Les soutiens socialistes à Macron doivent être exclus (texte PS 37)

jeudi 30 mars 2017.
 

Le soutien de responsables socialistes à Macron créée des remous dans les fédérations socialistes. Nous reproduisons ici un texte de Jacky Paris adressé aux militants de sa fédération (PS Indre et Loire) à propos des responsables socialistes qui soutiennent Macron.

- La Haute Autorité des Primaires citoyennes avait enregistré les candidatures des seul-e-s candidat-e-s ayant accepté et signé une charte de règles communes avec une déclaration d’engagement pour chacun-e : « Je m’engage à soutenir publiquement le-la candidat-e qui sera désigné-e à l’issue des élections des Primaires citoyennes et à m’engager dans sa campagne. »

Jean-Luc Bennahmias, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Sylvia Pinel, François de Rugy, Manuel Valls avaient tous confirmé cet engagement solennel lors des débats télévisés précédant le 1er tour, puis le second pour ce qui est des deux finalistes.

Trahissant le serment pris devant les électeurs de gauche - 2 045 343 le 29 janvier -, deux d’entre eux ont refusé d’apporter leur soutien à Benoît Hamon :

- François de Rugy rejoignait Emmanuel Macron le 22 février, considérant sans doute que le label En Marche ! était pour lui plus porteur que celui du PS pour conserver son mandat de député de Loire-Atlantique.

- Manuel Valls, qui déclarait au soir de sa nette défaite (41,3%) : « Benoît Hamon est désormais le candidat de notre famille politique », reniait pourtant le 14 mars la parole donnée : « Je ne peux pas apporter mon parrainage à Benoît Hamon ». Mobilisé dès aujourd’hui par son projet de « construction d’une maison commune de toutes les forces progressistes » avancé dès octobre 2014, il s’applique maintenant à jeter le discrédit sur la candidature socialiste avant d’entreprendre la liquidation du PS.

Comment pourrions-nous alors accepter d’être représentés aux élections législatives de juin prochain par cet homme sans honneur ?

- Les statuts du Parti socialiste précisent en l’article 1.2.3 - Loyauté au parti :

« Les adhérents du parti […] ne peuvent appartenir à un autre parti, ou groupe politique relevant directement ou indirectement d’un parti autre que le Parti socialiste. Ils s’engagent à ne soutenir que les seuls candidats à des fonctions électives qui sont effectivement investis ou soutenus par le Parti socialiste ».

La candidature à l’élection présidentielle d’Emmanuel Macron, sur sa posture de rassembleur « ni à gauche ni à droite » qui rejetterait les clivages partisans, suscite dans nos rangs chez les adhérents sensibles à sa démarche, deux types d’approche :

- Une adhésion de conviction.

Nationalement quelques parlementaires dits réformateurs s’en réclament.

Dans notre fédération, ce fut initialement le positionnement de Philippe Chalumeau ; membre du Bureau fédéral et secrétaire de la section de Tours-centre, il eut rapidement la décence de démissionner du PS.

C’est la raison invoquée aussi par Jean-Jacques Filleul, sénateur, et par Christian Gatard, maire, pour justifier leur parrainage à un candidat qui n’est pas le nôtre.

Ces camarades n’ont plus leur place dans notre parti et doivent en être exclus.

Il en va de même pour les membres du Bureau fédéral qui ont rejoint En Marche !

- La nécessité ou le prétexte du vote utile.

C’est l’alibi de nombre de « personnalités » de la droite du parti, les adeptes libéraux des « réformes sans tabous » liquidant progressivement les conquêtes sociales de la gauche. Habitués au confort de la majorité ventre-mou du PS depuis des décennies, ils - elles - récusent la candidature de Benoît Hamon, incarnant une ligne de gauche tournée vers un avenir de progrès qu’ils exècrent, bien que très largement reconnue par notre électorat.

Les Le Roux, Le Guen, Le Foll et autres seconds couteaux attendent sans doute quelques jours encore pour lâcher leurs coups contre notre candidat et tenter, par ces gages de tueurs, de survivre avec Macron. Mais n’est pas Le Drian qui veut : d’autres donnent dans l’attentisme, obsédés par le passage obligé de leur réélection pour tenter de retrouver les ors de la République, leur véritable moteur. Ceux-là, comme Marisol Touraine (son supplétif n’a pas donné son parrainage à Benoît Hamon), rêvent d’additionner les contraires, à savoir les votes Hamon et Macron ; ils commettent une lourde erreur politique parce que l’électorat de gauche qui a sèchement signifié aux gouvernements de François Hollande à toutes les échéances électorales intermédiaires ce qu’il ne supportait plus, saura en mai - juin 2017 reconnaître les siens.

La question que nous devons nous poser est simple : tous ceux-là sont-ils encore des nôtres ?

Car Macron, le plan B qu’ils privilégient, est le candidat du « système » que nous combattons : médias dominants, élite technocratique, Medef et milieux d’affaires qu’il a servis tant auprès du président que dans son ministère, par sa fidélité aux dogmes de la commission européenne, avec la libéralisation de l’économie et l’ubérisation du travail, la loi El Khomri et l’inversion des normes dont il fut l’inspirateur.

Ses déclarations multiples en attestent : « Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre… » ; « Bien souvent, la vie d’un entrepreneur est bien plus dure que celle d’un salarié. Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties. » ; « La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler » ; « Le statut de la fonction publique qui garantit l’emploi à vie se justifie-t-il ? » ; « Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires. » ; « Le libéralisme est une valeur de gauche » ; « les jeunes doivent avoir envie de devenir milliardaires » ; « Les britanniques ont de la chance d’avoir eu Margaret Thatcher » ; « Le chômage de masse en France, c’est parce que les travailleurs sont trop protégés » ; « Les salariés doivent pouvoir travailler plus, sans être payés plus si les syndicats majoritaires sont d’accord. » ; « Je n’aime pas ce terme de modèle social. »…

Tout est dit ! Monsieur Macron soutenu sur son « flanc gauche » par Collomb, Kouchner, Bergé, Attali, Delanoë, Huchon, Hue, Cohn Bendit et sur son « aile droite » par Bayrou, Arthuis, Minc, Cavada sans oublier le renfort de Madelin et de Mme Parisot, décidément, les fondations de la maison commune chère à Valls sont posées. Gloire au prédicateur qui va y psalmodier pour sa « démonstration d’envie »…

Vous pourrez utilement prendre connaissance du document joint (mettre un lien avec le document ) qui analyse 5 mesures de régression sociale contenues dans le programme du new candidat de la droite libérale : nouvelles restrictions au droit du travail et à l’indemnisation des chômeurs ; individualisation du système de retraite ; poursuite de la casse des services publics, mise en concurrence des établissements scolaires…


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