Petit récit de la collecte des 500 signatures

vendredi 20 janvier 2017.
 

Le 10 février 2016, je présentais ma proposition de candidature sur TF1. Aussitôt, toutes les équipes affectées à une tâche sont sorties de la tranchée. Collecter les parrainages était aussi décisif que bien d’autres choses mais à certains égards un peu davantage. Le plan de bataille pour la collecte va finalement durer onze mois avant d’être couronné de succès.

Il s’est mis en mouvement le 20 février. Avec 21 maires, Tony Bernard, le maire de Chateldon, lançait un appel par mail à 44 000 adresses. Depuis, jour après jour, tous les jours, une toute petite équipe bénévole a travaillé depuis le Jura autour d’Alexis David et Gabriel Amard, secrétaire national du PG.

Gabriel a été longtemps maire et président d’agglomération. À présent installé dans le Jura, il sillonne cependant le pays toute l’année pour son combat permanent : la bataille pour l’eau publique. Il connait donc bien le terrain des élus locaux et leurs problèmes. Cette toute petite équipe organise la distribution et le suivi de ma lettre aux élus par mail puis par courrier postal. Car le courrier papier est encore le vecteur le plus facile d’usage pour ce type de travail. Mon appel centrait la demande sur le soucis du pluralisme dans la prochaine élection présidentielle.

Au moment où ce courrier part à 42365 élus nous avons déjà collecté 70 engagements autour de nous. Pour économiser des timbres, on a retiré de nos listings les élus FN et les principales faces de pierre du PS. Ça n’empêchera pas le verrouillage quasi immédiat. Mais aussi une contre campagne sur le mode de la réplique venimeuse de cette élue PS de Vendée, Sylviane Bulteau, se déclarant « choquée » qu’on la sollicite et suggérant qu’il serait mal reçu de me donner ce parrainage. On devine que cela ne pouvait suffire à nous démotiver. Au contraire, en découvrant ce texte sur Facebook, un certain nombre d’élus ont réagi en déclarant leur parrainage et les premiers volontaires se sont déclarés pour former un commando de travail. A sa façon, cette femme aura été un bon sergent recruteur pour nous.

Le travail s’organise alors plus finement. Le quadrillage est plus serré. 70 correspondants de zone de prospection sont désormais en action. Elle parvient bien vite à la centaine de militantes et militants aujourd’hui actifs et répertoriés sur toute la France.

Beaucoup attendaient naïvement la décision du PCF sans prendre la mesure du danger que nous faisait courir sa date tardive. Le premier vote hostile de la Convention du PCF a donc été ressenti comme une gifle qui a réveillé bien du monde. Cela a provoqué de nouveau un effet de mobilisation. Le nombre des parrainages a connu alors un très net progrès.

Le plus difficile à maîtriser pour beaucoup de nos activistes, cela aura été évidemment le caractère totalement inhabituel pour eux de cette démarche. Notre expérience de 2012 n’était pas suffisante. À l’époque, le travail avait été bien partagé avec l’équipe du PCF. Le flux arrivant des deux côtés était indémêlable. L’essentiel s’était fait par courrier. Là il s’agissait d’aller de mairie en mairie à la rencontre des élus en état de parrainer. Avec un ciblage clair : le plus possible d’élus de petites communes sans étiquette. Car une fois leur décision prise, il n’en changent pas et sont blindés contre les pressions des élus des grandes collectivités.

Le rôle de Gabriel et d’Alexis a consisté à décomplexer les personnes qui voulaient s’investir. Beaucoup n’osaient pas si facilement appeler les élus et planifier les visites en mairie. Un kit militant a donc été préparé pour répondre aux problèmes et aux angoisses. Et pour pouvoir dérouler le rendez-vous avec un maire et même simuler l’entretien. Un argumentaire a été mis au point sous forme d’une recette de cuisine. Ce kit était proposé sur le site jlm2017. Gabriel et David consacraient, selon les jours, 2 à 3 heures à relancer des correspondants, à appeler des élus qui posaient des questions ou qui voulait un contact avec quelqu’un de mon équipe parisienne avant de prendre leur décision. Chaque jour était fait un compte rendu des rendez-vous menés qui étaient débriefés. Et ainsi de suite avec patience et détermination.

Implacable routine. Chaque jour des mails, des enregistrements de parrainage, l’expédition des lettres de remerciements. Une fois par semaine le point avec moi. Comme les courriers partent du Jura d’où l’opération est conduite, on poste au dépôt de Perrigny. Les postiers sont désormais habitués et ravis : mes envois soutiennent les statistiques du bureau et du tri. Dans la logique d’implication qui est la marque de tout ce que nous faisons, je propose à l’élu signataire de convaincre un collègue et Gabriel lui remet un formulaire.

Le plus difficile finalement, c’était de résister à l’assaut de ceux qui voulait savoir le nom des signataires dans son département avec l’argument de ne pas relancer ceux qui ont déjà signé. Et moi de répéter : « Non, je me suis engagé solennellement à ne pas donner les noms, donc je ne te les donnerai pas. Si tu contactes un élu qui a déjà signé et bien, tant pis. Mais il pourra constater que j’ai tenu parole et que j’ai protégé son anonymat même avec mes proches ! » Une intransigeance parfois mal vécue par les amis…

Début novembre, nous avons accéléré comme je l’ai dit. Depuis le Jura sont partis 18575 courriers aux maires sans étiquette des communes de moins de 500 habitants. À mon retour de Martinique et Guadeloupe, nous avons renvoyé un courrier en plus du mail à 585 élus territoriaux et départementaux des DOM et TOM. J’espère qu’ils ont reçu depuis. Je pense pouvoir compter sur des réponses.

À présent, le compte minimum est bon. On sait bien qu’il faut une marge de manœuvre. Je pense que nous l’aurons quand la direction du PCF donnera la consigne de signer à ses élus en situation de signer. Je sais bien que d’autres équipes sont en chasse elles aussi. Je leur souhaite bon courage de tout cœur. Évidemment, j’apprécie moyennement quand je les entends dire aux élus : « Mélenchon est certain d’avoir ses signatures, aidez-moi plutôt que lui.. » Mais c’est la vie et je fais confiance à la parole donnée.


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