Loi travail : les intermittents s’invitent chez Myriam El Khomri

samedi 11 juin 2016.
 

Une trentaine d’intermittents du spectacle a manifesté ce mercredi matin devant le domicile parisien de la ministre du Travail situé dans le 18e arrondissement de Paris. Myriam El Khomri a "dénoncé" ce "dérapage". En Conseil des ministres, François Hollande a jugé cet événement "parfaitement inadmissible".

Vidéo de LCI en cliquant sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge).

Il était un peu plus de 6 heures quand ils sont arrivés. Des intermittents du spectacle ont brièvement manifesté mercredi matin devant le domicile de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, dans le nord de Paris pour réclamer l’application de l’accord sur leur régime d’indemnisation chômage et le retrait de la loi Travail, selon des sources concordantes.

La ministre, dont l’adresse a été révélée par les manifestants sur les réseaux sociaux, a immédiatement "dénoncé" dans un communiqué un "dérapage" qui "viole (son) intimité familiale", tout en assurant que ces "actes d’intimidation" ne la "détourneraient pas de ses convictions".

Citation de Louise Michel

Les militants de la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France (CIP-IDF) ont déployé une banderole portant une citation de Louise Michel, "Ce que le peuple obtient, il le prend".

Les manifestants ont ensuite "scandé des slogans hostiles à l’aide d’un mégaphone" vers 7H15 aux abords du domicile de Mme El Khomri, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, a relaté la ministre. Ils ont enfin été repoussés vers 8 heures par la police vers la station de métro voisine.

Viol de l’intimité familiale

"Cette façon de faire est inacceptable", "je tiens à dénoncer ce dérapage de la façon la plus ferme", a réagi la ministre. "La méthode consistant à violer l’intimité familiale, à cibler l’environnement personnel et le voisinage d’une personne, fût-elle membre du gouvernement, est aux antipodes de ma conception du débat démocratique et du respect dû à chacun", a-t-elle ajouté."Mes convictions sont connues et ces actes d’intimidation, qui visent ma personne et mes proches, ne m’en détourneront pas", a-t-elle assuré.

En Conseil des ministres, François Hollande a jugé mercredi "parfaitement inadmissible" cette manifestation, a rapporté le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. "Ce qui s’est passé ce matin avec ces actes de violence est parfaitement inadmissible", a déclaré le chef de l’Etat, selon Stéphane Le Foll, suscitant une "condamnation extrêmement ferme et extrêmement claire" du chef de l’Etat.

"On est dans une démocratie, chacun a le droit de manifester et d’exprimer des opinions sans aucune limite", a poursuivi Stéphane Le Foll, déplorant toutefois que les "limites" aient été "franchies en terme de violences". "Il faut rappeler le respect des règles de la démocratie", a insisté le porte-parole du gouvernement.

Des revendications claires

Les intermittents réclament l’application immédiate de l’accord conclu par la profession du spectacle, salariés et employeurs, le 28 avril dernier sur leur régime spécifique d’allocation chômage. Les négociateurs de la convention d’assurance chômage, à l’exception de la CGT et de FO, refusent d’avaliser cet accord, qui ne respecte pas le cadrage financier qu’ils avaient fixé.

Mardi, une centaine d’intermittents avaient déjà occupé le Medef et la police avait procédé à plusieurs arrestations. La CGT-Spectacle exige mercredi dans un communiqué "la libération immédiate" de Loïc, technicien intermittent du spectacle "qui a reçu un coup violent et délibéré du chef de la sécurité du Medef au moment de l’évacuation" et qui serait toujours détenu selon elle au commissariat du 7e arrondissement.


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