Europa City : Avis défavorable du commissaire enquêteur

vendredi 15 septembre 2017.
 

Europacity serait envisagé comme un « pôle de loisirs, de commerces, de culture et d’hôtellerie » qui ouvrirait en 2024, au sud d’une vaste enclave agricole de 700 hectares, le Triangle de Gonesse, coincée entre les aéroports de Roissy-CDG et du Bourget.

Les chiffres donnent le vertige : 3,1 milliards d’euros d’investissement par le groupe chinois Wanda (actuellement en difficultés financières) pour accueillir au sein d’un complexe de 630 000 m2 l’équivalent du parc Astérix (avec parc nautique et pistes de ski « indoor »), des galeries du centre Georges Pompidou, du palais des Congrès de Paris, du parc Monceau et des trois centres commerciaux situés à moins de 10 km.

Ce projet de centre commercial au coût pharaonique sur des terres agricoles souhaite atteindre un objectif annuel de 30 millions de visiteurs et projette de créer plus de 11 500 emplois. Il est surtout le symbole du bétonnage de terres précieuses dans la lutte contre le dérèglement climatique et pour la préservation de l’autonomie alimentaire en Île de France.

EuropaCity a fait l’objet d’une enquête menée par un commissaire-enquêteur nommé par le Tribunal Administratif. Conclusion ? Le commissaire-enquêteur a émis un avis défavorable au projet. Sur 213 pages, il passe en revue tous les aspects du projet : impact environnemental (négatif voire très négatif) enjeux sociaux et économiques (non compatibles avec le développement durable), retombées en termes d’emplois (mises à mal par des études extérieures qui montrent que le projet se ferait au détriment des territoires voisins).

Bien que cet avis soit non-contraignant, c’est une opportunité pour l’ouverture d’un débat démocratique sur la volonté de transformation du Grand Paris. Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, avait déjà estimé que cet aménagement de la zone agricole du Val d’Oise n’était pas compatible avec son plan climat lors d’une conférence de presse début juillet, ce qu’il a d’ailleurs encore exprimé les 29 et 30 août dans Le Monde et sur France-Info.

Le Conseil Municipal de Gonesse doit se réunir le 26 septembre. S’il vote le PLU (Plan local d’urbanisme), les opposants qui ont réussi à mobiliser un millier de personnes pour signer leur pétition (contre 146 noms dans le camp adverse) veulent attaquer. Espérons que le tribunal administratif leur donne raison et que le projet tombe.

Il est plus que jamais indispensable de rester mobilisés !

Patrice Laveau


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