19 mai réussi... et après

vendredi 20 mai 2016.
 

- A) Journée d’action du 19 mai... Vous avez dit essoufflement ???!!! (CGT)

- B) 19 mai : mobilisations tous azimuts contre la loi Travail (Force Ouvrière)

- C) Contre la loi Travail, la mobilisation continue (L’Humanité)

A) Journée d’action du 19 mai... Vous avez dit essoufflement ???!!! (CGT)

Jeudi 19 mai, près de 400 000 personnes ont rejoint les manifestations contre la loi Travail, soit près du double de mardi dernier,

- des dizaines de milliers d’autres étaient sur les barrages et les piquets de grève.

- 6 raffineries sur 8 sont arrêtées ; la grève est reconduite dans des ports comme Nantes-Saint Nazaire ou Rouen ;

- 1 cheminot sur 3 est en grève ; chez Rhodia, 16 sites sur 18 sont en grève, les salarié-e-s des aéroports de Paris sont en grève reconductible, la mobilisation des routiers s’étend... Et ce ne sont que quelques exemples !

Et le Premier Ministre ose parler d’essoufflement ! Il ose s’interroger sur la pertinence des manifestations ! Les salarié-e-s, vent debout contre la loi Travail, les 70% de la population opposés au projet de loi, les milliers de manifestants bravant les discours alarmistes sur les manifs viennent de lui apporter une réponse magistrale.

Ils ont pris leurs responsabilités, ce qui est loin d’être le cas du gouvernement.

Oui, irresponsable de parier sur le pourrissement d’un mouvement !

Oui, irresponsable d’entretenir un climat anxiogène !

Oui, irresponsable de dresser les citoyens les uns contre les autres !

Oui, irresponsable de s’obstiner à vouloir imposer une loi qui fait l’objet d’un tel rejet !

Que dire enfin du Premier Ministre qui voudrait opposer manifestations sociales et initiatives sportives et culturelles. Toutes doivent pouvoir se dérouler sans limitation des libertés individuelles et collectives.

Les travailleur-euses, les retraité-e-s, les privé-e-s d’emploi ont le droit de faire entendre leur voix en toute sécurité ! C’est ça l’Etat de droit, c’est ça la démocratie !

Monsieur Valls, cessez vos provocations, n’ayez pas peur du débat, ne perdez pas votre sang froid !

La CGT continuera pour sa part à prendre ses responsabilités, avec pour volonté, dans le cadre unitaire le plus large possible, le retrait de la loi Travail. Sa détermination est entière. Elle appelle l’ensemble des salarié-e-s à poursuivre la mobilisation, à se rassembler en assemblées générales, à participer aux grèves et manifestations.

Ensemble, gagnons le retrait de la loi Travail et la conquête de nouveaux droits, un code du travail du XXIème siècle.

Montreuil, le 19 mai 2016

B) 19 mai : mobilisations tous azimuts contre la loi Travail (Force Ouvrière)

Le recours au 49-3 aurait-il offert un second souffle au mouvement de protestation contre la loi Travail ? C’est ce que laisse supposer la multitude d’actions de ce jeudi 19 mai. Cette semaine, les arrêts de travail chez les cheminots, dans les raffineries et dans le secteur aérien ont amplifié le mouvement de protestation contre la loi Travail.

Partout en France

En Normandie, où quinze rassemblements étaient prévus, des barrages dans le centre-ville et dans la zone portuaire du Havre ont perturbé l’activité de la raffinerie et du dépôt de carburant.

Plus à l’ouest, 3000 manifestants ont bloqué le périphérique de Caen. A Saint-Nazaire, la manifestation a « accordé l’asile » aux Nantais interdits de manifestation par le préfet de Loire-Atlantique. En Picardie, les routiers ont verrouillé l’accès de la zone industrielle nord d’Amiens et la Gare de Beauvais a été investie par 500 personnes. A Reims, les voies TGV ont été bloquées.

Canon à eau de rigueur à Lyon, malgré le temps pluvieux. 7000 personnes ont marché de la Manufacture des tabacs à la place Bellecourt. Côté Sud, le défilé marseillais a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes. Deux fois plus que mardi 17 mai. A Perpignan et à Limoges, les bretelles d’autoroute ont été bloquées.

Le gouvernement doit bouger

A Paris, mobilisation également en hausse, ce qui confirme la tendance observée après la manifestation du 17 mai. « La mobilisation se maintient à un niveau élevé, se réjouit Jean-Claude Mailly. Avec plus ou moins de monde selon les départements car les gens ne participent pas obligatoirement à toutes les rassemblements. »

Une réaction concernant les déclarations de Manuel Valls invitant les syndicats prendre leurs responsabilités par rapport aux violences ? « La meilleure façon pour qu’il n’y ait pas de violences, c’est qu’il n’y ait pas de manifestations, préconise Jean-Claude Mailly. Et pour qu’il n’y ait pas de manifestations, il faut que le gouvernement bouge sur son projet de loi. »

Du côté du service d’ordre de FO

Devant le carré de tête, les militants affectés au service d’ordre (SO) veillent au grain. Parmi eux, Jacques Girod 67 ans. Quarante ans de manifestations au compteur dont dix-sept dans le SO de Force Ouvrière. « Les manifestations sont de plus en plus difficiles, explique-t-il. Ce qu’on appelle les « casseurs », c’est-à-dire ceux qui viennent pour empêcher la manifestation de se dérouler dans des conditions normales, sont montés d’un cran. » Il explique qu’auparavant les forces de l’ordre étaient exclusivement ciblées par de tels individus. « Aujourd’hui, ils balancent des objets sur les manifestants. » Jacques n’arrive pas comprendre comment de tels actes sont possibles en présence des forces de l’ordre. « En aucun cas, nous avons un rôle de police, chacun sa partie. » Pour lui, la fonction d’un service d’ordre est de sécuriser les manifestants en empêchant en particulier les automobilistes et les deux-roues de traverser les cortèges.

La suite des événements

Le texte va bientôt être examiné par les sénateurs. Le gouvernement ne pouvant recourir au 49-3 au Sénat, le texte qui sortira du palais du Luxembourg sera certainement amendé par les sénateurs. Puis le projet de loi passera en commission mixte paritaire avant un vote à l’Assemblée nationale.

« Le gouvernement peut décider de ne plus rester droit dans ses bottes et d’ouvrir la discussion », déclare le secrétaire général de FO. Notamment, ajoute-t-il, sur les points les plus importants et les plus dramatiques du projet de loi. « Le 49-3 n’est pas un passage obligé et trouver une majorité, c’est mieux du point de vue démocratique. » La balle est donc dans le camp du gouvernement.

Une manifestation nationale en juin

Quelques heures plus tôt, la commission exécutive de Force Ouvrière s’est prononcée à l’unanimité pour l’organisation d’une manifestation nationale en juin à Paris au moment où le débat démarrera au Sénat. Cela veut dire que les manifestants viendront de tous les départements pour défiler à Paris. « Nous allons en discuter ce soir avec les autres organisations syndicales, précise Jean-Claude Mailly. A FO nous considérons qu’une manifestation nationale est nécessaire pour booster le mouvement. »

C) Contre la loi Travail, la mobilisation continue (L’Humanité)

Face à la fermeté de l’exécutif, la mobilisation pour le retrait du projet de loi "travail" se poursuit ce jeudi avec de nouveaux blocages, manifestations et grèves dans les transports routier, ferroviaire et aérien notamment. "On ne peut pas empêcher la démocratie de s’exprimer parce qu’il y a des problèmes en marge des manifestations". a averti le Secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. Les organisations qui appellent à manifester pour la septième fois, la deuxième en 48 heures, (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, FIDL et UNL) assurent que "la mobilisation, loin de faiblir, va se poursuivre et s’amplifier jusqu’au retrait du projet de loi travail" jugé trop favorable aux entreprises et facteur de régression sociale.

A Paris, 100 000 personnes ont défilé, selon la CGT, de la place de la Nation en direction de la place d’Italie. A Marseille, plusieurs milliers de personnes, salariés, dockers notamment, jeunes et lycéens, avaient déjà commencé à défiler en fin de matinée. Les manifestants battaient également le pavé à Rennes, Besançon, Metz, Grenoble... Parallèlement, des grèves de routiers et de cheminots, entamées en début de semaine, appuient le mouvement. Dans la région de Marseille, jeudi matin, les routiers menaient une opération de blocage près de la zone industrielle de Fos-sur-mer. Dans l’Ouest, plusieurs barrages filtrants ont été mis en place à Rennes, dont un sur un axe d’accès à un dépôt pétrolier, un autre à Nantes.

Dans la région du Havre, la mobilisation a pris de l’ampleur : deux raffineries étaient bloquées dans la matinée et la pénurie de carburants gagne et le centre-ville était paralysé par plusieurs points de blocage. A La Rochelle, les accès aux terminaux pétroliers du Grand port sont bloqués. Dans le Sud-Ouest, l’accès à l’aéroport de Blagnac à Toulouse a été fermé. Sur le rail, la circulation des trains était perturbée pour la deuxième journée consécutive, affectant fortement certaines lignes régionales et moins l’Ile-de-France. Côté TGV, deux trains sur trois étaient prévus. Un appel à la grève des contrôleurs aériens devait légèrement dérégler le trafic, notamment à Orly où 15% d’annulations étaient prévues. En fin de la journée, une intersyndicale doit fixer une nouvelle date de mobilisation.

Adopté en première lecture après un recours à l’article 49-3 de la Constitution, le projet de loi instaure la primauté des accords d’entreprises sur les accords de branche, casus belli pour ces syndicats. Il ouvre aussi la possibilité de référendums d’entreprise, d’accords "offensifs", crée le compte personnel d’activité et étend la garantie jeunes. La CFDT et la CFTC jugent ce projet "équilibré" et porteur de "droits nouveaux" pour les salariés. La CFE-CGC, classée "réformiste", le juge en revanche "inquiétant" et parie sur le Sénat pour le faire évoluer.

Alors que les précédentes manifestations ont été marquées par des violences, les services d’ordre syndicaux, eux-mêmes pris à partie, sont sur le qui-vive. Fait inédit depuis le début de la mobilisation, mardi certains étaient armés de bâtons et matraques pour répondre aux casseurs. Pour encadrer le cortège de jeudi, ils seront également équipés de "matériel varié", selon une source syndicale. Le préfet de police de Paris Michel Cadot a néanmoins mis en garde les syndicats : il n’est "pas souhaitable" que les services d’ordre aient sur eux matraques ou bâtons.

Après l’incendie d’une voiture de police mercredi à Paris, en marge de la manifestation des forces de l’ordre contre "la haine anti-flics", le Premier ministre Manuel Valls a appelé les syndicats à s’"interroger sur la pertinence" de certaines manifestations. Il s’est dit, jeudi, prêt à faire lever par les forces de l’ordre les blocages des ports, raffineries et aéroports.

Jeudi dans la matinée, 19 personnes ont été interpellées dans le métro de Rennes. A Nantes, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a décidé d’interdire une manifestation prévue dans la journée, car elle n’a pas été déclarée à la préfecture. La manifestation s’est déplacée à Saint-Nazaire où 6.000 personnes, selon la police, défilaient dans le calme en fin de matinée.


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