Je crois beaucoup au travail au bouton de veste d’ici dimanche

mercredi 18 avril 2007.
 

« Le Parisien » nous dit que Bayrou et Royal sont dans un mouchoir de poche. Mais « Le Monde » nous dit que les trois sondages de ce week end placent Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy très haut dans les intentions de vote, loin devant leurs concurrents. Je pense pour ma part que nos affaires ne sont pas si bien engagées qu’on voudrait nous le faire croire. Il y a eu un effet déculpabilisant dans la gauche bobocrate des déclarations de Rocard et Kouchner. L’interview de Claude Allègre a beaucoup circulé aussi. Elle crédite directement la thèse du vote utile Bayrou. Je me doute bien que ce n’était pas prévu mais les images du Week End avec Bayrou sur un stand de SOS racisme au milieu d’une réunion en plein air de l’association lui ont fait la part très belle. On ne peut pas nier l’impact de tout cela sur les esprits. C’est pourquoi je crois beaucoup au travail au bouton de veste d’ici dimanche. Je rappelle pour ceux qui ne le savent pas que si la campagne officielle s’arrête vendredi soir on peut encore tracter avec du matériel ancien jusqu’au samedi soir...

BASIC INSTINCT au Monde

De toutes façons on ne peut rien contre « Le Monde ». La preuve ? Même Ségolène Royal, même le plus élémentaire sentiment de décence ne pourra rien contre la publication sur une pleine page d’un article de démolition de la candidate socialiste sur un registre de violence symbolique inouï. Après avoir publié il y a deux mois un article semi dément de nombrilisme journalistique (« ma vie avec Ségo ») voici le coup de revers. Cinq jours avant le premier tour, un « correspondant » du « International Herald Tribune » (quelle couleur quelle tendance ? Ah oui, imbécile que je suis, seuls les pécores ne savent pas ce qu’est l’international Herald tribune ») assassine Ségolène Royal. Un extrait pour situer le niveau : « elle se plaint d’être bousculée par des bureaucrates et évacue tout doute raisonnable en prétendant qu’elle est la seule à bénéficier d’un accès divin au sentier lumineux de l’avenir ».

Personne n’ignore que le « sentier lumineux de l’avenir » est le nom d’une organisation politico militaire criminelle qui a provoqué des dizaines de morts au Pérou. On goûtera la bassesse de la comparaison, venant après cet « accès divin » de pure affabulation. Dans la plus virile tradition du cow boy inculte qui conchie la France (le "french bashing" doit être un style apprécié à l’ « International Hérald Tribune ») le « correspondant » ne nous épargne rien de la morgue yankee qui vaut à ce pays l’amour universel que l’on connaît. Extrait « La seule nouveauté qu’elle offre désormais est de se présenter délibérément comme le symbole victimisé d’une nation de victimes, d’une société de doléances dans laquelle les honnêtes gens se sentent floués et ont l’impression qu’on leur en demande trop : trop de travail, trop de patience, trop de détermination ». Pas de doute sur le tropisme politique de ce genre de griot . Il se démasque quand il souligne l’imperfection fondamentale de Ségolène Royal : « A la différence d’autres candidats charismatiques mais non experts -Ronald Reagan par exemple- elle a montré qu’elle n’avait pas le don de rendre compréhensible les questions difficiles » Vu ? On disait de Reagan qu’il avait du mal à marcher et à mâcher du chewing-gum en même temps. On devine le niveau des simplifications dont cet intellectuel en botte à éperons était capable. Juste au goût de cet autre intellectuel du "International Herald Tribune" qui écrit lui aussi avec ses éperons et pense avec ses bottes. Le final de l’article en atteste. Il est encore plus incroyable dans le registre du machisme ordinaire des brutes qui ont élu Bush. Lisez en vous pinçant le nez « Royal ne peut guère faire plus que de demander aux français de s’en remettre à ses instincts (sic !). » Puis voici la suite et chute de l’article : « Mais maintenant que sa mystique a perdu de son éclat, cela ne peut qu’entrer en contradiction avec les vastes questions qui restent ouvertes sur sa compétence, sa crédibilité et sa capacité à diriger ». Le français très approximatif de cette conclusion m’a fait réfléchir.

CES MESSIEURS LES "CORRESPONDANTS".

Ce papier est censé être un « décryptage ». C’est le titre de la page. Il entre dans une rubrique qui précise sa méthode : « Les candidats vus par les correspondants à Paris des médias étrangers ». Mais on apprend en lisant la notule finale que le texte a été ...traduit de l’anglais....Ainsi donc ce monsieur John Vinocur, signataire de cette page nauséabonde et présenté comme un « éditorialiste américain » est aussi un correspondant à Paris.... qui n’écrit pas le français. On espère qu’il arrive à le lire. Ca l’aiderait pour comprendre ce qui se passe ...En fait ce monsieur doit faire les heures supplémentaires habituelles que l’on connaît chez ce genre de ...« correspondant ». C’est donc très facile pour lui de trouver les notes d’ambassades (que ce document sent à plein nez) pour faire un "copier coller". Le style décliniste et anti français a du passer comme une lettre à la poste au journal « Le Monde » qui tient ce fond de commerce richement achalandé. D’ailleurs dès la page deux, un éditorialiste commence ses gammes dans ce registre.

POURQUOI TANT DE HAINE

Je le cite pour la saveur de l’ironie de situation. Dans le même numéro que ce décryptage-voyou, cet édito de donneur de leçon sous le titre « Pourquoi tant de haine » est proprement hilarant. Il commence d’abord, bien sur par un pathos anti français toujours bien vu chez les amis du « International Herald Tribune » : « Parmi les passions françaises il y en a une qui se porte bien : le dénigrement. Il s’agit d’une pulsion primaire que des circonstances exceptionnelles comme une élection présidentielle permettent de libérer. »

On a envie de dire : voir quelques pages plus loin la contribution de ce journal à la version américaine de cette passion. Mais voici le plus savoureux : « Ségolène Royal en sait quelque chose. Elle aura été l’objet d’une vindicte constante. Ces contempteurs n’ont cessé de la brocarder de manière plus ou moins venimeuse. (...) Le dénigrement est un plat qui se mange à toute heure et ne calme pas la faim. C’est du fast food qui rend insatiable. Le dénigrement se développe en boucle, prospère sur son terrain, s’accroche aux moindres détails pour rebondir repartir à l’assaut. Rien ne l’épuise, tout le sert. C’est une machine à salir ». CQFD


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