Les sociaux-démocrates allemands sans boussole

mardi 25 juillet 2017.
 

Comme en France, la nécrose du noyau idéologique du parti socialiste allemand a atteint le stade de la désintégration. Un article du Monde diplomatique de juillet 2017 décrit le phénomène.

Les sociaux-démocrates allemands sans boussole.

URL source http://www.monde-diplomatique.fr/20...

Les élections législatives allemandes du 24 septembre prochain ne s’annoncent pas sous les meilleurs auspices pour le Parti social-démocrate. Au-delà de ses déboires électoraux lors des derniers scrutins régionaux et de ses alliances acrobatiques, le noyau même de son idéologie paraît désintégré. Dans les municipalités, les militants déconcertés cherchent en vain une ligne claire. par William Irigoyen

Par une matinée pluvieuse de printemps, un groupe d’élèves marche le long de la Stadthalle à Bad Godesberg. Aucun des adolescents ne prend la peine de jeter un coup d’œil à ce bâtiment suranné dont la ville est propriétaire et qui a servi de décor à un congrès historique du Parti social-démocrate allemand (SPD). En novembre 1959, la formation marxiste fondée en 1875 à Gotha « approuve une économie libre de marché partout où la concurrence s’affirme », revendique son appartenance au bloc de l’Ouest et affiche sa volonté de s’ouvrir à d’autres catégories sociales que les seuls ouvriers. À peine prône-t-elle encore à l’époque « l’instauration d’un ordre économique et social nouveau » et concède-t-elle que « la propriété collective est une forme légitime du contrôle public à laquelle aucun État moderne ne peut renoncer » …

Presque six décennies plus tard, ce programme de reddition apparaîtrait d’un insupportable radicalisme aux dirigeants contemporains du parti. Entre 1998 et 2005, le SPD au pouvoir avec les Verts a imposé l’« Agenda 2010 », un dynamitage de la protection sociale (retraites, chômage, droit du travail). Partenaire junior de la « grande coalition » dirigée par Mme Angela Merkel entre 2005 et 2009, puis entre 2013 et 2017, il est devenu inaudible : équivoque lorsqu’il fallait empêcher le ministre des finances, M. Wolfgang Schäuble, de serrer le garrot qui asphyxie la Grèce ; déconcerté lorsque la chancelière mettait en place le salaire minimum, une proposition-phare du SPD ; désorienté lorsque la même plaidait pour l’accueil des réfugiés, en 2015.

Trois défaites successives

Saluée par la presse et les instituts de sondage comme un tournant décisif, l’élection triomphale à la tête du parti, en mars dernier, de l’ancien président du Parlement européen, M. Martin Schulz, devait remettre le parti sur les rails et préparer la victoire aux élections législatives du 24 septembre prochain, après douze années de règne conservateur (lire « Malvoyants ou malfaisants ? »). (...)

Lire la suite dans le Monde diplomatique de juillet.


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