Pour Corbière, proche de Mélenchon, Hamon « a fabriqué Le Pen au deuxième tour »

lundi 8 mai 2017.
 

Le porte-parole du candidat de la France insoumise livre une analyse au vitriol du premier tour de l’élection présidentielle et accuse le Parti socialiste de « n’avoir servi à rien si ce n’est à nuire à cette campagne ».

L’accusation est lourde. Trois jours après le premier tour, Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, s’en prend à Benoît Hamon, candidat socialiste éliminé dès dimanche soir avec 6,36% des voix. « Le Parti socialiste n’a servi à rien si ce n’est à nuire à cette campagne. À quoi a servi (...) le fait qu’il utilise ses dernières journées, notamment son meeting à la République, pour nous insulter et dire que nous avions un problème avec la démocratie ? », s’est interrogé ce représentant de la France Insoumise, invité de la matinale de LCI mercredi. Après avoir dénoncé la campagne de l’ancien frondeur et de ses soutiens, et les « choses indignes qu’ils ont insinuées », il les a vertement accusés d’avoir contribué au score de la candidate du Front national. « Il a fabriqué Marine Le Pen au deuxième tour. » Au vu des écarts serrés entre Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, « 600.000 voix, peut-être des gens qui hésitaient, auraient pu venir vers nous plutôt que de perdre leur temps à voter pour le candidat du Parti socialiste », a regretté Corbière.

Pour ce porte-parole, les ministres du gouvernement de François Hollande sont également coupables. Interrogé sur les critiques à l’égard de Jean-Luc Mélenchon alors qu’il refuse d’appeler à voter pour Emmanuel Macron, il les a violemment pris à partie. « Qui nous a critiqués ? Monsieur Sapin, madame El Khomri ? Je m’honore que ces gens-là ne soient pas d’accord avec moi, ce sont des fabricants de vote FN. Madame El Khomri, elle, a à son actif le fait que l’extrême-droite est au deuxième tour. Et elle ose encore s’exprimer et nous faire la leçon ? », insiste cet opposant à la loi Travail.

Ses dernières flèches sont décochées contre François Hollande, l’ennemi numéro un de la France insoumise. « Cet homme a joué un rôle détestable », dans la campagne, a estimé Alexis Corbière. « La seule fois où il est sorti de sa boîte en dix jours, c’est pour dire qu’il y avait un danger d’un second tour Le Pen-Mélenchon. Qu’est-ce qu’il a fait, si ce n’est peut-être démoraliser des gens qui voulaient voter pour nous, et aider Mme Le Pen à être au second tour ? », a-t-il soulevé, ajoutant que Hollande cherchait seulement à faire élire « son héritier ». « Heureusement qu’il s’en va, de grâce qu’il se taise », a conclu Corbière.


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