Vidéosurveillance à Rodez : une pente coûteuse, démagogique et inefficace

lundi 13 juin 2016.
 

Au Conseil Municipal du 22 avril 2016, tous les élus ruthénois, à l’exception des trois élus de « Rodez Citoyen », on voté la perspective d’un système de vidéo surveillance, que notre maire appelle « vidéo protection » afin de rassurer les Ruthénois.

Un projet prévisionnel de 31 premières caméras a même été présenté à la presse.

Christian Teyssèdre nous parle d’un coût de 300 000 € pour l’installation des caméras et des réseaux. Mais rien n’est dit sur l’entretien, une dépense qui va coûter cher aux Ruthénois. Une caméra coûte en effet plus de 1000 € par an, sans compter les emplois nécessaires.

Cette dépense paraît encore plus élevée quand on sait que deux écoles publiques de proximité ont été fermées sous les mandats de Monsieur Teyssèdre pour raison « d’économies ».

Si l’objectif est de lutter contre les incivilités, ne faut-il pas mieux recruter des animateurs et des médiateurs sociaux plutôt que des yeux électroniques ? Ne faut-il pas mieux privilégier l’éducation, le lien social, le contact humain et la police de proximité ?

Rappelons que l’Aveyron est le 94ème département de France sur 97 en termes d’insécurité. Avons-nous vraiment besoin de toutes ces installations ?

Le maire de Rodez tient à nous rassurer en affirmant « que personne ne visionnera les images, qu’elles seront enregistrées puis effacées au bout de 30 jours ». Cet argument revient très fréquemment lors des installations de systèmes de vidéosurveillance : « Seules les forces de l’ordre auront accès aux images ». Pourtant, il suffit de se rendre sur des sites, comme YouTube ou Dailymotion, pour s’apercevoir qu’ils sont remplis d’images de vidéosurveillance détournées.

D’ailleurs qui aura accès aux images ? Seront-elles accessibles à la société privée qui gèrera le système ? Quand on sait qu’avec ce genre de caméra, on peut voir la couleur des yeux, lire sur une montre ou dans le journal d’un passant, il y a de quoi s’inquiéter.

Pour exemple, en Belgique, un individu est filmé en moyenne une trentaine de fois par jour. On peut connaître son emploi du temps grâce au parcours qu’il a effectué durant la journée. En moyenne, en Grande Bretagne, une personne se fait filmer 300 fois par jour, avec 1 caméra pour 14 habitants en moyenne. Et pourtant, ils ont commencés par une trentaine de caméras pour essayer.

Est-ce cela que vous souhaitez pour votre ville ou pour votre vie, votre liberté de circulation ?

Selon Alex Türk, ancien président de la CNIL, les individus sont tentés par le confort que ce système semble procurer, mais ils sont bien peu conscients des risques encourus.

Toutes les expériences et études montrent enfin que l’installation de caméras ne réduit en rien la délinquance, elle ne fait aux mieux que la déplacer dans d’autres lieux non observés.

Si la vidéosurveillance peut contribuer par des discours politiques à lutter contre le sentiment d’insécurité, elle n’agit en rien contre l’insécurité elle-même.

Nous demandons aux conseillers municipaux ruthénois de ne pas sombrer dans cette pente coûteuse, démagogique et inefficace, alors que de nombreux besoins sociaux sont à pourvoir.

Le comité du Grand-Rodez du Parti de Gauche


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