Podemos prépare une internationale démocratique européenne pour lutter contre l’extrême droite et Donald Trump

dimanche 23 avril 2017.
 

La formation violette défend la confluence des forces politiques et des organisations civiles aux élections européennes de 2019 et elle invite les partis sociaux-démocrates à cesser de soutenir les conservateurs, agissant comme des « institutions zombies ».

Contre Donald Trump d’un côté de l’Atlantique et plusieurs partis d’extrême-droite qui montent dans les sondages de l’autre côté, Podemos prépare un espace qui rassemble les forces progressistes européennes, une sorte d’internationale démocratique qui puisse résister à l’internationale réactionnaire de l’extrême droite, de la xénophobie et de l’austérité.

Cet espace est destiné à inclure les partis politiques, les organisations sociales et d’autres parties prenantes, et à moyen terme pourrait se cristalliser dans la création d’une candidature majoritaire pour les élections européennes de 2019, selon les mots du porte-parole de Podemos au parlement européen et secrétaire européen de la formation, Miguel Urbán.

Il précise que son objectif n’est pas seulement de regrouper des formations dans un même parti, un groupe parlementaire ou une candidature, mais de construire des canaux de communication entre les différentes réalités qui, selon lui, vont au-delà d’un groupe parlementaire.

« L’idée est de construire une structure, plus un mouvement qu’un parti, travaillant à la confluence et à la synergie, pour voir ce qui peut être fait », dit-il. Cet espace accueillerait des initiatives telles que le plan B, DIEM 25 et Blockupy. « À un certain moment, nous devons les mettre tous autour d’une table. L’idée est de parler à tout le monde », ajoute-t-il.

Pour sa part, le député au congrès et secrétaire international du parti, Pablo Bustinduy, dit que dans le contexte actuel les européens estiment qu’ils doivent choisir « entre l’établissement, la grande coalition entre les sociaux-démocrates et les conservateurs et les formations d’extrême droite » comme le Front National de Marine le Pen en France.

Cependant, Pablo Bustinduy suppose qu’il y a « beaucoup de mouvement et d’agitation dans la gauche européenne », à l’intérieur de formations sociales démocrates en colère, comme dans les groupes verts et des secteurs du Mouvement Cinq Etoiles (MCE). « De la confluence de ces mouvements peut émerger un grand mouvement politique comme une alternative à la grande coalition et à l’extrême droite », ajoute-il. Il accuse également les grands partis européens de maintenir une attitude d’obéissance aveugle et de soumission à Bruxelles et aux politiques néo libérales européennes qui, selon lui, constituent un projet qui a échoué. « C’est le discours d’un européanisme vide, qui semble cynique », a-t-il noté.

Miguel Urban et Pablo Bustinduy ont développé Vendredi 7 Avril 2017 à Madrid les idées qui sous-tendent la conférence internationale convoquée par la formation violette le 22 Avril 2017 au théâtre el Pavón de la capitale. C’est une réunion qui est un point de départ, « ce n’est pas une rencontre finale », a répété Miguel Urban, qui veut se servir de la force d’attraction de Podemos en Europe pour réunir les partis et les mouvements qui partagent l’analyse que cette année est une année cruciale pour le projet européen et pour « récupérer l’idée de respect et de bien-être des peuples », a déclaré Pablo Bustinduy.

Le secrétaire international du parti violet soutient que Podemos devrait être l’avant-garde de la construction de ce mouvement international et le leader de la formation, Pablo Iglesias, participera au meeting de clôture de l’évènement.

Les organisateurs annoncent également la participation de Marina Albiol, porte-parole d’Izquierda Unida au parlement européen, de Caterina Martins, coordinatrice générale du Bloco de Esquerda du Portugal, et de Winnie Wong, coordinatrice de People’s Summit et de People for Bernie. Il y aura aussi des surprises.

L’une des clés pour comprendre le scénario actuel est, de l’avis des deux leaders du parti violet, la situation des formations sociales démocrates de différents pays européens. Miguel Urbán fait valoir que, dans leur configuration actuelle, les partis sociaux-démocrates « font partie du problème de l’Europe et de la grande coalition ». Il affirme que ce sont aujourd’hui des « institutions zombies » et il fait valoir qu’elles doivent abandonner la voie de l’austérité et s’éloigner de la droite pour survivre. « Ou bien la sociale démocratie quitte la grande coalition, ou bien elle meurt », dit-il.

Selon lui, la situation est favorable en Espagne, avec un Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) sans leadership et sans volonté apparente d’aborder une réforme en profondeur de son projet politique, comme en Europe. Pablo Bustinduy rappelle que le PSOE, comme parti qui aspire à gouverner, « doit prendre le projet européen au sérieux » et il caractérise la situation actuelle de cette formation comme une « lutte de pouvoir sans divergence politique ». Dans ce contexte, il fait valoir que Pedro Sanchez, ancien secrétaire général et à nouveau candidat à la direction du PSOE, est devenu anti système depuis qu’il a perdu son poste. « C’est un outsider dans le PSOE », ajoute Miguel Urbán. La solution, insistent-ils, ne peut pas venir de la droite ni de la sociale démocratie qui a fusionné avec ceux qu’elle voulait combattre.

par Alejandro Lopez de Miguel


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