Elan de France Insoumise et de la candidature Mélenchon : Le tournant !

dimanche 30 octobre 2016.
 

Le succès de la convention de la France Insoumise qui s’est tenue à Lille les 15 et 16 octobre marque indéniablement un tournant politique majeur dans la campagne présidentielle. La présence de Jean Luc Mélenchon au second tour devient une hypothèse plausible tandis que la société craque inexorablement plus profondément.

Souligné par l’ensemble de la presse (une fois n’est pas coutume !) la réussite de la campagne mouvement est incontestable. Avec ses 1000 participants à parité de genre, dont les deux tiers furent tirés au sort parmi les 135 000 soutiens, les deux jours se sont déroulés présentant une diversité des prises de parole à l’image de tant d’insoumissions qui traversent le peuple que nous entendons fédérer. La parole fut donnée entre autre en direct ou via vidéos à la fois à Emeline Broequerelle, la postière victime d’un AVC et méprisée par une direction inhumaine ; à Jérôme Pimot, livreur à vélo en lutte contre l’ubérisation ; ou encore à Dounia Faresse de Grigny, pour dénoncer l’indignité dans les quartiers populaire s où les appartements sont contaminés par les punaises de lit ; à Lionel Buriello, syndicaliste d’Arcelor Mittal contre la casse de l’industrie et de ses emplois ; à Christelle Carré pour un témoignage poignant sur les conditions de vie si précaires de nombre de mères isolées ; ou encore à Christian Velot, biologiste engagé dans la lutte contre les OGM et les pesticides ; à Françoise Verchère, figure de la lut te contre Notre Dame des Landes ; ainsi qu’à des responsables politiques de partis ou groupements qui soutiennent la campagne comme le Parti de Gauche.

La fierté collective de cette étape est là : l a France Insoumise s’est rencontrée autour de son programme adopté en amont, « l’A venir en commun », et le vote par les présents comme par nombre d’internautes des 10 mesures prioritaires. Parmi elles, le refus des traités de libre-échange TAFTA et CETA, l’abrogation de la loi El Khomri, la convocation de la constituante, un Plan A et un Plan B pour faire sauter le verrou européen, ou encore l’inscription d’une « règle verte » dans la Constitution. De premières personnalités du mouvement social, de la culture, des lanceurs d’alerte ont annoncé également publiquement leur engagement comme futur-e-s candidat-e-s titulaires ou suppléant-e- s aux législatives. Parmi toutes les innovations de ce temps fort de campagne, prenons conscience que le streaming de la convention a été suivi en direct par 2000 à 7500 personnes. L’ensemble des vidéos ont fait 300 000 vues dont 160 000 pour le discours de Jean-Luc Mélenchon. La France Insoumise a d’ores et déjà ses propres médias !

Conscients que la plateforme numérique n’est qu’un outil et que la révolution citoyenne doit s’ancrer dans les collectifs humains patiemment construits sur les terrains tant locaux que sectoriels et thématiques, le week-end fut également un temps d’échange sur les pratiques au service de la campagne. Et d’ores et déjà se prépare l’étape d’après. Celle de l’approfondissement du programme dans des livrets thématiques impliquant le plus largement nombre d’acteurs, citoyen-ne-s, syndicalistes, associatifs, intellectuels. Celle des assemblées des insoumis par circonscription pour préparer la double échéance électorale présidentielle et législatives avec l’ambition de s’approprier pleinement les méthodes de l’éducation populaire. Celle, d’abord et avant tout de la mise en mouvement du plus grand nombre jusqu’à l’élection !

Les retombées sont immédiates. La candidature de Jean Luc Mélenchon apparaît comme la plus crédible face à la droite et l’extrême droite. Les instituts de sondage la placent dorénavant bien devant celles de Hollande et de Montebourg et soulignent sa constante progression. La compétition des 7 affreux candidats LR, à celui ou celle qui sera le plus libéral ou le plus réactionnaire, comme la révolution de palais qui touche Solférino après la sortie du livre des confessions du monarque Hollande, donnent un spectacle d’un haut niveau de déconnexion de cette caste politique avec la crise profonde qui travaille le pays. Les primaires d’EELV ne font que confirmer également la disqualification immédiate de celle qui paye sa participation au gouvernement.

Pendant ce temps le pays craque en profondeur dans tous ses secteurs. C’est le cas de la santé, où les professions libérales convergent avec les agents de l’Hôpital public pour dénoncer la souffrance au travail, secteur frappé par une augmentation des suicides, induite par les politiques d’austérité et la soumission de la santé à la logique comptable et aux mutuelles et assurances privées. C’est le cas des médias , comme le révèle la grève à i-T élé, qui va bien au-delà du refus de la venue de Morandini et dénonce la soumission de la chaîne aux intérêts du groupe de Canal P lus et de Bolloré, les suppressions de postes, le mépris de leur déontologie, l’absence de projet éditorial de la chaîne et de respect de l’indépendance de la rédaction. C’est le cas également de la police, où le ras-le-bol des sous effectifs et des heures supplémentaires ne leur est plus acceptable, comme de voir leur intégrité physique en danger alors qu’on les somme, comble de l’absurdité, de surveiller des caméras de vidéo surveillance ! Bien sûr ces manifestations charrient d’autres thèmes critiquables notamment contre la justice, bien sûr le FN y joue manifestement un rôle, bien sûr on ne peut tolérer de v oir des policiers armés défiler… reste que ces protestations ne sauraient être réduites au poids de l’extrême droite, certes réel dans la profession, car nombre de policiers attachés à la police républicaine y participent également. Cette mobilisation révèle à quel point, sous des formes diverses dont certaines peuvent nous inquiéter, le consentement à l’autorité de l’Etat est en train totalement de vaciller dans l’ensemble de la société.

Mais le gouvernement n’a cure de tout cela et poursuit la publication des décrets d’application de la loi travail que nombre d’entreprises ont d’ores et déjà anticipé, remettant en cause les libertés syndicales, supprimant des emplois ou dégradant fortement les conditions de travail et les horaires. La répression des syndicalistes se poursuit, à l’instar du refus de la relaxe pour les 8 de Goodyear. Le gouvernement poursuit sa cacophonie sur Notre Dame des Landes et enterre une promesse de plus sur la taxation du charbon.

Enfin, comment le peuple pourrait-il poursuivre sa confiance en ceux qui piétinent l’indépendance de la France dans des alliances indécentes alors que le ministre Le Guen est accusé d’une affaire de corruption des plus sordides, car liée au Qatar, qui comme les m onarchies du Golfe, soutiennent avec finance et armement des groupes djihadistes, ceux là-même qui ont assassiné les nôtres ?

La confiance dans la candidature de Jean- Luc Mélenchon, elle, vient de franchir un nouveau seuil de crédibilité. Ce vote utile s’installe, patiemment, comme le recours pour éviter le duel droite / extrême droite et dessiner en positif enfin un nouvel avenir en commun !


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