La monarchie ça suffit !

dimanche 4 juin 2017.
 

Près de 225 ans après l’abolition de la monarchie en France, le nouveau président de la République arbore depuis sa prise de pouvoir les attributs les plus ostensibles du monarque, revendiquant un pouvoir aussi personnel et solitaire que vertical et irresponsable. Il cultive par dessus tout la pire tare monarchique dénoncée en leur temps par les philosophes des Lumières : l’arbitraire. C’est particulièrement visible dans les positions qu’il a tenues lors de ses premiers déplacements à l’étranger.

À Bruxelles avec le président de la Commission européenne, il a vanté les efforts - pourtant invisibles - de l’Europe contre le dumping fiscal, alors que Juncker a été comme premier ministre du Luxembourg le principal artisan politique de l’évasion fiscale en Europe dans les deux dernières décennies. Juncker s’est immédiatement réjoui de cette allégeance en présentant le président français comme "un allié de la Commission". En parallèle, le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron faisait capoter à Bruxelles une réunion décisive pour l’entrée en application d’une taxation des transactions financières, projet qui patine depuis 10 ans entre une dizaine de pays européens.

Le même jour, toujours à Bruxelles, Macron capitulait aussi devant Trump exigeant que la France consacre plus d’argent à l’OTAN ... alors même que le nouveau président français prétend réduire les dépenses publiques de 60 milliards d’euros.

Le lendemain lors de la réunion des pays du G7, conclave despotique mondial par excellence, le nouveau monarque présidentiel a qualifié Donald Trump d’"ouvert et pragmatique". Alors que le président états-unien menace de renier le peu d’engagements existants à lutter contre le changement climatique, Macron s’est ainsi positionné a rebours de toute exigence d’intérêt général humain, dans le seul soucis de plaire au moment de faire son entrée parmi les puissants.

L’arbitraire étant sans limite, le nouveau monarque a enfin reçu Vladimir Poutine en grandes pompes à Versailles, après avoir passé toute sa campagne à présenter le président russe comme une menace pour la France et l’Europe et avoir accusé Jean-Luc Mélenchon de complaisance avec Poutine.

Ces manifestations d’arbitraire du président à l’international ballottent le pays et son peuple au gré de ses caprices et de ses foucades. La première victime politique de cette nouvelle présidence monarchique est ainsi la souveraineté de la France et de son peuple, déjà bien abîmée par le précédent monarque. Reste une chance d’arrêter l’arbitraire présidentiel en politique intérieur en privant son gouvernement de majorité aux élections législatives et en lui imposant une cohabitation. Comme Macron n’a pas caché qu’il voulait "utiliser tous les pouvoirs de la 5e République", les citoyens doivent savoir que s’ils font les moutons dans cette élection ils seront tondus.


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