Palestine : il est plus que temps de faire renaitre l’espoir

mercredi 4 avril 2007.
 

L’ONU a publié hier (avec retard) le contenu du discours de Ban Ki-moon , Secrétaire général de l’ONU, au sommet de la Ligue Arabe.

Ban Ki-moon a déclaré que "le Moyen-Orient n’a pas connu depuis longtemps une situation aussi complexe, aussi précaire et aussi dangereuse. Une profonde méfiance continue d’empêcher Palestiniens et Israéliens d’engager un réel processus de paix. L’impasse politique où se trouve le Liban menace de mettre à mal l’une des sociétés les plus dynamiques de la région".

Pour Ban Ki-moon, s’il y a "de nombreuses causes à l’instabilité et à l’incertitude qui règnent dans cette région", pour la plus grande partie du monde arabe, la blessure encore fraîche, même après 40 ans, est la poursuite de l’occupation du territoire arabe et le fait que les Palestiniens demeurent dépouillés de leur droit à leur propre État.

Les bases de la solution sont claires pour le Secrétaire général de l’ONU : la fin de l’occupation commencée en 1967, la création d’un État palestinien indépendant et viable, vivant côte à côte avec deux Etats jouissant tous deux de la sécurité et d’une pleine reconnaissance, et une paix juste, durable et globale dans la région, comme prévu dans les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité.

En 1993, Yitzhak Rabin, seul Premier Ministre israélien ayant été réellement convaincu que la paix était possible, et qu’elle était (avant son assassinat), a portée de la main, avait dessiné les contours d’un monde nouveau :

"Les poignées de mains sur la pelouse de la Maison Blanche, sur la scène du Palais des Congrès du Caire, et ici, à Paris, doivent se doubler de poignées de mains échangées entre les habitants de Gaza et d’Achkelon, de Jéricho et de Maalé-Adoumim. Cette scène magnifique, ici, à Paris, doit être relayée par le marché aux primeurs de Gaza où la femme israélienne achètera ses légumes à l’étal du marchand palestinien. La paix s’édifiera autour de la tasse de café versée par un Israélien à son ami palestinien. Elle se traduira par les applaudissements des spectateurs israéliens adressés à la troupe de théâtre palestinienne, par les injures échangées entre les supporters des équipes de football de Khan Youness et de Tel-Aviv. La paix s’installera quand le conducteur israélien cédera la priorité à son confrère palestinien (ou le contraire), quand le médecin israélien sourira à l’accouchée palestinienne, quand le policier palestinien dressera un procès-verbal au chauffeur israélien (ou le contraire), quand sur la plage, le maître-nageur israélien adressera un sourire aux baigneurs palestiniens. C’est cela la paix.

Nous sommes pressés d’épargner les larmes de douleur d’une autre mère israélienne, les larmes d’amertume d’une autre mère palestinienne.

Nous sommes pressés de voir une lumière s’allumer dans les yeux de voisins qui n’ont pas connu le moindre jour de liberté et de joie. Nous sommes pressés de pouvoir nous promener à notre aise et profiter de la vie, en tous lieux des pays d’Israël et de palestine."

Qui, aujourd’hui, aura l’envie, l’énergie, la passion, de prendre la flambeau chez les israéliens ? Quand l’Europe prendra-t-elle conscience de sa responsabilité historique dans ce conflit ?

Comment ne pas voir que la formation d’un gouvernement d’unité nationale en Palestine est un grand pas en avant ? Alors que Ziad Abou Amr, le tout nouveau chef de la diplomatie palestinien est en France, pourquoi ne pas, enfin, rendre acte de cette volonté farouche de paix des palestiniens ?

C’est aujourd’hui, ou jamais, que se joue la paix dans les territoires occupés. Il ne faut pas décevoir, encore, les palestiniens.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message