Un nombre record de Britanniques sans religion

jeudi 21 septembre 2017.
 

Les dernières données sur l’appartenance religieuse de l’enquête « Attitudes sociales britanniques » du Centre National des Enquêtes Sociales révèlent que la proportion de personnes en Grande-Bretagne qui se décrivent comme n’ayant aucune religion est à un niveau plus élevé que jamais.

Plus de la moitié (53 %) du public britannique se décrit aujourd’hui comme n’ayant «  aucune religion  », contre 48 % en 2015. La proportion de non-croyants a augmenté progressivement depuis le début de l’enquête, en 1983, où elle s’élevait à 31 %.

Le déclin de l’Église anglicane se poursuit

Le déclin de l’appartenance religieuse frappe de façon particulièrement dure l’église d’Angleterre. Seuls 15 % des Britanniques se considèrent anglicans, soit la moitié du pourcentage de ceux qui disaient l’être en 2000.

La proportion de personnes se présentant comme catholiques est restée relativement stable — de l’ordre de 1 sur 10 — au cours des 30 dernières années. Environ 1 personne sur 20 (6 %) appartient à des religions non-chrétiennes.

Les jeunes abandonnent la religion

La chute de l’affiliation religieuse a été déterminée, au moins en partie, par les jeunes. En 2016, sept sur dix (71 %) des 18-24 ans ont déclaré n’avoir aucune religion contre 62 % en 2015.

Le déclin de l’affiliation religieuse s’est produit dans toutes les tranches d’âge entre 2015 et 2016, mais chez les plus âgés, ceux qui n’ont pas de religion sont en minorité. 4 personnes sur 10 des 65-74 ans disent ne pas avoir de religion, pourcentage qui tombe à 27 % chez les plus de 75 ans.

S’agissant de l’église d’Angleterre, les jeunes y sont particulièrement sous-représentés. Seuls 3 % des 18-24 ans se sont décrits comme anglicans, contre 40 % des plus de 75 ans.

Selon Roger Harding, responsable des études d’opinion publique au Centre National des Enquêtes Sociales :

« Cette augmentation suit une tendance à long terme : nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas avoir de religion. Les différences selon l’âge sont très claires et avec tant de jeunes sans religion, il est difficile d’envisager que ce changement s’atténue à court terme. La chute des affiliés à l’église d’Angleterre est la plus remarquable, mais ces chiffres devraient inciter tous les dirigeants religieux à faire une pause pour réfléchir.

Nous savons de l’enquête sur les Attitudes sociales britanniques que les croyants deviennent plus libéraux en matière sociétale, sur les questions comme les relations sexuelles entre personnes du même sexe et l’avortement. Vu la chute des effectifs, certains responsables religieux pourraient se demander s’ils ne devraient pas faire plus pour prendre la tête de l’adaptation de leur communauté à l’évolution de la société. »

COMMENTAIRE : une nouvelle qui réjouira les athées, attristera les croyants, mais laissera de marbre les laïques.

La laïcité n’a pas pour objet le déclin des croyances : celui-ci relève des processus historiques et sociaux de la « sécularisation » (ne pas confondre). En revanche, les laïques exigent que les incroyants et «  non affiliés religieusement  » soient traités à égalité absolue avec les adeptes des divers cultes. Ce n’est pas le cas en Grande-Bretagne, puisque la Reine y est le chef de l’Église anglicane — à laquelle n’adhèrent que 15 % des habitants du royaume ! Le chiffre annoncé confirme toutes les enquêtes menées en Europe : en moyenne, plus d’un citoyen sur deux se dit sans religion (avec des écarts : 75 % en Suède contre 40 % en Pologne).

Les tentatives des institutions européennes (art. 17 C du Traité de Lisbonne), de la Cour de Justice et de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, visant à imposer la liberté de religion comme devant l’emporter sur toutes les autres libertés sont donc, non seulement contraires aux droits fondamentaux, mais en retard absolu sur l’évolution des opinions publiques et des réalités sociales. Autrement dit : rétrogrades.

Par Charles Arambourou


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