Écologie : Recul face à l’urgence climatique

mardi 23 mai 2017.
 

L’écologie et le changement climatique ont été littéralement évacués des débats lors du second tour. Pourtant, l’urgence climatique est bien là.

Différentes mesures de l’état du climat viennent régulièrement confirmer l’accélération du dérèglement climatique. En 2016, la température moyenne globale a été de 1,1 °C supérieure à la moyenne observée durant l’ère industrielle, soit 0,06°C de plus qu’en 2015. Les surfaces de banquises arctiques et antarctiques ont présenté un déficit de 4 millions de m2 par rapport à la période 1980-2010. La concentration atmosphérique de gaz carbonique, à l’origine du réchauffement climatique, ne cesse de croître pour atteindre 410 parties par millions en 2016, un « record » jamais inégalé selon le National Oceanic and Atmospheric Administration. Rester sous la barrière de 2°C d’augmentation de la température globale implique de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Selon les scientifiques, les engagements et taux d’émission actuels conduiraient à une hausse de 3°C du thermomètre mondial.

L’actualité est marquée par la rencontre à Bonn des parties signataires de l’accord de Paris sur le climat. Des réunions techniques sont censés préparer la COP 23 prévue fin 2017 et statuer sur les règles d’application de l’accord. Ce dernier, signé par 195 pays et l’Union européenne, scelle l’engagement de limiter la hausse de la température moyenne « bien en deçà de +2°C », et « si possible à +1,5°C » par rapport à l’ère pré-industrielle. Salué en grande pompe comme « un accord historique » dans les cénacles internationaux, il semble aujourd’hui avoir du plomb dans l’aile. Les regards sont tournés vers les États-Unis qui pourraient décider de se retirer de l’accord.

Donald Trump s’est largement prononcé en faveur de l’exploitation des énergies fossiles et menace de ne pas contribuer au financement de la Convention climat de l’Onu, du Fonds vert ou encore du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Sans compter la nomination de Rex Tillerson, ancien PDG d’Exxon Mobil, à la tête de la diplomatie américaine. C’est finalement l’édifice de concertation multilatérale qui vacille, écartelé entre déni de l’urgence climatique par certaines grandes puissances, faiblesse des engagements concrets en matière de changement de modèle énergétique et rapports de force tant économiques que géopolitiques.

Anne Sampognaro


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