L’Europe, on la change ou on la quitte (Jean-Luc Mélenchon)

mardi 28 juin 2016.
 

Conférence de presse de Jean-Luc Mélenchon, au lendemain du résultat du référendum sur le Brexit, en Grande-Bretagne, le 24 juin 2016.

- vidéo en cliquant sur l’adresse URL portée en source

- texte de l’intervention ci-dessous

Retrouvez le texte de son intervention :

Le refus du peuple anglais de rester membre de l’Union européenne est un tremblement de terre pour l’Union européenne telle que nous la connaissons. Finalement, depuis 2005, la France puis les Pays-Bas, ensuite la Grèce : chaque fois que l’on pose la question au peuple de savoir s’il accepte ce qui est proposé par l’Europe, la réponse est non. Quelle que soit la pression qui s’effectue, quelle que soit la mobilisation des médiacrates et des appareils politique de chacun des pays.

Il est temps d’en tirer la leçon. Car s’il est évident que nous sommes dans une situation d’échec de l’Union européenne, il n’est pas moins évident que cette situation comporte de nombreux dangers qu’il faut juguler. Notamment celui du nationalisme et de l’opposition des peuples entre eux, car c’est au fond ce que l’Europe aura le mieux provoqué entre les pays membres de l’Union européenne. Dès lors, il faut bien comprendre ce qui se passe et y réfléchir avec soin. Le refus des peuples n’est pas le refus de la paix, n’est pas le refus de l’union et de la bonne entente. C’est le refus d’une Europe des privilégiés, c’est le refus de l’Europe des faces de pierre de la Commission européenne. C’est le refus des TroÏka et autres proconsuls qui viennent dans chaque pays organiser le pillage lorsque la Commission l’a décidé et ainsi de suite. Au fond, c’est le refus du fait qu’il n’y ait pas d’harmonisation fiscale, le refus du fait qu’il n’y ait pas d’harmonisation sociale.

Si bien que dans la vie de tous les jours, il faut dire les choses comme elles sont : L’Union européenne c’est la loi El Khomri, c’est la désorganisation des services publics, c’est la marchandisation de tout, c’est la faveur donnée aux riches, aux ultrariches et aux privilègess de toutes sortes. Et il est donc normal que les gens qui n’ont qu’une vie et qui tâchent de la vivre dignement disent non à une organisation pareille. Dès lors, et pour résumer, c’est d’abord l’échec de cette Europe qui a une adresse : celle du gouvernement allemand, qui depuis des années, de traité en traité, de rencontre en rencontre, à la faveur d’une soumission incompréhensible, notamment des présidents de la République française, Messieurs Sarkozy et Hollande qui, les deux, chacun à leur tour, ont renié la parole des Français. Le gouvernement allemand a fait la politique conforme à ses intérêts et qui n’est pas la politique conforme aux intérêts de l’Europe. C’est donc cette Europe du capital et cette Europe du gouvernement allemand qui est en échec aujourd’hui et rien de plus, naturellement à condition que l’on fasse face.

Je crois que c’est une occasion extraordinaire pour la France de revenir sur le devant de la scène et de proposer de tout autres méthodes. Naturellement, pour cela, il faut d’abord sortir des traités existants. Que l’on ne me dise pas que c’est impossible. Je sais et j’ai alerté sur le fait que les 5 présidents européens, celui de la BCE, celui de la Commission, celui du Parlement européen, celui de l’Eurogroupe sont en train de préparer un nouveau traité européen. Ils sont au travail depuis maintenant plus de six mois. Il est temps que tout ceci sorte du secret, soit débattu au grand jour, de manière à ce que ceux qui, comme moi, veulent faire valoir l’intérêt de leur patrie et de leur peuple, puissent être entendus. Au fond, si nous laissons les choses aller comme elles sont et comme elles vont, alors il n’y aura plus qu’une alternative : changer l’Europe ou la quitter.

Et ce sera le message que j’adresse aux autres dirigeants des gouvernements européens : l’Europe, pour les Français, on la change ou on la quitte.


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