Mélenchon : "La hollandisation de Macron est commencée"

mercredi 9 août 2017.
 

Jean-Luc Mélenchon, qui définit la macronie comme "un pouvoir monarchique aggravé" et "une caste arrogante", prédit une "crise de régime"

Mélenchon : "La hollandisation de Macron est commencée" A La Une Politique

Alors que les députés partiront en vacances mercredi, à l’issue de cette session extraordinaire, un premier constat s’impose : Jean-Luc Mélenchon et son groupe la France insoumise ont été aux avant-postes de la contestation, faisant comme ils l’avaient annoncé, de l’hémicycle une véritable caisse de résonance. Dans un long billet publié dimanche sur son blog, le député des Bouches-du-Rhône a poursuivi sa charge contre Emmanuel Macron, prédisant rien d’autre qu’une "crise de régime".

S’il prend soin de se défendre de toute "obstruction" parlementaire – une des principales critiques qui lui est opposée – lorsqu’il évoque les différents "couacs" de ces dernières semaines à l’Assemblée, il estime surtout que l’élan du chef de l’Etat s’est "embourbé" :

"L’illusion du renouveau est déjà retombée. Le pire semble être de retour : un pouvoir monarchique aggravé, une caste arrogante et un mépris assumé pour "les gens qui ne sont rien"."

Résultat, poursuit-il, le locataire de l’Elysée est plus exposé que jamais : "En écrasant l’existence du Premier ministre et en se croyant capable d’obtenir au claquement de doigt une discipline totale de son groupe parlementaire, Emmanuel Macron a multiplié les brèches dans son propre système et raccourci la distance qui le sépare des coups qui lui sont destinés." La rédaction vous conseille

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"La majorité a mangé son pain blanc"

Sans surprise, il fustige les premières décisions de ce quinquennat : baisse de 5 euros par mois des APL, "coupes claires dans les budgets", "cogne contre les dotations des collectivités locales", lesquelles vont devoir se passer pour 2017 de 300 millions d’euros… Une série de mesures qu’il qualifie d’"ostensiblement favorables aux riches et même décidées par les pires profiteurs du système comme on le voit dans le cas de la ministre du travail Pénicaud et son million cent treize mille gagné grâce à des licenciements collectifs."

Pour le leader de la France insoumise "la majorité a déjà mangé son plain blanc". Et le locataire de l’Elysée aussi, comme en témoigne sa chute de popularité :

"Quoi que valent les enquêtes qui le donnent en chute libre dans l’opinion, leur valeur prescriptive ne fait pas de doute. La hollandisation de Macron est commencée."

Objectif : gagner la rue

Conclusion prophétique de Jean-Luc Mélenchon : "Il faut donc se préparer à connaître des moments de grande instabilité institutionnelle et politique." Une certitude, si la macronie n’a pas été épargnée par les couacs depuis la fin de la présidentielle – démissions de Bayrou, De Sarnez, Goulard, révélations sur les stock-options de Muriel Pénicaud… -, pour le leader de la France insoumise aussi la rentrée sera importante.

Il organise le 23 septembre à Paris à un grand rassemblement. Mais une affluence en demi teinte serait aussitôt perçue comme un échec personnel. Tout l’enjeu pour lui est là : étendre à la rue son combat parlementaire.


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