Affaire Pénicaud : "le pire visage du capitalisme financier" (Olivier Marleix, député LR)

dimanche 6 août 2017.
 

On sait que la ministre a été chargée par Emmanuel Macron de faire adopter par ordonnances une loi qui vise à accentuer la précarisation de l’emploi , le chef de l’Etat estimant que la Loi dit El Khomri n’était pas allée assez loin dans ce domaine . Apprendre que la ministre chargée d’accentuer la casse du code du travail ait pu percevoir 1,13 millions d’euros le 30 avril 2013, veille de la fête du travail est choquant. Surtout que cette plus value provient de la vente expresse d’un paquet d’actions du groupe Danone dont elle était la DRH. Une DRH qui se trouvait à la manœuvre au même moment pour supprimer 900 emplois dans le groupe. On appelle cela des licenciements boursiers, ceux qui font subitement grimper le cours de l’action dans la perspective de voir la firme augmenter ses profits et distribuer davantage de dividendes.

Adhésion aux logiques financières et spéculatives

Suite aux révélations faites par l’Humanité, ATTAC France écrit dans un communiqué : « Cette révélation et une nouvelle illustration de l’adhésion totale du gouvernement d’Emmanuel Macron aux logiques financières spéculatives, qui détruisent les emplois et menacent nos sociétés. Le plan social qui a permis à la ministre du Travail d’empocher l’équivalent de 80 ans de SMIC en moins de 24 heures a été organisé dans un contexte de bonne santé financière », du groupe Danone qui n’avait donc pas besoin de supprimer des emplois.

A droite, le député Olivier Marleix a fait part le 28 juillet de son indignation en ces termes dans l’hémicycle : « Ce que révèle l’Humanité, c’est d’abord un drame lié au pantouflage. Nous avons passé une journée à parler de ce phénomène, et le membre du gouvernement mis en cause hier par le quotidien dont j’ai parlé, l’est précisément dans le cadre du pantouflage. Il y a en outre quelque chose d’odieux dans cette affaire : c’est le pire visage du capitalisme financier qui s’y découvre, lorsque l’on retire des bénéfices d’un plan de licenciement, grâce à la vente de stock-options ».

Le « pire visage du capitalisme financier » semble bien convenir à Christophe Castaner , secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement .Le Conseil des ministres ayant été reporté au vendredi 28 juillet , Christophe Castaner a été invité par les journalistes à donner un avis sur le pactole empoché par sa collègue Pénicaud . Cette dernière, a-t-il d’abord commenté « a eu la chance d’être cadre dirigeant et DRH dans une grande entreprise Danone, connue pour être un modèle de dialogue social. Dans ce cadre, elle avait une rémunération construite sur un fixe et des stock-options. Il y a une polémique sur le moment où elle aurait vendu.

Permettez-moi d’être un observateur attentif et vous dire que ce matin, le cours en Bourse de Danone était 20% supérieur au moment où elle a vendu. Donc on pourrait dire que finalement elle n’a pas fait une bonne affaire », en a déduit le porte-parole du gouvernement.

Pantouflage et auto gavage sont les deux mamelles de la France à Macron

Durant les quatre années qui on suivi ce coup de Bourse, Muriel Pénicaud en a peut-être réussi quelques autres, sans avoir à consulter Christophe Castaner qui, lui aussi, a fait de pantouflage. Né en 1961, ce député socialiste des Hautes Alpes, passé au service de Macron dès le lancement de son mouvement, a d’abord travaillé comme juriste à la BNP. Mais, dès 1995, il est directeur de cabinet du maire du Xème arrondissement de Paris .Il sera ensuite chef de cabinet de Catherine Trautmann au ministère de la Culture en 1997, puis de celui de Michel Sapin à la Fonction publique en 2000.

Le pantouflage, Christophe Castaner connaît, tout comme son mentor Emmanuel Macron. Vendredi , il a, dans sa fonction de porte-parole du gouvernement, distillé quelques paroles prononcées par l’oracle pour la bonne conduite de ses troupes à l’issue de ce même conseil des ministres : « Le président nous a encouragés à réfléchir au fait que chacune de nos décisions soit dans une logique de sens . Il a insisté sur le fait que les Français nous comprennent toujours quand on le amène sur une logique de sens et non quand on prend les arbitrages ponctuels à tel ou tel moment ».

En suggérant que Muriel Pénicaud a perdu 20% de la somme qu’elle aurait pu empocher en vendant dès 2013 un paquet d’action au lieu d’attendre 2017 pour gagner 20% de plus, il n’est pas certain que le porte-parole du gouvernement ait donné à ses propos le sens souhaité par le chef de l’Etat.

S’agissant du sens a donner à ses propos concernant l’affaire Pénicaud , on est plutôt tenté de parodier Sully en se disant que le « pantouflage et l’auto-gavage sont les deux mamelles de la France » à Macron.


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