à un processus politique, démocratique, et non violent.

Au vu de l’intensité de la répression espagnole sur la Catalogne depuis une quinzaine de jours, on voit mal comment les séparatistes catalans pourraient arriver techniquement à maintenir ce référendum, bien qu’ils semblent avoir des ressources et une motivation inépuisable.

Mais on ne voit pas non plus comment les catalans et les catalanes pourraient continuer, après cela, à cohabiter avec Madrid.

Au-delà des sensibilités de chacun, il est une chose qui ne se discute pas : Madrid vient d’offrir aux séparatistes catalans leur plus grande campagne de communication. Le divorce est consommé.

Par Laurent Perpigna Iban

A) Autodétermination de la Catalogne : rien ne va plus entre Madrid et Barcelone

Source : http://www.leparisien.fr/internatio...

La justice espagnole a commencé mardi à interroger les maires catalans qui se sont engagés en faveur du référendum illégal d’autodétermination prévu le 1er octobre et qui met le feu aux poudres dans le pays. Les procureurs cherchent à savoir quels rôles exacts comptent jouer les édiles dans l’organisation de ce scrutin suspendu par la justice espagnole. S’ils ouvrent des bureaux de vote, les élus indépendantistes seront poursuivis pour désobéissance, prévarication et malversations. Ils pourront alors être déchus de leur fonction, sanctionnés par des amendes ou carrément envoyés en prison.

Maire d’Anglès, ville catalane de 5 500 habitants, Astrid Besset se dit prête à assumer tous les risques : « On ne fait rien de mal : on donne juste la voix à nos concitoyens. Si le oui l’emporte, on proclamera ensuite la République catalane. » L’élue de 46 ans, qui n’a pas le profil d’une révolutionnaire, reconnaît que ce référendum n’est pas conforme à la Constitution, mais elle estime que le gouvernement catalan n’a pas le choix. « Depuis six ans, on manifeste pacifiquement pour réclamer un référendum, comme en Ecosse. Or, Madrid n’a rien voulu négocier ! Les femmes aussi n’avaient pas le droit de vote : elles ont dû lutter pour l’obtenir. »

Les finances de la région mises sous tutelle

Depuis deux semaines, Madrid multiplie les initiatives pour torpiller le référendum, alors que les sondages montrent que la moitié seulement des Catalans sont favorables à l’indépendance. Des centaines de milliers de tracts et d’affiches ont été saisis. Des imprimeries soupçonnées de préparer des bulletins de vote ont été perquisitionnées et une dizaine de journaux susceptibles de publier les annonces institutionnelles du référendum ont reçu la visite de la Guardia Civil.

A dix jours du scrutin, les urnes n’ont pas encore été saisies, mais elles sont activement recherchées par les forces de l’ordre. Enfin, pour s’assurer que le référendum n’ait pas lieu, le gouvernement Rajoy a décidé de mettre sous tutelle les finances de la région pour éviter qu’un seul euro ne finance le scrutin.

Mais la stratégie « d’étranglement » ne fait pas reculer les séparatistes... elle les galvanise. Les partisans de la sécession n’hésitent plus à dénoncer une répression d’Etat et à comparer le gouvernement Rajoy au régime turc d’Erdogan. Ils espèrent ainsi obtenir une réaction de Bruxelles.

Cette stratégie est vouée à l’échec, estime le politologue Gabriel Colomé : « Aucun Etat démocratique ne se rangera du côté de Barcelone contre Madrid. » Plus qu’un bras de fer, c’est désormais un choc institutionnel qui est en marche entre la Catalogne et le reste de l’Espagne. Le Parisien


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