Face à l’idéologie dominante. L’acte d’insoumission, pour être maître de son existence

mardi 30 mai 2017.
 

Texte de Antonio Mendoza, poète

Assumer des conditions de travail ­d’esclavage et les politiques d’austérité, c’est limiter le développement de l’humanité. Le mode de production capitaliste est caractérisé par la marchandisation de tous les aspects de notre existence. Nous sommes producteurs et, en même temps, consommateurs.

Accepter la réalité de la structure économique, ce serait assumer la précarité, ainsi que notre aliénation et les intérêts du néolibéralisme débridé sur notre existence, en intériorisant la peur comme leitmotiv de notre subsistance aux mains de l’oligarchie qui réorganise le monde et réinvente la réalité sur la base du matérialisme mécaniste.

Max Weber remarquait que la démagogie imposait son désir sur les masses. La formation critique et l’insoumission doivent être des principes inexorables pour la création d’une ­alternative sociale émancipatrice, la recherche sine qua non de l’humanisation de notre avenir, l’espoir d’être maîtres de notre ­existence, en créant des crevasses à l’idéologie hégémonique qui imprègne nos consciences pour nous convaincre que l’unique voie possible est l’économie de marché et la spéculation de nos esprits réduits à une main-d’œuvre précaire. Il faut une prise de conscience et la bataille d’idées pour remettre en question la superstructure de domination de la pensée imposée par le bloc économique, concept parfaitement développé par Gramsci.

La socialisation des moyens de production des secteurs stratégiques et le pari par les entreprises publiques permettraient aux travailleurs d’avoir une base d’emplois publics, ainsi que de favoriser le développement des forces productives. Au sein de la structure capitaliste, dans sa phase spéculative, la nécessité oblige les salariés à accepter des conditions de travail d’exploitation en vendant leur liberté pour contribuer à grossir les plus-values des entreprises. Or, l’aliénation réduit l’être humain à un simple écrou à l’intérieur de l’engrenage des machines néolibérales.

Il faut défendre la mise en œuvre d’un revenu universel pour contrecarrer la tentation de l’oligarchie patronale d’offrir des contrats presque esclavagistes où les travailleurs transforment leur pleine existence en temps de travail, alors que sur l’échiquier politique, les multinationales, les médias subalternes et la caste politique tirent des ficelles d’un monde de plus en plus virtuel et déraciné, où l’accumulation de propriétés et de richesses est, elle, en un certain sens, une forme de tyrannie et de domination.

Il faut actualiser la dialectique émancipatrice pour la confronter à l’idéologie dominante néolibérale. Le communisme devrait être redéfini dans sa volonté transformatrice, dans l’orbite de l’humain d’abord, à partir de l’axiome d’une société émancipée sous le prisme du développement durable et solidaire où soit possible l’évolution vers une » économie planifiée, écologique et sociale.

Antonio Mendoza


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message