La Hollandie qualifiée pour le second tour, grâce à Benoît Hamon

jeudi 4 mai 2017.
 

Macron (23,75%), le candidat ultralibéral hollandiste, est en passe de devenir le prochain président. Face à lui, Le Pen (21,53%) a réussi à obtenir la caution populaire. A droite, les Français sauvent la morale, en éliminant Fillon (19,91%) et mettent en grave difficulté Les Républicains. A gauche, la stupidité de Hamon (6,35%), candidat d’un parti socialiste moribond, fait trébucher la France Insoumise de Mélenchon (19,64%), pourtant aux portes du succès.

Aveuglé par des calculs politiciens aussi fous qu’irréalistes, auxquels les socialistes solfériniens sont addicts, Hamon, homme se prétendant de la gauche antilibérale, a fait échouer la vraie gauche, magistralement incarnée par le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon. L’histoire ressert rarement les mêmes plats.

Demain ne verra pas forcément un homme politique de ce charisme, capable d’entraîner derrière lui un mouvement humaniste d’une telle ampleur et d’une telle profondeur, reposant sur un réalisme politique et économique, garant d’une rupture avec le système ultra-libéral qui fait courir le monde à sa perte.

Hamon a préféré se dissoudre dans une alliance folle avec le groupuscule écolo, de Yannick Jadot, en miettes lui-même depuis des années, du fait des egos et ambitions de ses principaux chefs, qui ne pèse quasi rien électoralement. Aujourd’hui, son score dérisoire, comparable à celui de Gaston Deferre en 1969 (5,01%), est du niveau de celui de ses alliés Verts. Le frondeur aurait dû se douter que cette stratégie hasardeuse le tirerait vers le bas.

Macron, quasi président et l’obligé de ses riches soutiens

Tel est l’enseignement de ce premier tour à gauche, où l’aveuglement du candidat socialiste et son entêtement, -compte tenu du non-soutien de son parti et des trahisons multiples des éléphants-, ont privé les gens, chers à Mélenchon, d’une victoire contre les nantis et les profiteurs. Pour leur part, les rothschildiens et autres patrons du CAC 40 jubilent…

Comme ne pas se réjouir, en effet, d’avoir réussi à qualifier leur « gentil » poulain « inconnu », à coups de pubs et tapages médiatiques incessants, au cours d’une campagne à l’américaine, puant le fric. Macron, quasi élu président de la République dès le premier tour, a fêté çà à la Rotonde, un restaurant chic parisien, comme le fit, en 2007, un certain Sarkozy qui avait choisi le Fouquet’s, repère des nantis, pour en ficher plein la vue aux Français. Une similitude qui en dit long…

Reste que, depuis dimanche soir, Macron est officiellement l’obligé du monde obscur des affaires et de la finance, qui a mobilisé des moyens financiers considérables pour promouvoir, et finalement vendre, son super produit Macron. Le lisse candidat d’En Marche, dont le programme ne laisse aucun doute sur la continuité de la Hollandie. Un Macron qui doit désormais résoudre l’équation périlleuse de la majorité présidentielle qui l’aidera à renvoyer l’ascenseur à ses riches mécènes. Car, telle est, en réalité, la motivation première de l’homme du Touquet.

Défaite cuisante de Fillon qui envoie son camp dans le mur

De son côté, Fillon a parfaitement réussi à échouer et à faire plonger son parti dans l’abîme des divisions qui s’annoncent à couteaux tirés entre sarkozystes, juppéistes et ce qui restera des intégristes fillonistes, tant les rancœurs sont profondes. Il est vrai que, contre la morale gaullienne qui aurait dû inspirer le candidat LR, dès lors que sa probité était mise en cause, celui-ci s’est enfermé dans un déni complètement fou, prenant en otage l’ensemble de son camp, en se maintenant.

Dès lors, se profilait à l’horizon, la certitude de la Bérézina du 23 avril, ce que la majorité des observateurs prévoyaient. Les blessures ne risquent pas de se fermer de sitôt. L’hallali contre le mis en examen ne fait que commencer. D’ores et déjà, les cadres du parti excluent toute possibilité pour Fillon de mener la campagne des législatives. Les Républicains, discrédités dans l’opinion pour avoir présenté un candidat malhonnête, ne se relèveront pas aussi facilement d’avoir méprisé la morale.

Face à Macron, le 7 mai, Marine Le Pen, présentée de façon souvent outrancière par la sphère politico-médiatique comme l’épouvantail à abattre, représente, n’en déplaise aux bien-pensants de tous bords, un mouvement largement populaire, qui aspire à un mieux vivre, en dehors des contraintes (réelles) d’une économie ultra-libérale promue, voire, imposée par l’Union Européenne.

Ni Macron, ni Le Pen : abstention

Une conception de l’organisation politique et économique aux antipodes de celle de Macron. Comme ce fut le cas, en 2002, après le coup de tonnerre de l’accession au second tour de Jean-Marie Le Pen face à Chirac, la mobilisation contre la candidate FN va se mettre en place avec son corollaire : la culpabilisation de ceux qui ne voteront pas avec le troupeau de moutons contre la « méchante » louve présente dans la bergerie France.

Comme en 2002, l’auteur, qui ne partage absolument pas les idées dangereuses pour les libertés, entre autres xénophobes, du Front National, n’entend pas pour autant assumer une responsabilité électorale qu’il n’a pas à endosser : celle de contrer un candidat, au prétexte qu’il déplaît à une classe politicienne en place totalement déconsidérée et discréditée. Le programme de Macron, n’ayant aucun souci prioritaire de préservation de la protection sociale, se présente comme la continuité de la politique ultralibérale dévastatrice de Hollande.

Dès lors, j’appliquerai la règle qui est celle que tout un chacun devrait faire sienne : voter pour un programme et un homme ou une femme qui vous conviennent. Ni Marine Le Pen, Ni Macron n’auront mon bulletin de vote, lequel n’échouera dans aucune urne le 7 mai.

Faire porter la responsabilité de trente ans d’échec du système aux Français, c’est prendre les gens pour des imbéciles ! Voter obligatoirement Macron, sous prétexte de pacte républicain contre la menace FN, et parce qu’il faudrait ménager le plan de carrière politique des membres de la caste des politicards friqués et privilégiés, pour moi, c’est non, comme ce fut déjà non en 2002.

Verdi


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