Présidentielle : Braouezec choisit Macron

mardi 14 mars 2017.
 

Patrick Braouezec se trompe ! (par Ensemble !)

Le président de Plaine Commune annonce son choix dans une tribune publiée par Le Monde.

« Le 23 avril, je voterai pour Emmanuel Macron. » Patrick Braouezec l’écrit dans un texte publié par Le Monde du 8 mars. Le président de Plaine Commune « mesure les conséquences dramatiques d’un 2e tour droite extrême-extrême droite » et précise « comme Daniel Cohn-Bendit » qu’il « pense qu’Emmanuel Macron est le seul candidat à permettre de ne pas se retrouver devant cette situation ». Mi-janvier dans un article du JDD (lire le JSD n°1110), Patrick Braouezec disait hésiter entre le candidat d’En Marche et Benoît Hamon, laissant clairement entendre qu’il choisirait la voie électorale la plus sûre pour échapper au duel Le Pen-Fillon dont les enquêtes d’opinion étaient alors certaines. Il a donc opté pour « un choix raisonné faisant l’analyse concrète d’une situation concrète » qui « n’est pas un ralliement à En Marche », mais pas non plus « un vote par défaut ».

Ce glissement vers un candidat libéral assumé va évidemment troubler son camp, même si ses propres amis sont coutumiers de son parcours d’électron libre. Patrick Braouezec semble en avoir conscience quand il appelle Edgar Morin à la rescousse pour admettre que sa « position est sans doute symptomatique d’un monde contradictoire, complexe et incertain ». On ne saurait mieux dire : dans le même texte, il assortit son soutien pour la présidentielle d’un appel « à voter pour les candidats présentés par le PCF ou par le Front de gauche aux législatives des 11 et 18 juin ». Cette formulation, et donc l’absence de référence aux candidats de la France Insoumise, est évidemment tout sauf fortuite. Elle traduit son hostilité à Jean-Luc Mélenchon.

Longtemps « Drôle de coco » (1) d’une gauche radicale qui n’a jamais réussi à s’unir malgré le socle du non au référendum de 2005, Patrick Braouezec veut désormais « travailler pour que la nécessaire alliance de tous les progressistes se concrétise ». C’est, écrit-il, « le seul rempart à la barbarie ». Ce nouvel épisode de la trajectoire politique de celui qui soutenait l’écologiste José Bové quand la communiste Marie-George Buffet était candidate à la présidentielle n’étonnera pas un autre ex secrétaire national du PCF : à la veille de la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Jacques Chirac en 1997, Robert Hue avait barré la route à l’arrivée de Patrick Braouezec dans le gouvernement de Lionel Jospin. « Il est incontrôlable » avait-il alors fait valoir aux socialistes. Vingt ans plus tard, Robert Hue a lui aussi décidé de rallier Emmanuel Macron.

Dominique Sanchez

(1) Titre d’un livre qu’il a écrit en 1999.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message