Adrien Quatennens, une des figures montantes de La France insoumise

vendredi 21 juillet 2017.
 

Il est l’orateur que l’on n’attendait pas. Au milieu de la kyrielle des nouveaux visages qui peuplent désormais les rangs de l’Assemblée nationale, Adrien Quatennens, député de La France insoumise dans la première circonscription du Nord, a attiré la lumière des projecteurs lors de sa première intervention lundi.

Et c’est moins sa crinière rousse, qui le rend immédiatement identifiable au milieu de ses 577 collègues, que son verbe ciselé qui a marqué les esprits. "Vous assumez que l’urgence se trouve dans l’organisation d’un meurtre avec préméditation du code du Travail", a-t-il notamment lancé à la majorité durant sa demi-heure de prise de parole. Ou encore : "Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit".

"Le nouveau Cohn-Bendit". Des formules tranchantes, que l’on croirait presque sorties de la bouche d’un Jean-Luc Mélenchon, le chef du groupe, mais qu’Adrien Quatennens égrène avec un calme et une maitrise de soi qui n’est pas toujours celle du leader, et qui ne peuvent qu’impressionner chez un jeune homme de 27 ans. Choisi pour porter la motion de rejet déposée par La France insoumise, l’élu a répété deux fois seulement avant de monter à la tribune. Un exercice payant pour Adrien Quatennens qui ne s’imaginait pas entrer un jour politique. "C’est le nouveau Cohn-Bendit", souffle même l’un de ses collègues au Parisien.

Un parcours militant. Élu sur le fil - 43 voix d’avance - face au candidat de La République en marche !, Adrien Quatennens, détenteur d’un BTS apprentissage et jeune marié, officiait encore comme conseiller clientèle dans le domaine de l’énergie il y a quelques semaines. "C’est un parcours assez particulier. Je n’avais pas de prédispositions à faire de la politique. J’ai des camarades, notamment dans ce groupe, qui ont baigné dedans tout petit. Ce n’était pas mon cas", commente l’élu, jeudi, sur Europe 1.

Et pourtant, ses premiers engagements remontent à l’adolescence, lorsqu’il est emporté par la fièvre des manifestations anti-CPE. "J’avais 15-16 ans, c’était assez grisant". Plus tard, il fait dans l’humanitaire, auprès des sans-abris dans les rues de Lille, avant un passage par Attac, l’organisation altermondialiste. "Je suis venu à la politique par frustration", confie-t-il. "À un moment, quand on commence à avoir les idées à peu près claires, on a envie d’avoir une action concrète et que nos idées puissent gouverner. Quand Mélenchon a quitté le Parti socialiste, j’ai vu qu’il y avait là une vocation majoritaire et après la campagne [de 2012, ndlr] je l’ai rejoint", explique-t-il encore au micro d’Europe 1.

Jean-Luc Mélenchon comme guide. Adrien Quatennens ne tarit pas d’éloge sur le fondateur de La France insoumise, mais tient surtout à tordre l’image qui lui est généralement attachée. "Ça n’est pas un chef, contrairement à ce que l’on dit. À l’avenir, je vais réfléchir à raconter le Jean-Luc Mélenchon que personne ne connait, c’est-à-dire quelqu’un qui est très soucieux de la transmission, de la jeune garde autour de lui, de repérer les talents et de faire en sorte que l’on puisse s’exprimer par nous-même, contrairement à ce que l’on pourrait penser".

Ébranler les certitudes. Humble devant la charge qui est la sienne, - "À chaque fois que je franchis le seuil de l’Assemblée, j’emmène avec moi tous les électeurs que j’ai croisés dans ma circonscription et qui nous attendent au tournant" –, Adrien Quatennens ne se départ pas derrière son sérieux d’un certain idéalisme qui, sans doute, participe de la fraîcheur du personnage. Ainsi, à ses "chers collègues de La République en Marche !" il n’a pas hésité à lancer lundi : "N’hésitez pas à vous insoumettre, vous en trouverez toujours, comme nous, pour vous accueillir avec le plus grand plaisir".


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message