La primaire de la BAP se met en place. Montebourg sera candidat

mardi 4 octobre 2016.
 

Cinq ans après la percée électorale qui l’a propulsé faiseur de roi dans le match entre Martine Aubry et François Hollande, Arnaud Montebourg a décidé de repasser par la case primaire. Il a confirmé dimanche 2 octobre sur TF1 qu’il participerait au scrutin organisé par le PS les 22 et 29 janvier pour désigner son candidat à la présidentielle de 2017.

L’ancien ministre du redressement productif, officiellement candidat à la fonction suprême depuis le 21 août, entretenait jusqu’alors le mystère sur sa participation à la primaire de la Belle alliance populaire, l’initiative rassemblant le PS et ses alliés du Front démocrate et d’Ecologistes !. Il avait toutefois prévenu qu’il attendrait de connaître les règles de la consultation et de vérifier qu’elle serait « loyale » avant de se lancer dans la bataille.

C’est chose faite depuis ce dimanche, avec l’adoption par le Conseil national du PS de règles précises pour l’organisation de la primaire – largement calquées sur celles de 2011. Le parti a prévu de déployer 8 000 bureaux de vote, soit moins que les 10 000 réclamés par M. Montebourg en juin. Il a toutefois reconduit le système de parrainage d’il y a cinq ans, comme le souhaitait l’ancien ministre.

Six candidats déclarés

Sur TF1, Arnaud Montebourg a promis d’« accepter le résultat » de cette primaire et d’être « un agent de rassemblement » plutôt que de « division », même en cas de défaite face à François Hollande. Il n’a toutefois pas manqué de lancer une pique au chef de l’Etat, en se présentant comme l’héritier des « serments du discours du Bourget » prononcé par le candidat Hollande en 2012 et en insistant sur la fidélité « aux ouvriers de Florange » déçus par les renoncements du président socialiste. « Je suis de ceux qui ont combattu la politique fiscale [qui a touché] les plus modestes », a-t-il ajouté.

Arnaud Montebourg rejoint sur la ligne de départ cinq candidats déclarés : Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche et Benoît Hamon, issus de la gauche du PS, François de Rugy (représentant des écologistes progouvernementaux d’Ecologistes !) et Jean-Luc Bennahmias (président Front démocrate, scission du Modem). Ces candidats pourraient être rejoints par un représentant du Parti radical et, bien sûr, par le président François Hollande, si celui-ci décide de se représenter en décembre.

Modalités

Du côté des bureaux de vote, le socle de 8000 sites exigé par les proches de Montebourg est acquis. "Cela montre que nous ne sommes pas à la rue mais j’en veux plus", promet même Jean-Christophe Cambadélis, alors que le PS table sur une participation presque trois fois moindre qu’en 2011.

Comme en 2011, les participants devront s’acquitter d’au moins 1 euro par tour, ce qui fera de la primaire du Parti socialiste le scrutin pré-présidentiel le moins coûteux. La primaire écologiste, dont les inscriptions viennent de s’achever, coûte 5 euros aux non-adhérents (mais elle gratuite pour les encartés). Le coût de participation à la primaire des Républicains a été fixé à 2 euros par tour.

Nouveauté importante par rapport à 2011, la Haute autorité de la primaire socialiste chargée de veiller à l’équité du scrutin sera présidée non plus par l’avocat Jean-Pierre Mignard mais par le juriste Thomas Clay. Le choix de l’ancien "meilleur ami" d’Arnaud Montebourg, professeur agrégé de droit privé et président de la Haute autorité éthique du PS, constitue une garantie importante accordée à l’ancien ministre du Redressement productif, même si les deux hommes se sont quelque peu éloignés ces dernières années. Personnalité indépendante et respectée, Thomas Clay présente le double avantage d’avoir été proche de Montebourg tout en ayant travaillé dans le cabinet d’André Vallini, un soutien fidèle de François Hollande.

La direction du PS a toutefois refusé de céder aux exigences financières des amis d’Arnaud Montebourg. Alors que ceux-ci réclamaient 100.000 euros de budget de campagne par candidat, le PS n’en a validé que 50.000. C’est tout de même 50.000 fois plus que chez Les Républicains où chaque candidat doit lever lui-même ses fonds de campagne.


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