Austérité : Rien de nouveau avec Macron

jeudi 13 juillet 2017.
 

Le nouveau monde promis par E. Macron ressemble comme deux gouttes d’eau à l’ancien. Le gouvernement va lancer sa Loi Travail XXL au cours de l’été et il a déjà annoncé l’ouverture du chantier des retraites en 2018. Il manquait une flèche dans son programme : l’austérité.

Pourtant le programme de E. Macron était clair : il faut tailler 60 milliards d’euros de dépense publique. Sachant que ceci pourrait créer des mécontentements, il n’avait jamais détaillé les secteurs où les coupes auraient lieu et il avait même promis quelques mesures de soutien au pouvoir d’achat pour 2018.

L’audit publié par la Cour des Comptes le 30 juin facilite la tâche du gouvernement. Il accuse la majorité sortante d’avoir voté une loi de finances « insincère ». De nombreuses dépenses auraient été sous-évaluées. Notamment, la multiplication des contrats aidés - utiles pour baisser les chiffres du chômage-, les aides aux agriculteurs suite à des événements climatiques, le coût des OPEX. Enfin, la recapitalisation d’Areva tourne plus au gouffre financier plutôt qu’à la gestion avisée de portefeuille.

Selon les soi-disant « sages », le déficit de 2017 tournerait autour de 3,2% du PIB supérieur au 2,8 % affiché et de la barre des 3 %. Or, la France devait atteindre cette barre pour sortir de la procédure de déficit excessif en conformité avec ses engagements avec l’UE. En dramatisant l’enjeu, le gouvernement est mobilisé pour appliquer l’austérité au plus vite. Pour 2017, elle consistera surtout dans des mesures techniques de gel de certains crédits pour 5 milliards d’euros.

Si les 3% peuvent être atteints grâce à des rustines administratives en 2017, c’est insuffisant pour tenir les règles européennes en 2018. Il faudra couper plus de 10 milliards d’euros supplémentaires. G. Darmanin a déjà annoncé le gel du point d’indice de la fonction publique, mais cela ne suffira pas. Les plans du président jupitérien seront plus durs à tenir. Il comptait faire passer la pilule de la casse du droit du travail en faisant quelques gestes fiscaux : notamment la baisse de la taxe d’habitation et la hausse de certaines prestations (AAH, minimum vieillesse). Ceci n’est plus envisageable. L’année 2018 sera marquée par les réformes structurelles, la réforme des retraites et l’austérité. Rien de nouveau avec Macron. Les députés insoumis, eux, porteront à l’Assemblée des alternatives. Ils montreront que les comptes publics peuvent être rétablis en préservant la solidarité nationale et les services publics.

Raul S. Alquier


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